Chapitre 9

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Le bruit du réveil me torturait les tympans. Les rêves érotiques m'avaient laissé tranquille cette nuit. Je me levais rapidement et entamais mon rituel du matin. En commençant mes exercices, je vérifiais l'horloge d'un coup d'œil. Il me restait une heure. Une heure c'est impossible ! Mon téléphone me confirmait mon réveil : quinze minutes plus tôt. Je me suis préparé deux fois plus rapidement.

Quand je franchis la porte, le bruit m'obligeait à boucher les oreilles. Je percevais les pas des personnes, le moteur des véhicules plus intensément. Ce qui me surprenait le plus c'était les conversations, je distinguais tout nettement les pleurs du bébé du cinquième, les ébats du couple au-dessus de mon appart, les cris de mécontentement du concierge.

Je tentais d'étouffer ces bruits avec les écouteurs. Sous terre j'entendais la circulation du métro, la précipitation des pas, tout était amplifié. Malgré des bouts de mouchoirs dans les oreilles, écouteurs, mon écharpe et les mains, je percevais toujours le bruit extérieur. Je vais me prendre un mal de crâne, ce soir c'était sûr.

Quand j'arrivais près de l'école, c'était mon odorat qui s'activa. Les effluves de la boulangerie me dégoûtaient. Je rentrais rapidement. Le parfum de madame Pichet m'étourdissait. Je plaquai mon écharpe sur ma bouche.

— Bonjour, qu'avez-vous Kalyssa ?

— Bonjour, madame, je ne me sens pas bien.

— Vous feriez mieux de retourner chez vous avant de contaminer les enfants.

Je ne pouvais croire ces paroles, elle me renvoyait chez moi.

— Allez zou, reposez-vous.

Je bafouillais un au revoir, quand elle s'approcha de moi je distinguais nettement une odeur de fer à travers son parfum horrible. Je ressortis de l'école. Cette situation me dépassait. Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? J'espère que Rohan ne m'avait pas changé en Impur. C'était peut-être pour ça que madame Pichet m'avait renvoyé. Kara avait bu son sang aussi, elle ne s'était pas transformée.

Je l'appelais rapidement. Elle ne me répondit pas. Je soupirais, je n'avais pas d'autres choix que de contacter Jayrim. Il décrocha :

— Bonjour, Jayrim, j'ai un problème.

— Je sais, je venais te chercher

Je sursautais, Jayrim se tenait en face de moi

— Excuse-moi, viens chez moi, c'est calme, tu te sentiras mieux, chuchota-t-il.

Nous prîmes une cabine aérienne. Ce transport excellait pour sa vitesse, mais mes oreilles souffraient. Ma vue aussi changeait, je devais enlever mes lunettes.

— J'avais précisé à Rohan de t'emmener à l'hôpital après ton malaise, mais il m'a désobéi, apparemment il n'a pas du tout apprécié ta fuite.

Ma colère monta contre lui, tout était sa faute. Je comprends mieux l'état de Kara chez moi le lendemain de son agression. Si je le revoyais, je l'étranglerais.

— Est-ce que les effets vont s'estomper ? demandais-je inquiète.

— Oui dans une semaine, je pense.

— Quoi ! mais c'est long, je n'ai bu que deux gorgés.

— Notre sang est assez puissant. Tu vas rester chez nous en attendant ton rétablissement.

Je n'avais plus le choix. Finalement les deux frères obtenaient ce qu'il voulait. Même si je leur demandais un moyen de me retirer ce désagrément, ils me mentiraient sûrement.

Désir sensuelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant