just breathe

Partie 1

Au moment de l'histoire, elle avait 15 ans. Par moments elle était heureuse, mais profiter de la vie, c'est difficile quand on ne peut même pas rire sans avoir l'impression d'étouffer comme si on se noyait. Malgré ça, elle vivait du mieux qu'elle pouvait, du moins elle essayait. C'était presque devenu facile au bout de toute ces années à suivre les mêmes règles:
Ne pas courir, ne pas faire de sport, rester calme, faire le moins possible d'efforts,... En bref, tout ce qui permet d'utiliser au minimum nos poumons. Heureusement, rien ne l'empêchait d'avoir des amies. Elles la soutenaient et lui offraient, en lui racontant leurs journées, une impression de vivre à travers leurs récits. Elle avait même une meilleure amie qu'elle connaissait depuis la crèche, époque ou ses poumons lui permettaient encore de vivre relativement normalement, et elles ne s'étaient pas quittée depuis.

Depuis plusieurs mois, elle gardaient un secret. Chaque nuit elle faisait un rêve. Il lui revenait sans cesse. Dans ce rêve, elle volait. L'air qui refusait depuis toujours d'alimenter son corps la portait. Elle inspirait d'immenses goulées d'air, c'était si simple. Sa poitrine se gonflait et aucune gène, aucune douleur ne rendait ça désagréable. Rien que d'y penser allumait une petite flamme dans son cœur, ça lui redonnait de l'espoir. Cet espoir qu'elle ne voyait plus briller dans les yeux de ses parents. Ceux-ci, qui la regardaient en faisant semblant d'en avoir encore.

Mais eux ne voulaient plus se cacher cette réalité, la situation allait de plus en plus mal. Il y avait environ un mois de cela, les médecins avaient stoppé leurs essaies et avaient du annoncer la nouvelle à toute la famille. Elle aurait du être bouleversée, n'importe qui l'aurait été si on vous annonçait que rien ne marchait, qu'on avait décidé de vous laisser tomber. D'entendre que nous allons mourir. La mort fait peur à tout le monde, du moins presque, mais personne n'est prêt à la rencontrer. Savoir qu'elle nous attend, prête à nous emporter comme le vent emporterait une feuille morte, et de ne rien pouvoir faire sauf la regarder au loin, et de la voir de plus en plus proche. Mais elle était restée impassible. Ni peur, ni inquiétude n'était apparu sur son visage. Aussi improbable que cela puisse paraître, cette petite flamme que son rêve allumait chaque nuit brûlait cette peur.

Ca va vous sembler fou, je l'ai penser aussi, mais elle avait décidé de ne pas mourir. Oui, cette fille avec son corps frêle, ses longs cheveux châtains et ses yeux verts, avait décidé que si ce n'était pas l'air qui la ferait vivre, ça serait sa volonté.