L'enfance est une période fantastique.
On plonge dans la vie, on se mouille, on s'éclabousse et les doux rayons du soleil nous réchauffent ; on naît, tout simplement.
On sourit à la lune et aux étoiles, on découvre le monde, on trébuche, on éclate de rire et on se fait des amis.
L'enfance illumine les âmes, fait battre les cœurs, et déploie son aura bienfaisante sur chacun d'entre nous. Elle affûte les esprits, les rend plus enclins à rêver et dépose les enfants sur l'amusante pente de l'imagination.
Elle rend les jours plus beaux ; du bonheur, du bonheur, du temps, aussi, beaucoup de temps, on ne se préoccupe de personne, bah oui, à quoi ça sert, à quoi ça rime, alors on bondit dans l'herbe haute ou dans le sable fin ou tout simplement sur la couverture colorée et on vit, toujours plus fort, toujours plus intensément.
On vit, et ça, c'est beau, bien plus beau que ces nuages aux formes étranges, que ce ciel fourni de constellations, que ces éclats de joie qui se brisent contre d'autres éclats rayonnants, bien plus beau que tous ces instants réunis.
Vient ensuite l'adolescence. On se noie, les vagues nous renversent, on boit la tasse et on se relève. On perd pied mais on retrouve la terre, on grandit, tout simplement.
On se bat, on s'agite dans les filets de la vie et on ne sourit plus, on ne sourit plus, parce que les étoiles se sont éteintes et que le soleil est de glace.
Et puis, on ne laisse plus échapper des perles d'euphorie mais des larmes de tristesse, d'anxiété, de rage ou d'angoisse, et on finit par regretter le temps où tout était simple et où nos épaules ne devaient pas supporter le poids du temps et des relations. Le poids des responsabilités et des jugements.
Oui, on juge, on se fait juger, et si ce ne sont pas les humains autour de nous qui nous détruisent, ce sont nos pensées obscures qui le font, parce qu'on a tous des opinions négatives de nous-mêmes, à un moment ou à un autre, qui s'en vont ou qui restent, cela dépend de nous.
Heureusement, les rayons de l'astre rougeoyant ne se sont pas figés pour toujours, et on retrouve la chaleur familière des instants que l'on aimerait garder au fond de notre mémoire pour toujours, ces instants avec ceux qu'on aime, famille, amis, ils sont de bon conseil et de bonne compagnie. Alors, on coule au fond, tout au fond, mais leur main est là, prête à nous attraper pour nous aider. Seulement, on a tendance à se débrouiller par nous-mêmes, et on nage plus vite, plus fort, à s'en épuiser, à en perdre le souffle. Les mois passent et on s'enfonce dans des sables mouvants ou on vacille sur le sentier caillouteux, et on pense, on pense, on pense, et on aimerait retrouver les morceaux de notre enfance, de cette période merveilleuse qui nous protège des mauvaises surprises de la vie.
C'est compliqué. Il y a du bonheur et des malheurs, des humeurs changeantes, surtout, et on se demande pourquoi on s'obstine à se préoccuper des autres ; c'est vrai ça, à quoi ça sert, à quoi ça rime, c'est un problème de plus, un éclat de ténèbres en plus.
Enfin, c'est la dernière étape. On creuse un nouveau chemin, pas forcément celui qu'on voulait, en fait, mais c'est le nôtre, et on ne peut rien y faire.
Il y a des fossés, alors on tombe, on s'écorche les genoux, mais on a appris alors on s'agrippe et on grimpe, en prenant appui sur nos proches, en effleurant les doutes et les cauchemars. On tente d'oublier l'enfance parce que c'était magnifique, un doux rêve, et on s'oblige à oublier l'adolescence parce que c'était complexe, un violent paradoxe ; on devient adulte, tout simplement.
Mais cette étape n'a pas encore été atteinte par notre narratrice, alors laissons-la, laissons-la au milieu des deux autres car c'est là qu'on s'extasie, et qu'on cherche qui l'on est, une exploration de l'esprit et de notre plus profonde personnalité.
Laissons notre narratrice là où elle est et laissons-la rêver et profiter, laissons-la vivre, laissons-la croire que la première étape est la plus belle et non la plus malfaisante.
Comment cela, l'enfance est malfaisante ? Sottises, pensent certains ; réalité, pensent les autres.
Oui, l'enfance est une période bien malfaisante parce que, quand on est enfant, on ne pense pas au futur et au fait qu'en grandissant, la vie devient bien plus dure.
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Promesses étoilées
Teen FictionEt ces promesses murmurées dans le vent Signaient la beauté de cette nuit étoilée Et de notre amitié. Et ces promesses murmurées dans le vent Étaient des poussières de bonheur Que l'on ne voulait pas oublier. Et ces promesses murmurées dans le vent ...