Buveuse de bière

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Buveuse de bière
***

Quelque part, dans une taverne...

—Et alors là, si vous auriez vu sa tronche quand je lui ai collé cette droite ! pouffa de rire Nikola.

—Il a riposté ? demanda Aliénor.

—Il a essayé ! Mais avec ses petits bras, il n'a même pas tenu deux secondes !

Les buveurs rirent comme des vaches et s'échangèrent des blagues machistes en engloutissant des litres incroyables de bière.
Nikola est un bûcheron atteignant presque la cinquantaine, ainsi qu'Aliénor une vieille vendeuse en boucherie qui passe la plupart de son temps à découper des boyaux et à extraire de la chair de cochon.
Marine était avec eux, dans la taverne du village et les écoutait rire. Parfois elle interagissait pour donner son avis ce qui rendait le sujet d'autant plus drôle.
Il était onze heures du soir et les trois buveurs commencèrent à être bien rond comme des tonneaux. Aliénor et Nikola partirent à gauche, Marine s'engagea à droite.
—À bientôt Marinette ! cria Aliénor ivre.
-Tu t'souviendras, demain soir on passe la soirée chez les riches ! hurla Nikola manquant de vomir.

Marine répondit avec un rire et s'en alla. Elle devait aller en vitesse à la ferme vérifier si les poules n'ont pas encore cassé l'abreuvoir. Les nouvelles babioles qu'on lui rapportait étaient d'une médiocrité infernale.
Cependant, il faisait nuit et malgré la grande torche enflammée qu'elle avait brûlé près de la taverne, la brume était bien trop épaisse.
En chemin, des reflets rougeâtres font surface et donne l'allure d'un mauvais présage. Marine leva la tête vers le ciel et vit cette lune enflammée tel la torche-même qu'elle tenait. Une lune de sang, où l'on pouvait sentir et ressentir l'odeur de mort qu'elle reflétait. Est-elle la seule à voir cela ? Ou est-ce qu'Aliénor et Nikola voient la même chose ?
Elle ne su où aller, ni même chez qui. Soudain, des cris. De douleur ? De peur ? Impossible d'en déchiffrer les sentiments. Mais une chose était sûre : ces cries sont humains et viennent de plusieurs personnes en même temps. Certains sont aiguës, d'autres plus graves. Marine, prise d'une énorme peur, courue vers sa ferme et manqua plusieurs fois de tomber. Alors qu'elle était en plein marathon, elle sentit quelque chose derrière elle. Certainement par la peur, elle n'osa même pas se retourner et courue encore plus vite qu'elle pouvait. Elle avait monstrueusement mal aux jambes mais continuait à tracer.
Arrivée à la ferme, elle s'enferma à double tours dans un petit entrepôt où elle déposait les oeufs et le lait. Tout était calme, sa torche enflammée s'était éteinte par le vent et le brouillard qui surplombait le feu. Tout était sombre.

—Tu n'as pas besoin de te cacher, Marine, dit une voix rauque longeant, par l'extérieur, l'entrepôt en bois craquelé.

Marine n'osait même plus respirer. Quelque chose l'avait coursé et -contrairement aux hurlements- ça n'était pas humain. Les pas étaient lourds, comme de grosses pâtes d'éléphants. On entendait sa respiration à travers-même les murs. Une longue et profonde respiration ornée d'un museau. Et, alors que la peur et l'angoisse eurent déjà pris Marine, elle s'évanouit et perdit contact avec le monde.
Puis la bête rôdant autour de la ferme s'en alla en prenant la vie de poules au hasard.

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⏰ Dernière mise à jour : May 14, 2020 ⏰

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