𝗦𝗺𝗶𝗹𝗲 ↺ - H. Jisung ᵀᴱᴿᴹᴵᴺᴱ́

8.

Voilà un mois que les deux ne s'étaient pas reparlé.
Meï n'allait pas bien.
Jisung non plus.
Mais aucuns des deux ne venait voir l'autre.
Trop de fierté sûrement.
Pourtant je pense le contraire.
Durant ce mois,
Le père de Meï n'avait pas arrêté.
C'était même encore pire.
Il ne la frappait jamais à des endroits visibles.
Non il était assez intelligent.
Le dernier gros bleu dont Meï avait hérité était dans la nuque.
Et elle était miraculeusement en vie.
Ses cheveux le cachait tant bien que mal.
C'était difficile pour elle,
Sachant qu'eux aussi continuaient.
Chaque jour, beaucoup trop souvent.
Ils ne lui laissaient que très peu de répit.
Jisung n'était pas revenu vers elle.
Bien qu'il soit témoin de ces scènes.
Meï avait été trop loin ce soir là,
Elle le savait,
Et elle se maudissait.
L'étudiante était dans la cour,
Seule comme à son habitude.
Elle se sentait triste.
Tout refaisait surface.
Toute cette souffrance.
Elle commença à pleurer,
Et ramena ses genoux vers elle.
Elle cacha sa tête et sanglota.
Pendant de très longues minutes,
Se fut la même chose.
Meï pleurant,
S'accusant de son malheur,
Se questionnant sur sa naissance.
Parce qu'au final,
Si elle n'était pas née,
Il n'y aurait pas de problème.
Meï avait envie d'hurler mais rien ne sortait.
Sauf des larmes.
Elle renifla et se tut.
La jeune fille était sûr d'avoir entendu des pas venant vers elle.
Elle savait que c'était un des harceleurs.
Ils ne lui avaient pas laissé beaucoup de calme cette fois si.
Elle releva la tête,
Et écarquilla les yeux.
Lui.
Il était là,
Devant elle.

- Tu veux quoi ? demanda Meï, détournant le regard.

Il ne répondit pas.
Et s'assit à côté d'elle.
La brune le regarda.
Il approcha sa main de son visage.
Meï eut un mouvement de recul,
Et la peur se lisait dans ses yeux.
Jisung avança à nouveau sa main.
Elle ferma ses paupières,
Se préparant au coup.
Mais rien ne vînt.
Elle rouvrit les yeux.
Le garçon avait stoppé ses doigts à quelques centimètres de sa joue.
Il essuya une de ses larmes.
Jisung fit glisser sa main jusqu'aux cheveux de la fille,
Et les saisit doucement.
Il regarda sa nuque et les laissa retomber

- C'est bien ce que je pensais, murmure-t-il.

- Et tu pensais quoi ? L'interrogea la fille.

- Comment tu t'es fait ça ?

- En faisant du sport samedi dernier, nia-t-elle.

- Tu ne fais pas de sport, objecta Jisung.

Meï souffla.
Il la connaissait bien malgré les événements du mois précédent.
Elle pensait lui dire,
Mais c'était trop difficile.
Et elle se remit à pleurer.

- C'est pas de ma faute, c'est lui, balbutia Meï.

- C'est qui lui ? demanda le garçon.

L'étudiante ne répondit pas.
Il lui fallu plusieurs minutes pour pouvoir prononcer un mot.

- Celui qui m'attend tous les soirs à la maison, lui.

- Ton père, supposa Jisung.

La jeune fille tourna son regard plein de larmes vers lui,
Et hocha la tête.
Jisung prit la main de Meï et se leva.
Alors il l'enlaça tendrement.
La brune lui rendit son étreinte,
Ils restèrent ainsi de très longues minutes.
Seul la cloche les sépara.
Et ils rentrèrent en cours,
Ensembles,
Et non plus seuls,
Comme ces dernières semaines.

À suivre