Noël.

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L'appartement était plongé dans le noir, le tic-tac d'une horloge troublait de temps en temps et avec légèreté, le silence de la pièce. Une brise légère s'échappa de la fenêtre ouverte donnant sur le salon. Il y avait juste en face d'elle un petit fauteuil couleur moutarde appuyé contre un mur recouvert d'une peinture carmin. Une ouverture sur la gauche menait à une cuisine sans artifices. Un verre se brisa brusquement au sol, de la dite cuisine, suivit d'un cri de rage:

-Comment as tu pu me faire une chose pareille ?! Je pensais que tu m'aimais !

Une femme en robe courte d'un gris pailleté traversa en une fraction de seconde le salon pour se retrouver à côté de la fenêtre décrite plus tôt. Il était minuit trente. Elle fut rejoint par un homme à la mine désolé qui contourna les brisures de glace:

-Écoute, tu...

-Non ! La coupa-t-elle en posant ses mains sur sa tignasse devenue mauve grâce à de la teinture chimique. J'en ai assez de tes mensonges! Ne me touche plus. Plus jamais.

La scène se figea et un homme assis sur une chaise dans un coin sombre, les jambes croisées, marmonna après avoir jeté un coup d'œil à l'horloge:

-Quelque chose ne va pas...Comment Georges aurait-il pu la pousser par la fenêtre sans que la tête de Pepper ne se cogne contre le rebord...

Sur ces mots, comme une cassette passée en accéléré, l'homme se jeta sur la femme et la défenestra avant de se figer dans son mouvement. Son visage était défiguré par la rage et ses mains étaient tendues en avant alors que la femme restait suspendue dans l'air en affichant toute la surprise du monde. L'homme apparut à côté de « Georges » et le scruta avec le plus grand sérieux:

- Il aurait fallu qu'il la plie en deux et elle aurait eu le temps de se débattre. Le corps n'avaient aucune blessures ou bleus. Comment avait-t-il trouvé un moyen de mettre les empreintes de sa petite amie sur l'arme blanche alors qu'elle se trouvait étalée sur la rue et pourquoi se trancher la gorge après avoir créé un si bon alibi ?

Il fit le tour de l'homme qui se trouvait désormais au sol, un couteau à la main, la gorge imbibée de sang et une valise à côté de sa tête. Le détective reprit son investigation quand une chose piqua son attention:

-Une valise ? Fit-il en observant à nouveau le cadavre, Il n'y avait pas de valise ici.

-C'est la mienne Sherlock. Déclara John en entraînant une autre valise à roulette derrière lui.

Il traversa le cadavre et tout les autres meubles de la mise en scène préparée par le brun, les faisant disparaître sous ses pas en un écran de fumée pour laisser place au bon vieux salon du 221B.
Le détective consultant, soupira et se laissa tomber dans le canapé en fermant les yeux:

-Je te prierais de rester hors de mon palais mentale John. J'essaie de résoudre une enquête!

C'est après une dizaine de minutes que Sherlock prit conscience du mot «valise ». Bien évidemment, il savait ce que c'était mais n'avait pas réfléchit au rapport que cela pouvait avoir avec son acolyte. Qu'est-ce que John Watson pouvait faire avec une valise ?
Son orgueil de grand détective l'empêchait d'aller directement poser la question au blond alors il détailla les sacs qu'il transportait. Assez larges et beaucoup trop pleins pour n'être qu'un voyage chez sa sœur. Sherlock plissa les yeux en voyant John vérifier l'heure à deux reprise sur sa montre:

-Quelle enquête Mycroft a-t-il déniché et que tu me cache ? Finit-il par demander au blond qui se faisait du thé.

-Je t'arrêtes tout de suite... Commença John en souriant, je ne te cache absolument rien.

Sherlock fixait le liquide légèrement brun couler dans le contenant de porcelaine comme si le fin mot de l'histoire allait s'en échapper à tout moment:

-Je t'ai prévenu de mon départ pour Baltimore il y a trois mois.

Le brun fronça légèrement les sourcils en réfléchissant à cette doit-disant informations et se rappela avoir fait mine de l'écouter un jour où il tentait de contrôler un bras en reliant les nerf à des câbles électriques à hautes tensions. Cette expérience avait été plus que qualitative, il en était même ressorti que selon la puissance de la décharge, on pouvait faire le bras en question effectuer des...

-« ton » départ ? Tu comptes me laisser seul ici ? S'offusqua soudain Sherlock en oubliant la science à une vitesse hallucinante.

John soupira, sucra sa boisson et rejoignit son ami. Il avait gagné son parie avec Lestrade, l'officier de police était certain que Sherlock s'en rendrait compte un mois avant son départ et lui n'avait aucun doute que cela arriverait le jour même:

-Molly a accepté de t'assister pendant les prochaines enquêtes jusqu'à mon retour.

-Molly ?! S'époumona le détective en faisant de grands gestes.

John posa à nouveau les yeux sur sa montre sans porter attention au bébé ambulant qu'il avait sur les bras:

-C'est Noël Sherlock, et je ne veux pas le passer à diagnostiquer des cadavres pour te faire plaisir. Je reviendrais le trente.

Sur ces mots, une personne ouvrit la porte de l'appartement. Sherlock ne connaissait pas cette femme, elle ressemblait à une mannequin; les cheveux ondulés à souhait d'un blond épi de maïs, les yeux d'un gris adamantin et un corps de guêpe drapé dans une robe tulipe vert pistache.

-John, Tu es prêt ? Demanda-t-elle avec un accent américain.

-Vous travaillez dans l'immobilier. Conclût Sherlock en se dirigeant vers elle.

-Ne commence pas. Soupira John en massant l'arrête de son nez en prévention d'un mal de crâne.

Les lèvres fardées d'un rouge à lèvre pêche de l'inconnue s'étirèrent légèrement, découvrant des rangées de dents blanches. Elle lui tendit la main en le félicitant:

-Quel observateur. Mélanie, et vous êtes ?

Sherlock voulut prendre la main qui lui était offerte quand John prit délicatement les épaules de la femme pour l'emmener à l'extérieur:

-Une personne qu'il vaut mieux ne pas connaître, Déclara le blond à sa place en disparaissant avec elle.

Après quelques minutes, Sherlock attrapa son cellulaire et pianota un message à une destination encore inconnue en souriant. Il savait où aller maintenant.

247A BaltimoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant