Surprise !

Les reflets de soleil entraient dans la chambre aux murs blancs et laissaient apercevoir deux corps nus recouverts par une fine couverture. Un jeune homme et une jeune femme dormaient paisiblement. Soudain, le jeune homme se réveilla en sursaut, son visage affichait une expression de panique. Il venait de faire un mauvais rêve : il aurait passé la nuit avec une belle jeune femme qui l’avait séduit hier soir avec ses beaux yeux bleus. “Bleus ou gris ?” Il avait un doute. Dans une autre situation, il aurait aimé avoir réellement passé la nuit avec cette jeune femme, mais là, il ne pouvait le faire, il ne devait pas le faire car sa copine arrivait aujourd’hui. Il la verra enfin aujourd’hui. Oui, « enfin », car ils ne s’étaient encore jamais vus face à face : ils se parlaient sur le net depuis des mois et il ne l’avait vue que sur des photos qui dataient un peu car elle voulait le faire languir un peu. “Elle disait toujours ça lorsque je lui demandais pourquoi”, se souvenait-il, et ça le calma un peu. Sa panique disparut à la pensée qu’il la verra aujourd’hui. Il regarda par la fenêtre : une belle journée s’annonçait avec ce beau soleil. Il sourit enfin un peu et commença à s’étirer. Mais il se figea subitement au toucher d’une peau autre que la sienne. Surpris, il se tourna doucement vers sa gauche et découvrit une jeune femme qui dormait, nue et paisiblement, à ses côtés. Il n’avait donc pas rêvé, c’était bien réel : il avait couché avec cette femme d’hier soir. “Non”, il n’en croyait pas à ses yeux. Il voulait changer. Il avait changé. Et en une soirée, une nuit, il a réussi à tout détruire. Il se prit la tête entre ses mains en se demandant qu’avait-il fait. “Pourquoi n’ai-je pas pu m’en empêcher ?” Il jeta un regard à la jeune femme. Les reflets de soleil se posaient sur sa chevelure et lui donnaient une couleur d’or qui s’opposait à la blancheur de sa peau. “Et même avec le maquillage qui a coulé elle était si belle”, se disait-il. Mais il détourna bien vite son regard d’elle en se rappelant que Sandra arrivait aujourd’hui. Un pincement au cœur le prit à ce moment-là. Il avait tenu jusqu’à maintenant, il n’avait pas cherché ailleurs depuis qu’il l’avait vue, même si ce n’était qu’en photos. Et là, la veille de son arrivée, il s’est lâché et a tout détruit. “Comment vais-je me justifier ? Comment pourrais-je prendre Sandra dans mes bras, l’embrasser, tout en sachant que je l’ai trompé la vieille ? Non, je n’y arriverai pas !”

-          Merde !

Ce fut son premier mot de la journée. Il se lâcha retomber sur son oreiller. Son regard bascula systématiquement vers la gauche et se posa sur cette femme couchée près de lui. Plus il la regardait, plus il se disait qu’elle ressemblait à Sandra. “Et voilà que je me cherche des excuses !”, se dit-il énervé contre lui-même. Il ferma les yeux un instant essayant de se rappeler le nom de sa « conquête » d’hier soir... “Sashka” ! “Oui, c’est ce qu’elle m’avait dit.” Il rouvrit ses yeux en sentant bouger à côté de lui. Il tourna sa tête et vit la jeune femme ouvrit doucement ses yeux. “Ah, ces yeux !” Non, il ne devait pas y penser ! Il devait trouver un moyen pour lui faire comprendre que cette nuit c’était une erreur. Mais il fut absorbé par ce bleu qui le regardait intensément, si intensément qu’il eut l’impression qu’elle pouvait lire en lui. Ce qui confirmait le sourire malicieux de la femme. La femme passa la main sur le visage de l’homme puis s’arrêta au niveau du cou. Sa deuxième main vint s’ajouter à la première, et elle s’approcha un peu plus vers lui. Elle le regardait toujours avec ce sourire malicieux alors que lui, il se mordait intérieurement, ne sachant pas comment réagir face à elle. Elle vit son malaise et en profita pour se coller encore plus à lui.

-          Bonjour Timo, souffla-t-elle en le regardant droit dans les yeux.

Il ne savait plus où il en était. Maintenant qu’elle était si proche de lui, il lui trouvait encore plus de ressemblances avec Sandra. Mais il essaya de suite de chasser cette pensée de sa tête en la secouant un peu. Ce qui fit sourire encore plus la jeune femme collée contre lui.