Potter en Détresse {DRARRY}

Une Septième Année

Il rentra dans une cabine, seul, il était fatigué, ne dormait plus, il culpabilisait. On lui avait donné le fardeau du rôle de sauveur du monde sorcier alors qu'il n'avait qu'un an, il n'avait jamais demandé à être Harry Potter, il n'avait jamais demandé à être né.

Ces pensées pouvaient être assimilées à une personne dépressive, et Harry l'était sûrement. Les traumatismes s'enchaînaient, il ne pouvait jamais être tranquille. Personne ne pouvait comprendre ce qu'il ressentait.

Une enfance sans parents, sans amour, martyrisé par son oncle et sa tante, enfermé dans un sombre et étroit placard, frappé par son cousin et ses amis.

Son premier meurtre à seulement onze ans, il avait tué un professeur, certes qui voulait sa mort, mais ce n'était pas à lui de décider du destin de cet homme.

Et cette fois-là où il avait entrevue une porte de sortie à sa misère, lorsqu'il avait rencontré son parrain, Sirius Black, qu'il avait finalement vu mourir, sous ses yeux.

Et son ami, Cédric Digorry, qu'il n'avait pas pu sauver.

Son professeur, Albus Dumbledore, qu'il avait vu tomber de la tour d'astronomie, un professeur qu'il considérait presque comme son propre grand-père.

Et finalement, tous les nombreux morts de cette guerre, qui laisseraient des enfants orphelins et des parents en deuil.

Harry avait été nommé sauveur du monde sorcier, pourtant, il avait l'impression de n'avoir fait que mener plus de gens à la mort. Il ne comprenait pas, comment ces personnes qui étaient présente, qui avaient survécu, comment ne pouvaient-elles pas lui en vouloir.

Il avait fait tellement de mal, et il avait tellement mal, au point qu'il voulait en finir avec ce monde.

Jointe à cette pensée, une larme roula le long de sa joue, il l'essuya rageusement et releva la tête, il ne pouvait pas penser à ça dans un lieu public, il devait montrer l'exemple, et rester fort.

-Bonjour Harry. Prononça son amie, Hermione, en rentrant dans le petit compartiment, suivis de son petit ami.

-Salut mon pote... Murmura Ron avec un petit sourire, de légères cernes sous les yeux.

-Salut tous les deux. Répondit Harry, sincèrement heureux de les revoir.

-Comment tu vas ? Lui demanda Hermione, assise face à lui, un regard bienveillant le scrutant.

-J'essaie. Soupira-t-il simplement. Le sauveur du monde sorcier se doit de rester fort non ?

-Tu n'es pas obligé de faire ça Harry... Murmura Ron. Avec nous, tu n'es pas le sauveur du monde sorcier, tu es notre ami.

Harry retint une larme face aux douces paroles de son ami, il ne savait pas comment celui-ci faisait pour le regarder en face. Après tout, Fred Weasley était mort par sa faute.

-Comment tu vas Ron ? Lui demanda Harry.

Ron savait très bien ce que Harry voulait dire par là. Il soupira, prenant doucement la main d'Hermione dans la sienne, pour se donner du courage.

-J'essaie aussi. Dit-il. Tu sais... Depuis... Depuis ce jour-là, c'est assez tendu à la maison, je n'ai vu George qu'une seule fois, avant de partir, il est cadavérique.

-Je suis-

-Ne t'excuse pas Harry, on te l'a déjà dit, ce n'est pas de ta faute.

Hermione acquiesça.

-Hermione, est-ce que tes parents ? ...

-J'ai été les voir. Lui sourit-elle, douloureusement. Je me suis fait passer pour une marchande de cookies, ils ont l'air d'aller bien. C'est juste un petit peu...

-Douloureux ? Termina Harry.

-C'est le mot... Souffla Ron, de petites larmes commençant à s'échapper de ses yeux.

De légers sanglots firent aussi secouer les épaules d'Hermione. Elle aussi ne pouvait pas toujours rester droite et souriante.

Harry prit ses deux amis dans ses bras, les pleurs les faisaient trembler, mais il avait besoin d'extérioriser, et quoi de mieux qu'un câlin compréhensif pour aider.

-Harry... Renifla Hermione en s'écartant légèrement.

Harry fit de même et la regarda dans les yeux, montrant l'attention qu'il lui portait.

-Tu as recommencé ? Demanda-t-elle incertaine.

Un sentiment de culpabilité le prit, il se redressa, se rassit à sa place et souffla en cachant son visage dans ses mains.

-Hermione... Tu sais que je ne veux pas vraiment faire ça... Répondit-il.

-Je pense qu'Hermione voulait le formuler autrement Harry. Intervint Ron.

-Oui, excuse-moi. Se reprit-elle. Est-ce que ça a recommencé ?

-C'est le cas. Lui répondit-il, le regard fuyant.

-Montre-moi... Murmura-t-elle.

Harry, sans chercher à fuir, retira sa chemise, laissant entrevoir, sur son épaule une longue coupure, maladroitement bandé, le pansement, était blanc à la base, mais ici, on y voyait plus que du rouge.

-Où es-tu allé pendant les vacances ? Le questionna Hermione, en sortant sa baguette, une lueur peinée brillant dans ses yeux.

Harry connaissait son manège. Hermione savait qu'il n'aimait pas que ses problèmes soient au centre de l'attention. Quand elle soignait ses blessures, elle choisissait toujours d'évoquer un sujet totalement différent.
Harry appréciait ça, il l'en remerciait beaucoup.

-Je me suis un peu baladé à Godric's Hollow... Lui raconta-t-il, alors qu'elle prononçait, baguette vers la blessure un « Episkey ». Et vous ?

-Hermione est restée chez moi. Expliqua Ron avec un petit sourire.

La blessure s'était refermée et Harry remit sa chemise.

-C'est une bonne chose que vous soyez restés ensemble. Leur sourit-il. Vous devriez vous installer ensemble plus tard.

-On y a déjà réfléchi pour tous te dire. Sourit à son tour Hermione, bienveillante.

-On pensait vivre chez les moldus après cette année, s'acheter une maison à tous les deux, s'éloigner un peu du monde de la magie et de l'hypocrisie des sangs purs. Expliqua Ron, lui aussi un léger sourire aux lèvres.

Harry était heureux de les voir construire des projets d'avenir, ses deux amis étaient faits pour être ensemble, et ils étaient magnifiques.

-En parlant des sangs purs. En profita Harry. Vous pensez que Malefoy et sa bande vont revenir à Poudlard cette année ?

-J'ai aperçu Zabini à la gare tout à l'heure. Lui dit Hermione. Pour Malefoy par contre...

-Il sera là. Soupira Ron. J'ai vu sa sale tête de fouine aller aux toilettes.

-Il faudra peut-être essayer d'enterrer la hache de guerre entre nous. Suggéra Harry. Après tout, il a été d'une grande aide quand il m'a lancé ma baguette.

Hermione et Ron acquiescèrent. Si cette année se passait sans dispute, ça ne serait pas plus mal.

Finalement, le trajet se finit sur Hermione et Ron en pleine partie de cartes version moldu et Harry, bercé par le train, profondément endormis.

...

Lorsqu'il s'assit à la table des Gryffondor, la première chose qu'il remarqua fut Malefoy, éloigné des autres Serpentard, éloigné de Zabini. Il avait l'air un peu seul et marqué, autant physiquement que psychologiquement par la guerre.

McGonagall leur fit un long et profond discours, Harry était heureux de la revoir, mais les quelques places, où se trouvait Severus Rogue et Albus Dumbledore lui rappela à quel point il se devait de culpabiliser. À quel point il ne devait pas être heureux.

Il jeta un coup d'œil à la nourriture sur la table, et celle-ci lui donna soudain envie de vomir. Il s'excusa avec un petit sourire auprès de ses amis, et sortit de la grande salle, en direction de la tour d'astronomie qui lui avait grandement manqué.

Il n'avait pas vraiment faim de toute façon.