DÉMONSTRATION

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Gabriel

     J'y ai pensé pendant des jours. Ce qui s'est passé dans la salle de bain n'a pas quitté mon esprit depuis que Max est parti en trombe après m'avoir repoussé. Elle m'a ordonné d'arrêter, a poussé sur ses bras frêles pour me faire reculer puis est parti comme une furie de la pièce après m'avoir dévisagé pendant une longue minute. J'ai vraiment réussi à la mettre dans tout ses états. Sauf que, ce qu'elle ne sait pas, c'est que j'étais tout aussi retourné qu'elle. 

     J'ai voulu jouer avec le feu, je l'avoue. J'avais ce besoin de savoir si tout comme moi elle était encore dépendante d'une certaine façon de notre lien. Pour ma part, je ne suis plus capable d'être avec une autre fille. Je devais savoir si notre histoire la touchait encore, comme elle me touche moi. L'idée du gage m'est venu à l'esprit comme la meilleure solution à mon problème. Je ne savais pas que les Dodgers allaient perdre le match. Je l'espérai seulement. Le destin a décidé que je serai le gagnant de notre jeu. Je n'ai fais que mettre à exécution mon plan. Je l'ai poussé à bout dans le seul but de répondre à mes questions. 

     Elle me veut encore. Elle voulait m'embrasser. Au fond, j'en ai envie aussi. Beaucoup envie même. Je me suis forcé à ne pas poser mes lèvres sur les siennes. Un unique baiser aurait pu me faire perdre la tête. Je craignais de ne plus pouvoir m'arrêter et de me faire avoir à mon propre jeu. Il ne fallait surtout pas que je craque. Je ne devais pas aller jusqu'au bout. J'ai donc préféré jouer l'insolant et lui faire du mal plutôt que d'avouer ma faiblesse. Je lui ai sorti la pire chose à dire pour qu'elle ne me tente pas elle aussi d'aller jusqu'au bout de notre petit jeu. Je me suis montré exécrable, méchant, arrogant. Un vrai connard. Je lui ai fais du mal, je le sais. Mais je n'avais pas le choix. Je ne pouvais pas l'embrasser même si j'en avais envie. 

     Sauf qu'ensuite, elle-même s'est prise au jeu. Après quelques piques bien envoyés, elle a reprit les choses en main et m'a provoqué pour me pousser moi aussi à bout. Je n'aurai jamais pensé qu'après ça, elle aurait le cran de continuer sur notre lancée. Je ne pouvais plus faire machine arrière. J'avais déjà bien trop fait le malin pour reculer et abandonner la partie. Et puis, c'était moi l'investigateur de tout ça. Il était hors de question que je me défile. Je ne pouvais pas faire autrement que de la narguer en espérant qu'elle cède avant moi. 

     Être proche d'elle était si bon. Frôler ses hanches, agripper ses fesses rondes et parfaites, embrasser son cou et mordiller sa peau. Le nirvana. Je mentirai si je disais que je n'avais pas aimé ça. J'ai même adoré. Si elle ne m'avait pas demandé d'arrêter, je ne sais pas où est-ce que j'aurai pu aller. J'aurai très bien pu perdre le contrôle et nous achever tout les deux. Son parfum était enivrant et me faisait oublier tout mes repères. J'avais presque oublié à quel point son corps me plaisait et me faisait de l'effet. J'ai perdu les pédales pendant un instant alors que ma tête est nichée dans son cou et que mes lèvres suçotait sa peau délicate au goût exquis. J'aurai pas m'oublier avec elle. 

     Heureusement pour moi, elle a cédé avant que je ne craque et lui arrache ses vêtements un par un. J'aurai perdu la partie si elle ne m'avait pas arrêté. J'ai eu bien du mal à ne pas laisser paraître mes émotions. Je n'ai été capable que de sourire comme un idiot tout en ne la quittant pas du regard. 

     Quand elle est partie et m'a enfin laissé seul, j'ai poussé le soupir le plus long de tout l'histoire. Mon petit jeu aurait pu mal tourné. 

     Je n'ai plus qu'à me préparer en prévision de sa prochaine attaque. Car – je le sais – Max n'abdiquera pas aussi facilement. Elle se vengera un jour ou l'autre. Je dois rester sur mes gardes pour ne pas me faire avoir. J'ai une longueur d'avance et je ne souhaite pas que le contraire se produise. 

Attraction irrésistibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant