Chapitre 1 - L'école primaire

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C'était une fin d'après-midi d'hiver, j'étais au chaud dans mon bureau, avec mon chat sur les genoux quand j'ai commencé à avoir cette idée en tête. Ou plutôt c'est à ce moment là que l'idée c'était ancrée dans mon esprit parce que s'il faut être complètement honnête, cela faisait un moment que cette image était présente. Un peu comme une chanson qui est tellement entêtante qu'elle reste dans votre subconscient juste pour en ressortir et vous tourmenter sans prévenir.

Pourtant pour que cette histoire ait du sens, il faut que je revienne en arrière et vous parle plus en détails de mon passé. Revenons quelques années en arrière, j'avais alors 20 ans. J'étais cette personne avec un fort caractère, toujours une opinion sur le sujet, j'arrivais dans une pièce en clamant haut et fort que soit les gens m'acceptaient comme j'étais, soit ils pouvaient toujours espérer que je m'intéresse à eux. Cette image de boule de feu, je la cultivais pour me rendre intéressante, et surtout différente des autres à l'époque. J'adorais la culture générale et apprendre de nouvelles choses, parce que cela voulait dire que c'était rare qu'il y ait une conversation à laquelle je ne pouvais pas participer. Parler était ma vie, je ne pouvais pas vivre sans être entouré de gens que ce soit physiquement ou en ligne. J'avais besoin de communiquer pour me sentir exister. Malheureusement, cette personnalité avait un double tranchant : elle attirait les foudres de plusieurs types de personnes. Les personnes qui n'aimaient pas les conflits et voulaient du calme, parce que j'étais l'opposée de cela. Les personnes qui étaient jalouses de me voir me mettre en avant autant et qui auraient voulu être plus comme moi. Bien que j'adorais la personne que j'étais à l'époque, je comprends maintenant pourquoi ma communauté était aussi séparée à mon égard. Surtout que tout cela n'était que pour caché un très gros manque de confiance en moi. Du coup, je passais mon temps à me remettre en question si quelqu'un ne m'appréciait pas même quand cela n'avait rien à voir avec moi.

J'ai eu une enfance et une scolarité à répétition, c'est à dire que je n'apprennais pas assez de mes erreurs parce que tous les mauvais côtés passaient leurs temps à se répéter.

En primaire, j'étais grande amie avec une petite fille qui s'appelait Sabrina, elle était garçon manquée, comme moi et on jouait au foot avec les garçons à la récréation. Nos parents étaient amis d'enfance et c'est aussi pour ça qu'on était aussi proche. On a toujours été dans la même classe jusqu'en CM2. Le problème c'était que notre relation était fusionnelle, soit on était les meilleures copines, soit on se détestaient. C'était difficile à l'époque pour moi de comprendre pourquoi. Je vivais chaque dispute comme quelque chose de vraiment injuste. C'est comme ça que j'ai appris à connaître la première partie des gens : les jaloux. Ceux qui ne m'aimaient pas parce que j'étais pas comme les autres petites filles. Je portais pas de jupes ou de robes, ou alors uniquement quand ma mère me forçait. J'adorais tous les sports et être dehors. Du coup, une nouvelle petite fille, Tamara est arrivée dans mon école, elle adorait nous raconter beaucoup de ces histoires, surtout celles avec son père qui habitaient dans le sud de la France, j'apprendrais plus tard que ce que j'admirais tellement avait été beaucoup exagéré à l'époque pour se rendre plus intéressante. Elle ne m'aimait pas, je posais des questions, je ne croyais pas toujours les histoires qu'elle nous racontait et surtout quand elle arriva, j'avais pas vraiment l'impression que ces histoires et sa vie d'avant étaient quelque chose d'impressionnant. Sauf qu'on était en CM1 et que je vivais une "histoire d'amour", avec un autre nouvel élève que j'aimais beaucoup: Stéphane. Et bien sûr, comme je ne répondais pas au schéma des autres filles de la classe et n'étais pas impressionnable à ce moment là, elle a décidé qu'on ne serait pas copine. Elle était très petite fille: robe, jupe, maquillage, beaucoup de conversations qui tournaient autour des garçons et des vêtements. Elle était beaucoup plus "jolie" que moi, mais j'avoue qu'à l'âge qu'on avait j'étais encore assez naïve pour penser que la beauté était subjective et donc par conséquent que j'étais aussi jolie pour quelqu'un d'autre. Chose qui était fausse évidemment, et j'ai dû le comprendre assez rapidement.

J'étais toujours bruyante, disant tout ce qui pouvait me passer par la tête, à voix haute. Je trouvais ça important que toutes les questions ou réflexions que je pouvais avoir soit rendue publique. D'ailleurs, j'adorais parler aux inconnus depuis très petites. Toutes personnes qui pouvait comprendre ce que je disais devenait une personne d'intérêt pour moi. Cette partie de ma personnalité ennuyait beaucoup de personnes, mes parents les premiers. À l'école cela se traduisait par des disputes autour de ce que j'avais dit ou non, répété ou non. Même si je savais la différence entre un secret et une conversation, il m'arrivait de ne pas comprendre qui devait être au courant ou non et aussi de faire confiance aux mauvaises personnes. Ce qui fait qu'une fois alors que j'étais en CM2, Sabrina décida que ce que j'avais répété avait mérité de retourner toute la classe contre moi et la meilleure punition était de faire en sorte que personne ne me parle. Malheureusement, "bad timing" c'était la semaine où ma plus grande amie Sybille avait été absente à cause d'une vilaine grippe. Ce sera la première fois que j'aurais été confrontée à ce phénomène de : je ne suis pas contente envers une personne et je veux qu'elle souffre autant que moi. C'est simple: un problème ne vient jamais seul. On était au début de l'année, Stéphane avait passé son été, sans moi, donc notre "relation" s'était implicitement éteinte. Enfin surtout de son côté, moi j'avais pensé à lui tout l'été, donc que fût ma surprise quand ma némésis annonça à sa voisine de table Magalie, qui aura un grand rôle plus tard dans ma vie, qu'elle avait parlé avec Stéphane et qu'il n'était plus avec moi. Sans m'en rendre compte, j'avais perdu en popularité aux yeux des filles de la classe. Ensuite, un autre garçon de la classe, pensant que comme il y avait une opportunité a joué un jeu avec moi: des petits mots, des coups d'oeil dans ma direction... Ce jour-là, on jouait tous au ballon, plus précisément au basket - mon sport préféré -, Kalvin prend le ballon et me met au défi de venir lui prendre. Moi, croyant que ma détermination pouvait avoir un quelconque impact sur un grand garçon de deux têtes de plus que moi, je m'approche et essaye de lui prendre. Tout est allé très vite, plusieurs mouvements avec nos quatre mains sur le ballon suffisent pour que je me retrouve coincée entre ses bras, il lâche son ballon. Il m'embrasse. Devant toute la classe. J'avais 10 ans. C'était la première fois qu'on me volait un baiser. J'ai réagi comme toute enfant aurait fait: j'ai trouvé cela dégoûtant. Je suis partie en courant en le détestant. Inconsciemment, j'aurais dû comprendre que cet événement n'allait pas joué en ma faveur: mon amie d'enfance avait toujours dit qu'elle l'aimait bien. J'ai évité tout le monde ce jour-là, heureusement que Sybille était là, comme moi trouvait que cela ne se faisait pas. C'était un vendredi. Dès le lundi, j'avais toute la classe qui refusait de me parler. J'étais en CM2, et pourtant j'étais traitée comme si j'avais fait la plus grosse erreur de ma vie.

Ce lundi, alors que c'était une journée tout ce qu'il y a de plus normal pour moi. Je me retrouve victime de regard glaciale, de rires sous jacente du groupe de fille quand je marche près d'elles, des garçons qui refusent que je joue au foot à la récréation... Je ne comprend pas, j'essaye d'aller voir une, deux, trois personnes pour savoir ce que j'ai fait. Personne ne me répond. On refuse de me parler. J'avais juste le droit au "silent treatment". Cela durera une longue semaine. Les garçons seront les premiers a oublié et a joué au foot avec moi sans laisser toute cette histoire leur atteindre, ensuite Sybille revint de sa maladie et n'ayant pas été inclue dans les problèmes n'y pris pas part. Plus tard dans l'année, Sabrina vient s'expliquer: elle était jalouse. Premièrement parce qu'elle était intéressée par ce Kalvin, et vous connaissez tous cette loi invisible, je n'aurais pas dû penser que je pouvais accepter n'importe quel signe d'affection de ce garçon et deuxièmement parce qu'elle était jalouse que je sois un minimum populaire. Elle avait toujours été comme ça, il fallait qu'elle soit la seule amie importante sinon, elle faisait tout pour vous blessez.

Comment à 10 ans, pouvons-nous déjà être si méchants les uns et les autres?

Ma nouvelle aventureWhere stories live. Discover now