Chapitre 2 : L'homme cet animal ! :

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« Man is gullible animal who needs to belive. In the absence of valid reasons to belibe, he is satisfied with bad ones. »

« L'homme est un animal crédule qui a besoin de croire. En l'absence de raison valable de croire, il se satisfait de mauvaises. » Bertrand Russel


À l'apogée de notre amical conflit, la taverne où nous nous trouvions n'était alors qu'un champ de ruines, parsemée de reste de dentitions. Cette taverne n'était à ses débuts qu'une tente aménagée. Il y avait le coin des prostituées qui déchargeaient leurs fluides, autant qu'on déchargeait les nôtres. Dorénavant, seuls quelques rideaux qui servaient auparavant à créer une séparation entre chaque couchette persistaient toujours. De plus, on pouvait y trouver le coin beuverie. Cette partie était magique, on y trouvait chaque fois ce fameux petit bonheur qui noiera l'espace d'un instant nos angoisses et nos inquiétudes. Mais par-dessus tout, il y avait une quantité astronomique d'eau de vie et de cervoise, et ça mes amis, je ne pouvais pas y résister. Ici, les rencontres y étaient systématiques chaque béni soir depuis notre maudite arrivée en Lieu Saint. Néanmoins, comme l'Histoire nous l'a apprise depuis des décennies, chaque apogée, est suivie d'un vertigineux déclin. Et notre querelle s'est aussi tôt évaporée. On ne savait plus qui on devait défoncer et surtout, pourquoi. Dans tout ce brouhaha, je réussis à m'extirper. Suite à cette action, je me mis à contempler, l'exaltation de l'animalité humaine. Cette vision me fit lever les yeux aux ciels. Quelle ironie de venir en ces lieux pour soi-disant y apporter la civilité, la grâce, et notre lumière divine. Alors, que dans l'intimité de nos tentes se cache de rudes barbaries. Mais comme je le dis si bien, nous sommes tous le barbare de quelqu'un d'autre. Après cette philosophique contemplation, qui me surprend autant que vous. Je me dirigeai vers la sortie, afin de goûter à la fraîcheur d'une soirée en plein désert. Tout dans ce haut lieu religieux m'étonne. La journée le désert est un charognard sans vergogne, si ce n'est pas la guerre qui nous bute, s'est bel et bien lui. Cependant, si nous avons la chance de voir, la nuit, arabique tomber, alors le désert nous offre une caresse fraîche. Déroutant vous dis-je. Mais, au sommet du plus déroutant, il y avait l'approche du Lion notre souverain et de son rat, son second, tous deux avançaient d'un pas assuré. Plus ils approchaient, et plus mon assurance s'en allait à grands pas. Pourtant, je fis volte face et dans un élan de détresse, je pénétrai dans notre abri de fortune. Je les préviens alors de l'arrivée imminente de Son Altesse et de son larbin, pas que nous ne l'apprécions pas, mais on se demandait combien de son arbre généalogique avait sucé le roi pour qu'il en arrive là. Trêve de rêvasseries salaces, Richard entra dans notre refuge. Immédiatement, nous nous sommes mis à genoux pour lui montrer respect, obéissance, mais également pour lui offrir l'occasion d'être plus grand que toute son armée. Il nous observa longuement et intensément. Par moments, il souriait et parfois, il abordait un air grave et sévère. Pourquoi, diable se déplaçait-il en personne ? D'habitude, il envoyait sa sangsue. Allait-il s'adresser à nous ? Nous donnera-t-il des nouvelles ? Que nenni, il se contenta de faire des va-et-vient, sans un mot. On pouvait presque entendre les mouches voler. Puis, il se dirigea vers la sortie et se retourna en prenant soin de faire danser sa cape. Enfin, il lâcha : « Guerroyer ici est fini, mais les champs de Flandres nous tendent les bras ! Ces putains de Français, ont envie de comprendre ce que se faire sodomiser à l'anglaise veut dire ! »


Traversée à contre-courantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant