Attraction irrésistible

PROLOGUE

Max

    Un lit. Un placard. Un bureau. Quelques babioles. Le tout réuni dans 16 m² dont la moitié m'appartient. Voilà à quoi ressemble mon chez-moi, à présent. Une simple chambre d'étudiant à l'ouest du campus de la faculté d'arts de Los Angeles. Une pièce aux murs violets et au parquet en bois franc, au deuxième étape du dortoir B, dans laquelle je vais cohabiter avec une autre étudiante jusqu'à la fin de l'année scolaire et peut-être même durant les prochaines à venir. 

    Je suis arrivée sur le campus ce matin, accompagnée de ma mère et de Stephen. Elliot, lui, est resté à Seattle avec ma grand-mère. Lui aussi a une rentrée à préparer. Il ne pouvait pas se permettre de venir jusqu'ici. Nous nous sommes donc dit au revoir hier. J'ai pris l'avion cette nuit avec ma mère et mon beau-père. Nous avons intégré le campus dans la matinée, l'avons visité dans ces moindres recoins avant de trouver l'administration pour l'attribution des chambres. Une femme dans la cinquantaine nous a aiguillé et présenté la chambre que l'on m'a donné ainsi que les commodités. Puis, je me suis installée tranquillement. Après tout, il n'y avait pas grand-chose à ranger puisque je n'ai emporté que le nécessaire. Une valise de vêtement, mes produits de toilette, quelques livres et manuels, mon ordinateur et mon appareil photo. Je n'ai rien emporté d'autre avec moi. C'est un nouveau départ à vide que je m'accorde dans cette nouvelle ville qui est désormais la mienne. 

    Maman et Stephen m'ont invité à dîner avant de repartir pour l'aéroport. Les au revoir n'ont pas été aussi difficiles que je ne l'avais imaginé. Mon beau-père m'a longtemps prit dans ses bras tandis que ma mère s'est contenté de quelques conseils de vie pour les mois à venir et un baiser sur la joue. Ils ne se sont pas laissés déborder par l'émotion – pas d'effusion d'affection - mais ce n'est pas plus mal. Des larmes n'auraient pas été mieux. 

    Une fois seule, j'ai rejoins mon dortoir. Sur le chemin, j'ai croisé plusieurs filles venant elles aussi d'emménager. Les lieux ne sont pas encore bondés de monde. Les cours ne commencent que dans une semaine. Tout les étudiants ne sont pas encore arrivés sur le campus. Dans les couloirs, quelques têtes se sont retournés sur mon passage. J'ai échangé un sourire vague avec certaines d'entre elles. Peut-être qu'une future amie ne trouve dans le lot. 

    Je suis ensuite allée prendre ma douche dans les sanitaires communes. C'est la première fois que j'utilisai ce genre de truc. C'est une certaine habitude à prendre de se doucher alors qu'une fine cloison vous sépare d'inconnus, nues elles aussi. J'ai bien failli faire tomber mes affaires sur le sol mouillé en voulant m'habiller à l'abri des regards de mes camarades de dortoir. J'ai fini par me débrouiller et ai retrouvé ma chambre. 

    Quand j'entre dans la pièce violette, je suis étonnée d'y trouver une blonde plantureuse en train de remplir le placard identique au mien. Elle redresse la tête en m'entendant venir. J'en déduis que ce doit être ma colocataire de chambre. Je me tiens devant la fille qui partagera ma chambre durant toute cette année. 

    -Salut, la gratifié-je d'un sourire accueillant. 

-Salut. 

    Waouh. Sa voix est loin d'être chaleureuse et avenante. Je n'ai pourtant rien dit de mal. Peut-être est-elle simplement de mauvaise humeur et, moi, je ne suis qu'une victime collatérale ? Après tout, un déménagement et une rentrée dans une nouvelle école rend nerveux n'importe qui. Moi-même, je ne suis pas au top de ma forme. Je peux lui laisser le bénéfice du doute. 

    -Je m'appelle Max, tenté-je alors. Je ne savais pas que tu devais arrivée aujourd'hui, toi aussi, mais je suis contente de te rencontrer. 

-Becca, réponds-t-elle simplement en continuant de fourrer sa multitude de vêtements dans son placard.