PETIT BOULOT

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Hypnotized de Fleetwood Mac dans les oreilles, j'arpente les rues de Los Angeles sous le soleil de plomb. C'est une belle après-midi pour se balader à la découverte de la ville. Je suis partie tôt ce matin avec mon sac à dos et mon appareil photo. J'ai gentiment proposé à Becca, ma colocataire de chambre, de venir avec moi mais celle-ci a décliné. Son attitude n'est pas plus chaleureuse que la vieille. Elle s'est montrée tout aussi froide, si ce n'est glaciale, envers moi. Je n'ai pas cherché plus loin. Je n'ai pas insisté. Je suis simplement partie en la laissant seule dans notre chambre. Nous aurions pu profiter de cette journée pour faire connaissance mais, visiblement, elle n'est pas de cet avis.

J'ai pris le bus jusqu'au centre de L.A. Mon premier arrêt a été la plage si célèbre que tout le monde a déjà vu en photo sur internet ou à la télévision. J'y ai passé deux bonnes heures tout en me baladant sur la jetée. J'ai fait quelques magasins sans rien acheter. Puis, après avoir longé l'étendue interminable de sable, j'ai pris le chemin des rues intérieurs où la chaleur est bien plus étouffante à cause de toute la circulation. J'ai marché pendant de long kilomètre dans les rues principales de la ville avant de me diriger vers les quartiers plus minimaliste.

De petits magasins aux devantures colorés et des restaurants aux allures plus appétissantes les unes que les autres se dressent de chaque côté de la rue où j'évolue tranquillement. La chaleur me pousse à ralentir le pas. J'observe tout ce qui m'entoure dans le moindre détail. Cette ville me fascine jusqu'à ces recoins les plus reculés. Je m'intéresse à tout et à tout le monde. Je suis si adsorbée par ce décor hollywoodien que je ne pense même pas à prendre de photo avec mon appareil. Je l'avais emmené avec moi dans l'objectif d'immortaliser les premiers souvenirs de ma vie ici, de prendre de quoi envoyé à ma famille les événements de cette journée d'exploration. C'est un échec de la mission.

J'ai pris quelques clichés de la plage et seulement huit des rues. Mon esprit est trop accaparé par la grandeur des immeubles, les couleurs pétantes de clarté des boutiques ou encore l'air enjoué des habitants et touristes qui peuplent les rues. Je ne pense qu'à cette ville et à sa beauté.

Au détour d'une énième rue, mon estomac gargouille férocement dans mon ventre. Je n'ai même pas pensé à avaler quelque chose. A l'intérieur de moi, ça crie famine. Je n'ai toujours pas manger depuis que je suis partie ce matin. Il serait peut-être temps d'y penser si je ne veux pas m'écrouler sous le soleil éreintant. J'ai besoin de me nourrir mais où ?

Il y a tellement de restaurants tout autour de moi. Tous ont l'air de servir de la nourriture succulente. Je ne sais pas où donner de la tête. Je ne peux décidément pas m'arrêter devant tous pour faire mon choix. Il y a en a beaucoup trop. Je peux toujours y aller à l'instinct, ce sera toujours mieux.

Je scanne rapidement les alentours à la recherche d'un indice qui me déciderait dans mon choix. Mon regard se pose alors sur un dîner à la face peinte d'un jaune pâle identique à celui de mes Converses. Je fixe une seconde celles que je porte au pied. Mon choix est fait. Je me dirige donc vers le restaurant aux spécialités américaines. Un repaire parfait pour les touristes venus des quatre coins du monde. C'est le type d'endroit qu'ils adorent. J'habite peut-être ici, à présent, mais je me trouve quelques similitudes avec eux. Le même éclat d'excitation et d'admiration brille dans mes yeux quand je marche dans la ville aux grattes-ciel interminables.

Lorsque je passe la porte de l'établissement, une petite clochette retentit et annonce mon entrée.

A l'intérieur, c'est l'effervescence. La quasi-totalité des tables sont occupées et des serveuses en tenue jaune pâle, de la même couleur que la devanture, courent un peu partout en tenant un plateau surchargé dans les mains. Un bruit ambiant règne dans la salle et des senteurs divines s'échappent de la cuisine. Celle-ci est visible depuis la pièce de restauration. Un long comptoir sépare ces deux parties. Quelques places sont libres ici.

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