Chapitre I

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Je déteste cette putain de pièce. Cétait la première pensée d'Ivy lorsque le garde qui la maintenait immobile depuis près d'une journée la poussa brutalement dans une chambre sommaire, n'oubliant pas de l'y enfermer à double tour. Il n'y avait aucune lumière dans la pièce. Mais cela ne la gênait pas pour distinguer le mince matelas à ressort poser à même le sol dans un coin de la pièce, ni pour voir la petite console placée au total opposé. Il n'y avait pas de fenêtre, et encore moins de lampe. De quoi rendre fou n'importe qui. Elle se rapprocha de la console, une note y était posée écrite avec ce qui semblait être du sang : « rencontre avec le maitre dans 20minutes »

Comme si Ivy avait la notion du temps, le temps cétait pas vraiment son élément. Elle, elle préférait l'ombre. Elle s'y mouvait et y vivait depuis toujours. C'était là la seule chose qu'elle ait toujours su faire. Même si cela ne l'avait pas aidée à se soustraire de l'emprise de ses assaillant. Sans savoir pourquoi, l'ombre ne l'avait pas accueillie et l'avait surement condamné à une vie d'esclave. C'est ce qu'il se produisait toujours lors de prises de guerres ou d'attaques entre clan.

Le problème n'était pas tant d'avoir été attaqué, n'y d'avoir perdu, le problème était d'avoir été capturée. L'attaque avait été si rapide, qu'Ivy n'avait même pas eu le temps d'intervenir. Un clan adverse, était tombé sur le sien et avait réglé des comptes imaginaires, comme très souvent dans les rixes de clans. L'appât du pouvoir faisait souvent tourner la tête des chefs de clan et les guerres se multipliaient sans réelles raisons. Cette attaque sur le clan d'Ivy n'avait pas été annoncée, et n'avait donc aucun fondement, mais n'en déplaise au système humain, les vampires se foutent sur la tronche a longueur de temps. Le sang versé vaut bien mieux que des pourparlers. Oui oui, vampire. Effectivement dit comme ça on s'imagine de suite des bêtes assoiffées de sang, qui fuient la lumière attaquent tout ce qui bouge et tue pour le plaisir. La vérité n'est peut-être pas si loin que ça. Effectivement les vampires ont besoin de sang, mais ils ne mordent pas pour se nourrir et vident encore moins leurs victimes, ils incorporent le sang dans leur repas sous formes de sauces, de glaces, de crackers et autres nourritures. Ensuite, le meurtre, ce n'est pas plus répandu, il y a des criminels comme dans toutes les sociétés. Et puis fuir la lumière ? Non mais c'est quoi ce cliché ! On est plus en école primaire, c'est fini les clichés. Pour le pieu dans le cur, l'ail et la croix, c'est la même. Bonjour et aurevoir cliché, sortez-vous ça de la tête !

Enfin le problème maintenant n'est plus d'être enfermée mais de sortir. C'était sans compter sur les runes qui parcouraient l'intégralité des murs de sa petite geôle. Ivy cogna le mur qui se fissura. Les 20 minutes suivantes furent surement les plus longue de sa vie. Tournant et virant, cognant les murs pour évacuer sa frustration, tentant de briser les runes pour se fondre dans l'ombre, s'accroupissant dans un coin, se relevant avec entrain pour s'effondrer encore. Un bruit de goute, toutes les deux secondes venait, et dérangeait le silence affolant de la chambre, comme un compte à rebours, qui la rendait plus folle encore dans cette captivité forcée. Elle avait envie d'attraper quelqu'un, et de lui arracher les yeux et la langue à main nue. Dégueulasse, mais pas des plus déplaisants.

Quelqu'un ouvrit enfin cette foutu porte. Deux gardes apparurent, entrèrent et voulurent l'attraper. Ivy donna un coup de genou a l'un et planta ses doigts dans les yeux de l'autre. Ô satisfaction ! Puis elle se dirigeât tranquillement vers la sortie, les deux gardes se roulant au sol de douleur, l'un se tenant les parties et l'autre les mains plaquées sur le visage, ils étaient ridicules et plus encore. Dehors, du moins en dehors de la cellule, deux autres gardes attentaient, les yeux écarquillés, devant l'uvre d'Ivy.

-Quoi ? S'écria-t-elle

-Ririen. Répondit l'un des gardes. Suis sans faire d'histoire petite.

"petite" ? Ivy pensa que l'égorger serait une joie, mais en même temps, elle n'avait pas le choix que de suivre et voir ce qui se passerais. A la suite des deux gardes encore en état, elle s'engouffra dans les couloirs. Tous se ressemblaient. Des murs noirs en bétons, des fissures par-ci par-là, des bannières parfois portant des couleurs de sang et des symboles a la gloire de la guerre et de la mort. Un antre d'hérétiques quoi que même des hérétiques tiendraient mieux leur antre que ces simples fous qui l'avaient arrachée aux sien. On la déposa enfin devant une lourde porte en bois, du chêne surement, a laquelle on toqua avant de l'ouvrir et de l'y pousser.

La pièce était elle aussi plongée dans l'obscurité. Mais sans mal Ivy y discerna la personne assise au fond, sur une chaise en bois, toute simple, face à une table, face à un mur couvert de différentes feuilles. Toute la pièce était emplie de mannequins, de penderies, et autres portants eux-mêmes emplis de vêtements en tous genres. Mais surtout beaucoup de vêtements de style gothique et punk rock, des vêtements sexy et streetwear également. Toute la pièce ne ressemblait finalement qu'a un énorme magasin de vêtement. La personne au fond, chantonnait ce qui avait l'air d'une petite comptine pour enfant. En s'approchant, Ivy se rendit compte que ce n'était qu'une petite fille, qui cousait, et que la soi-disant comptine, n'avait rien d'enfantin. C'était au contraire un appel à la mort, par une invocation de la flute du sommeil éternel : la Lulaby. Ça aurait pu faire froid dans le dos, mais il en fallait plus à Ivy pour être effrayée.

-Avance petite fleur. Dit-elle. Sa voix était chantante, comme une douce mélodie, camouflant une tension, et peut-être était-ce la lenteur de sa phrase qui créait cette sensation. Elle reprit. Tu n'as rien à craindre de moi, je ne suis qu'une petite poupée qui confectionne des tenues à longueur de journée. Je me nomme Lula, comme la Lulaby, mes créateurs la vénéraient. Et toi qui est-tu petite fleur ?

-Ivy, prêtresse de la lune de l'ombre. Se présenta Ivy. Je fous quoi ici ?

- tu es ici pour préparer ta rencontre avec le maitre bien évidemment. Il a hâte de rencontrer son nouveau jouet. Il les abime tout le temps, il les garde jamais longtemps. Tu comptes rester toi ? on sentait un petit rire, un air taquin dans sa phrase.

-et bien.

-Bon j'ai fini ta tenue petite fleur, je suis désolée, c'est pas très couvert. Mais c'est la commande du maitre. Enfile ça, je garde tes vêtements.

Elle tendit à Ivy un t-shirt un peu trop court, qui suffisait à peine à couvrir plus bas que ses fesses, tout en se tournant vers elle. Lula avait les cheveux blond, qui lui tombait aux épaules, et des yeux ambrés. Ses lèvres fines, étaient percés et cousus aux extrémités de deux fils, formant une petite croix de chaque côté de celles-ci. Ses poignets étaient aussi cousus de la même manière de tout leur pourtour. Enfin derrière l'ambre de ses yeux on trouvait une lueur absente.

Ivy, regarda avec dégout le bout de tissu, mais l'enfila tout de meme. Elle dit aurevoir à Lula, et sorti de la piece par la même grande porte en chêne lorsque la petite fille le lui enjoignait. De l'autre côté, elle fut récupérée par les gardes. Ils la guidèrent vers une autre section du bâtiment, plus noire, plus luxueuse, le sol était couvert de moquette noire, les murs tout aussi noirs étaient bien entretenus. Et les bannières avaient disparues au profit de peintures représentant la lune tantôt pleine au-dessus d'un lac, tantôt en croissant face à un pic montagneux dans des cadres ornés en bronze. Les couloirs semblaient de plus en plus long, de plus en plus profond. Puis enfin on la déposa, face à une porte, en bronze et argent, ornée de sculptures de chevaux crinières au vent, leurs yeux en Onyx semblaient fixer et suivre Ivy lorsqu'elle s'approcha. La porte s'ouvrit d'elle-même, et quelqu'un poussa Ivy, qui tomba de l'autre côté de la porte, se refermant sur elle dans l'obscurité.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 17, 2020 ⏰

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