Anissa - Sublimes Cicatrices (Tome 1)

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~~Samia~~

Je n'arrive pas à y croire !
Non, ce n'est pas possible.

Lorsque je l'ai vu s'écrouler et perdre connaissance juste devant moi, j'ai cru et espéré au fond de moi que ce n'était rien de grave.
Je croyais sincèrement que ce n'était qu'une petite crise de paludisme ou encore un manque d'hydratation.
Tout, mais pas ça...
Seigneur, qu'est-ce que tu me fais là ?

Nous sommes actuellement assises dans le bureau du médecin, moi entre ma mère et Tante Arlines - la belle mère d'Anissa, prévenue par l'école du malaise de mon amie.
Cette dernière semble d'ailleurs agitée, beaucoup trop agitée. Elle triture ses doigts et est clairement stressée.
Pourquoi ? Je l'ignore.

-Vous... __bredouille-t-elle__ Vous êtes sûre docteur ?

-Je suis médecin madame. __dit-elle sur un ton ferme__ Et je ne prendrais pas le risque de vous rendre compte d'un diagnostic que je sais faux. Votre fille a été victime de plusieurs coups, les bleus sur son torse en témoignent.
Ceux-ci ont causé le brisement de certaines de ses côtes. Malheureusement pour elle, l'un de ces fragments a perforé les poumons, d'où l'Hemo-pneumothorax.

-Qu'est-ce... __dis-je, les larmes aux yeux__ Que c'est ?

La dame en face de nous replace ses lunettes correctement sur son nez puis reprend :

-C'est un épanchement, très souvent dû a un traumatisme, de sang et de gaz - notamment l'oxygène, dans la cavité pleurale.

Je hoche la tête, comprenant désormais la gravité de la situation, mais ne parviens plus à retenir mes larmes.
La tête entre les mains, j'éclate en sanglots.

-Je sais, ma puce ! __maman me prend dans ses bras__ Je sais a quel point elle compte pour toi, mais ne pleure pas d'accord ? Elle va s'en sortir, ne perds pas la foi, je t'en prie.

-Ce n'est pas juste maman ! __dis-je entre deux pleurs__ Elle a déjà vécu tellement de choses, et maintenant ça. Ce n'est pas juste.

-Viens !

M'incitant à me lever de mon siège, elle s'excuse pour nous et me conduit en dehors de ces murs afin que je prenne l'air.

-Il faut que tu te calme. __prend-elle mon visage en coupe dans ses mains__ En ce moment ton amie a besoin que tu gardes la tête froide. Tu l'as toi-même entendu, elle est dans un état critique. Je comprends que ça te touche particulièrement mais tu dois avoir la foi pour elle, et prier. Ressaisies-toi, je t'en prie !

Je mets encore quelques minutes à reprendre contenance puis nous y retournons.
Après quelques heures d'attente, le médecin nous annonce qu'elle va passer la nuit aux soins intensifs et que, par conséquent, nous ne pourrons pas la voir aujourd'hui.

Sans plus de formalités, ma maternelle et moi-même quittons ce centre hospitalier et rentrons à la maison.

          Les quatre jours qui ont suivi ont été assez compliqués à vivre pour moi.
Seule sa famille avait le droit de rendre visite à Anissa et je n'avais, jusqu'ici, aucune véritable nouvelle d'elle.

Je suis donc entrée en période de jeûne et prière, renouvellant mon intelligence afin de ne pas laisser le doute et la peur du lendemain m'empêcher d'avoir la foi et les regards fixés sur le sacrifice que Jésus-Christ a consenti à la croix, afin que nous bénéficions non seulement du salut et de la justification aux yeux du père, mais aussi de la guérison totale et complète sur tout mal.