•Chapitre 54

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                   Point de vue d'Alvin.

Des photos.

Des lettres.

Et un petit élastique.

     Voilà ce que cache cette petite boîte depuis des années. J'ai toujours détesté garder des souvenirs mais comment l'expliquer... ceux-ci sont vraiment importants pour moi et je n'ai jamais réussi à les jeter, du moins, pour l'instant.

     Je sais que ça va lui rappeler énormément de mauvais souvenirs, mais je pense que pour tourner la page, autant pour moi que pour elle, nous devons tirer un trait et j'ai une bonne idée pour ça.

— Avant de te montrer quoique ce soit, tu dois te mettre en tête que tout est terminé à présent. Et nous allons mettre fin, d'accord? dis-je et elle hoche la tête timidement.

     Elle se mordille la lèvre signe que son stresse augmente fortement.

— Attends une seconde, me dit-elle soudainement.

     Je ne la quitte pas du regard. Elle prend un grand souffle et tourne sa tête de l'autre côté, elle cache son visage de ses mains et s'arrête un instant. Je me lève et m'approche doucement d'elle, en caressant ses cheveux je sens qu'elle tremble légèrement et son cœur bat tellement fort que le mien fait de même.

— Chérie, je suis là.

     Elle ne dit rien et ne bouge pas d'un cil.

— Frappe-moi, crie, insulte-moi, mais ne reste pas sans rien dire... tu dois sortir ce qu'il y a ici, dis-je en lui désignant son cœur des doigts.

     Elle enlève doucement ses mains de son visage et je peux voir ses yeux rouges et des larmes qui menacent de couler. Ça me brise tellement le coeur qu'en une fraction de seconde je la serre fort contre mes bras, et à ce moment précis, rien ne m'importe.

     Le câlin prend fin et nos yeux se croisent à nouveau. J'attends un petit signe de sa part pour commencer ce que j'ai voulu faire. J'insiste car nous devons le faire pour tirer un trait final sur le passé.

— Tu es prête mon amour ?

— Je suis prête.

     Nous revenons prés de l'arbre et nous nous accroupissons à nouveau. Je reprends la boîte déjà ouverte. Par contre je ne sais pas quoi sortir en premier:

      Les photos?

        Les lettres?

        le petit élastique?

     Je commence par les lettres, car on m'a toujours dit que le meilleur est pour la fin. Donc je commence par le pire:

                Les lettres que me donnait l'autre homme en me faisant croire que la mort de mes parents était à cause d'Angie et de ses parents...

     Je sors la première et la lui tend doucement, elle ne les a jamais lu, je lui faisais seulement savoir avec mes mots durs et tout ce qui s'est passé. Je pense qu'elle a le droit de la lire pour comprendre pourquoi je la haïssais.

— Je peux la lire à haute voix ? me demande-t-elle.

— Seulement si tu es sûre de pouvoir le faire. dis-je.

     Elle l'ouvre et baisse ses yeux avant de commencer.

       " Alvin... cher Alvin...
Tu dois sûrement attendre cette lettre depuis bien longtemps, tu n'as pas totalement tord.
Tu te poses sûrement des questions n'est-ce pas?
J'ai les réponses et j'en ai marre de faire semblant.
Faire semblant de t'aimer et te considérer comme ma moitié. Car tu ne l'es pas et ne l'as jamais été. Tout ça était seulement pour rendre service à mes parents. Ils en voulaient aux tiens alors je devais les aider pour atteindre leurs buts.
Maintenant que tout est terminé je t'avoue tout car ça me ronge l'esprit et je ne veux plus entendre parler de toi. tout nos souvenirs tu peux les oublier car ils n'existent plus pour moi et n'existeront jamais.
Personne ne veut de toi. Même tes parents préfèrent être morts que de devoir prendre ta responsabilité. et si j'avais l'occasion de te tuer toi aussi, je le ferais sans hésiter.
Fout moi la paix.
À Dieu."

     Sa voix tremble et mon cœur se brise une nouvelle fois, juste en pensant au jour où je l'ai lu. Mais j'essaye de me calmer car tout ceci est faux.

     Par contre Angie n'attend pas une seconde, et éclate en sanglots. Elle se jette dans mes bras et n'arrête pas de s'excuser.

— Je suis désolé Alvin, je suis désolé. Excuse-moi. Tout est de ma faute, dit-elle en pleurant et en me serrant encore plus fort.

— Calme toi, ce n'est pas de ta faute, c'est seulement l'autre connard qui voulait nous séparer tu n'y est pour rien chérie.

     Elle s'éloigne doucement et plonge ses yeux dans les miens pour être sûre que ce que je dis est vrai.

— Ce n'est que du passé, dis-je.

     Elle revient là où elle était et remet la lettre dans son enveloppe.

— Et l'autre lettre ? me demande-t-elle.

     J'en ai gardé deux. Cette dernière elle ne l'a jamais lu aussi. Mais ce qu'elle ignore c'est qu'elle est écrite par moi. Mais j'ai préféré la garder.

— Lis-la, et tu vas comprendre énormément de choses.

— Elle vient de qui ?

— De moi.

— Alors tiens, et à toi de me la lire à haute voix.

— Vraiment ?

— Oui, je t'écoute.

" Angie, s'il te plaît...
dis-moi que ce n'est pas vrai! Que c'est une blague et que tu me rejoindras comme tu me l'avais promis.
On va terminer nos études et se rejoindre n'est-ce pas?
On va vivre ensemble et reprendre tous les années perdues? Celles où on nous a séparés?
Tu me fais une blague pour ensuite me faire une surprise comme nous l'avons toujours fait?
Ce n'est pas possible que tu m'es faite tout ça je peux pas le croire, tu es ma moitié et même si tu es loin nous sommes connectés. N'est-ce pas?
dis-moi que j'ai raison...
s'il te plaît...
Alvin."

     Je lève ma tête et vois ses yeux se remplir de larmes une seconde fois, ça me touche aussi mais ce qui me fait le plus mal c'est sa réaction et ce qu'elle ressent...

— Pourquoi ne me l'as-tu pas envoyer ?

— Car avant de vouloir la lui donner, je lui ai raconté ce qui s'était passé. Il m'a dit que c'était vrai et qu'il connaissait très bien tes parents, mais il ne voulait pas me le dire pour pas me blesser, naïf que j'étais, je l'ai cru. Et Même si je te l'aurais envoyé, tu ne l'aurais pas reçu.

Relève-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant