Le vent soufflait dans mes cheveux, le soleil venait de se coucher derrière l'eau clair qui reflétait les étoiles. C'était une nuit illuminée par une lune bien ronde et pleine. Du haut du pont on voyait deux ciels. J'avais peur, mais je me sentais vivante, j'étais assise sur la barrière de l'aqueduc suspendu, comme au septième ciel, le fleuve était profond en bas. Mais ce soir j'avais besoin de me sentir vivante, c'est pour ça que j'étais trop proche du vide.
La vue était incroyablement belle, j'avais envie de m'en approchée mais j'étais bloquée au sol, là. J'ai relevé la tête vers le haut du pont. Des tiges épaisses et métalliques se rejoignaient en une pointe énorme. En haut brillait un ballon lumineux. C'était un viaduc sans voiture, une route à piéton si vous préférez mais à une heure si avancée de la nuit personne ne s'y promenait.
J'ai inspiré un grand coup et je me suis levée, j'étais debout sur la palissade. J'ai regardé mes pieds, mes chaussures à talons me tenaient parfaitement en équilibre sur le bois de la balustrade.
« Qu'est ce que tu fais ? »
Je ne me suis pas retournée, j'écoutais la respiration de l'inconnu dans la nuit. Il paraissait jeune et il parlait d'une voix inquiète.
« Descends, ne fais pas ça, s'il te plaît, je vais t'aider. »
Sa voix se voulait rassurante mais me paraissait suppliante, je ne pouvais pas faire ça devant lui, lentement j'ai essayé de me tourner comme le font les enfants sur une poutre de gymnastique. Mais alors que j'allais poser mon deuxième pied je tribuchai et me sentie basculer vers l'arrière. Je l'ai vu, son regard pétrifié, ses cheveux blond aux reflets noirs et ses yeux verts et profonds.
Je suis tombée, je l'ai vu me regarder sombrer, je me suis dit à ce moment que j'aurais vu un ange avant d'aller ailleurs.
J'ai fermé les yeux.
En une fraction de seconde j'étais sous l'eau.
Je l'ai vu il nageait vers moi.
Quand je repris connaissance j'étais dans ses bras il me portait, les arbres défilaient derrière lui. Il chuchotait à mon égard.
« T'en fais pas je suis là, ça va aller mieux, je te le promets. »
Je ne le connaissais pas. Mais ses cheveux en bataille et sa voix fit battre mon coeur, j'avais oublier que j'en avait un.
Je sus alors, que j'avais trouver ma raison de vivre.
