LE GAGE

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     Dodgers vs. Chicago Cubs.

     En ce dimanche après-midi ensoleillé, le stade est remplit de monde. Le bruit de la foule est assourdissante en attendant que les joueurs prennent place sur le gazon. Il fait atrocement chaud dans les tribunes mais l'ambiance est vraiment plaisante. Les supporters sont en forme tout comme je le suis. Je ne pouvais pas emménager à Los Angeles sans me rendre à un des matchs de l'équipe californienne. J'aime bien trop ce sport pour rater ça. 

     -Tu n'es décidément pas une vraie fille pour autant aimer ce sport, soupire Cami tandis qu'elle se badigeonne de crème solaire à côté de moi. 

-Je n'ai jamais dit que j'en étais une. 

-Moi aussi, j'aime bien ce sport, me soutient Jo. 

-Je t'aime, toi. 

     J'attrape mon amie et colle un bon baiser mouillé contre sa joue. Elle s'esclaffe et remet sa casquette que j'ai envoyé valser dans mon élan de fougue. 

     -Personnellement, je ne suis venu que pour les joueurs, dit Oliver. 

-Comme c'est étonnant. 

     Les filles et moi échangeons un regard complice tout en nous désespérant du nymphomane qui nous accompagne. Cami continue ensuite de se recouvrir de crème tandis que Jo pianote sur son téléphone. Elle discute sûrement avec Graham qu'elle fréquente régulièrement depuis qu'ils se sont rencontrés à la toute première fête du campus où nous sommes allées, elle et moi. Oli lui se contente d'attendre tranquillement en sirotant sa bière. 

     La foule se met à scander le nom de l'équipe qui joue à domicile. Je me joins rapidement à eux tout comme Jo. Cami et Oli eux nous observe d'un œil amusé. Ma blonde et moi crions de plus en plus fort avec les autres supporters en espérant voir apparaître les joueurs. Ceux-ci ne semblent pas décidé à venir. Nous hurlons alors encore plus fort. Tout le stade crée une incroyable symphonie. 

     Je suis au comble de l'euphorie. Ca fait si longtemps que je ne suis pas venue voir un match. Et pourtant j'aime tellement ça. Je regrette de ne pas être venu plus tôt. Aujourd'hui est une bonne journée. Il fait merveilleusement beau et je suis dans un des plus grand stade de la ville pour assister à un match de base-ball – sport que j'affectionne tout particulièrement. 

     Je me souviens encore de tout ses matchs que je suis allée voir avec mon beau-père à Seattle. C'est lui qui m'a transmis cet amour inexplicable pour ce sport. Dès que j'ai été en âge de comprendre, il m'a expliqué les règles et nous nous entraînions régulièrement dans le jardin sous le regard amusé de ma mère. La plupart des autres filles préféraient jouer à la dînette ou à la poupée mais moi je n'étais jamais plus heureuse qu'avec une batte ou un gant dans la main. J'ai passé une bonne partie de mes meilleurs moments avec Stephen devant les matchs à la télévision. J'en garde tellement de bons souvenirs. 

     -Ca y est ! s'écrit Jo en sautillant d'excitation. Ils arrivent. 

     En effet, les Dodgers et les Chicago Cubs font leur entrée sur le terrain. La foule les applaudit en les voyant arriver et ont entendu ici et là des noms de joueurs scandés par certains supporters. L'atmosphère est excitante au possible mêlée d'une frénésie ambiante face à la compétition. 

     -On soutient quel équipe déjà ? nous demande Cami.

-Pour les Dodgers, voyons. On habite à Los Angeles, Cami. On ne va pas soutenir l'équipe de Chicago. 

-C'est vrai que ça paraît tout de suite logique. 

-Moi, je soutiendrai l'épique aux joueurs les plus mignons, fanfaronne Oli. 

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