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La sirène des forces de l'ordre se fit entendre à l'autre bout de la ville, mais elle n'eut pas le temps de se rendre sur place, ils avaient pris la fuite. La façade de l'ancienne bâtisse était couverte d'un épais manteau verdâtre, visqueux et visiblement portant une odeur fétide, tant les officiers tombaient sous les nausées les uns après les autres.

« Ils sont encore parvenus à laisser leur marque, à quoi s'attaqueront-ils la prochaine fois ?

-Non Samaël, la prochaine fois nous les piègerons. C'en est assez de ce petit jeu du chat et de la souris, nous mettrons la main sur ces ordures et les enfermeront.

-Mais Colonel, avec tout le respect que je vous dois, comment comptez-vous attraper une, ou des choses dont ne connaissez ni l'apparence, ni la puissance ?

-Nous mettrons en place des tours de gardes, des pièges et des chars s'il le faut. Ils sont plusieurs, c'est évidemment. Mais quand nous les arrêterons, ils seront fini. »

La voix du colonel résonnait en un écho lugubre dans la ruelle étroite et désorganisée. Samaël savait à quoi s'attendre, à chaque fois que lui et son équipe étaient appelés pour le motif de "cris indescriptibles et coups de feu". Depuis maintenant quatre mois, au moins une fois par semaine, la brigade de gendarmerie de la métropole se rendait sur les lieux d'un nouvel appel. Chaque fois, ils savaient qu'ils auraient besoin de masque à gaz pour résister à l'odeur de putréfaction que portait cette nappe luisante.

Samaël, comme à son habitude, couvert d'un uniforme épais et protecteur, récoltait la semence dans des petits flacons métalliques, sans quoi, ceux fabriqués à base de plastique fondaient au contact de la nappe verte. Il détestait faire ça, et son supérieur le savait. Ramasser des substances inconnues, dans les lieux plus glauques les uns que les autres, ça commençait à bien faire.

En tant que membre de la police scientifique, il y était bien obligé. Enfin membre, plutôt stagiaire forcé. Son père, travaillant pour le ministère de la Justice, voulait le voir briller et suivre sa trace. C'est ainsi qu'il lui trouva un poste dans un commissariat relativement côté, pour que son fils puisse marcher sur ses pas.

Qui a dit que le jeune scientifique voulait ressembler à son père ? Personne, en effet. En même temps, qui voudrait ressembler à un homme qui prend plaisir à condamner la légitime défense ?

« Colonel ! Gomes est à terre ! La substance est entrée en lui !!! hurla un agent, pris de terreur.

-Pardon ?! Aboya Richards faisant replier tous ses hommes, en s'approchant de l'intéressé. Gomes est-ce que vous m'entendez ? Gomes reprenez vos esprits, ordonna le colonel.

-L'heure est venu pour nous de reprendre notre place au sein de cette société industrialisée grogna Gomes d'un timbre rauque et agonisant, tout le contraire du sien, agrippant de tout son être le col de Richards, l'heure des meurtriers que vous êtes a sonné.»

On pouvait lire dans les yeux du colonel une émotion que jamais on ne pouvait lire auparavant. La peur. Pas une simple peur, non. De la terreur, de l'effroi.

Gomes ferma les yeux et lâcha sa prise tandis que l'épais mucus qui l'avait infiltré s'en alla et se désintégra avec le reste qui se trouvait encore sur les ruines.

Tel un guerrier arrachant un coeur, Richards attrapa son talkie-walkie, appelant au secours.

« Homme à terre, je répète, un homme à terre ! Il nous faut immédiatement une ambulance !

- Cinq sur cinq, j'envoie une ambulance. » répondit une voix cryptée à travers le petit appareil.

Sa respiration était haletante et de plus en plus bruyante. Ses membres tremblait plus fort chaque minutes passaient, et une sève transparente coulait sur le côté de sa bouche.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 05, 2020 ⏰

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