L'appel du louveteau

Chapitre 6 : Le louveteau apprivoisé

"- Varga a positionné ses hommes autour de la ville, cependant, nous n'allons pas entrer par un chemin inhabituel, nous allons passer par l'entrée même de la ville, déclara Benito à tous les dons.

Autour d'une grande table, dans leur repère, les fugitifs s'étaient tous préparés à la future bataille qu'il allait mener. Benito leur expliqua clairement le plan. Plan qui provenait d'un certain hors-la-loi. Il avait raconté que ce dernier avant de partir secourir don Alejandro, Garcia et Bernado, lui avait donné des recommandations : s'il n'avait pas rejoint le repère de l'armée clandestine, Benito devait impérativement énoncer le plan pour que la reprise de Los Angeles puisse avoir lieu.

"- Pourquoi nous allons être découvert ! S'exclama don Nacho un peu sceptique, c'est au contraire la dernière chose à faire.

- Le Senor Zorro a assuré qu'il sera présent et que c'est lui qui déclenchera l'attaque avec un coup de feu, si j'ai bien saisi, dit Benito.

- L'idée n'est pas mauvais, avoua Alejandro, Varga doit penser que nous allons éviter à tous prix l'entrée principale puisque c'est par là qu'il y a la caserne. Je pense que nous devons suivre ce plan.

- Nous allons attaquer de front, alors, s'écria Alfredo, nous attendrons le signe de Zorro et nous nous emparons de Los Angeles pour le rendre à la population !

- Répartissons nous en plusieurs groupes au cas où, reprit Alejandro, nous allons tous de même surveiller les autres entrées de Los Angeles."

La détermination de Don Alejandro était contagieux. Tous savaient pertinemment qu'il ne souhaitait qu'une chose : sauver son fils des griffes de l'Aigle. Reprendre Los Angeles n'est que secondaire. Mais personne ne lui reprochait quoi que ce soit, Diego était le dernier de la Vega vivant encore, héritier légitime de Don Alejandro.

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Diego gisait au sol, haletant. Ses cheveux étaient mouillés, sa bouche entrouverte cherchait désespérément de l'air. A ses poignets, les cordes trop serrés avaient finis par rougir sa peau.

Le señor Varga esquissa un sourire tout en jouant avec le fouet dans ses mains, frottant la corde lisse entre sa paume.

Son corps ne supportant plus aucun torture réagissait de manière automatique, Diego recula en rampant contre le coin d'un mur. Il savait que cela venait de montrer qu'il était en train de lâcher sa dignité et de perdre sa fierté. Il savait que l'Aigle voyait désormais en lui, ce Louveteau effrayé par les coups de fouet et de bâton.

"- Alors, petit loup, murmura l'Aigle en s'abaissant à sa hauteur, vas-tu oui ou non, m'obéir et me dire tout ce que tu sais ?" Il effleura de son fouet la joue du jeune de la Vega.

Le souffle paniqué de Diego fit comprendre à l'administrateur qu'il était en train de briser le jeune renard, et de le transformer en ce louveteau apeuré, prêt à être domestiquer pour devenir un chien enchaîné à vie.

"- Diego, mon garçon, tu sais ce qui peut t'attendre, dit Varga d'un ton mielleux.

Le jeune don détourna la tête, hésitant. Mais l'Aigle se saisit brutalement de son menton pour l'obliger à le regarder droit dans les yeux.

"- Veux-tu que je recommence ?"

Il leva le bras, le fouet prêt à frapper.

"- Non ! S'il vous plaît !" Gémit Diego d'une voix étouffée.

L'Aigle s'immobilisa, se retenant de rire de satisfaction en voyant que Diego s'était recroquevillé.

"- Allons, je ne te ferai aucun mal si tu me dis où se trouve ton père et ses amis." Le rassura-t-il en baissant ses bras.

"- Je...Vous ne leur..ferez pas de...mal...bredouilla Diego en frissonnant.

- Je te le promets, assura Varga en cachant son impatience.

- A l'arrière de la ville, à trois kilomètres, murmura Diego inspirant fortement, près d'un ruisseau, vous trouverez un rocher blanc, c'est juste derrière...il y a une caverne. Vous les retrouverez tous."