Chapitre 2 :

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Oscar et Niko étaient accoudés contre la barrière du balcon. C'est vrai qu'il faisait bon. Le ciel était indigo possédant encore quelques douces nuances de rose et de violet. Il y avait une légère brûme qui leur caressait les cheveux et qui faisait virevolter la fumée qui s'échappait du bout rougeoyant de leurs cigarettes.Oscar regarda la fumée partir, s'échapper, sans aucune attaches, comme lui l'avait fait un an auparavant.

- Ça va ?

Le suédois abandonna la fumée des yeux afin de les poser sur son ami. Un sourire lui fendit le visage.

- Ça va et toi ?

Niko laissa s'échapper un soupir en hochant la tête négativement.

- Je te demande pour de vrai, ça va ?

Oscar pinça les lèvres. Il ne pouvait pas duper Niko. Il était observateur Niko, et patient. Si Oscar lui disait une deuxième fois que ça allait, le grecque aurait sûrement opiné du regard, faisant semblant d'y croire et l'aurait ensuite observé et décrypté à chaque fois qu'ils se seraient vus. Il n'avait pas envie de ça, et il avait bien besoin de parler à quelqu'un.

Oscar expira un coup et laissa son regard se perdre sur les bâtiments de Nantes. Il prit son temps, mettant en place les mots dans sa tête. Il tira sur sa cigarette. Attendit que son odeur et son goût s'imprégne dans sa bouche, son nez, ses poumons et souffla tout doucement, laissant retomber ses épaules, ses muscles de son dos se détendirent. Il tenta de tout sortir dans ce souffle. Ses questions, ses peurs, ses doutes... Tout. Et il ferma les paupières.

- À vrai dire... Pas vraiment.
Je tourne en rond. Rien n'avance. J'ai l'impression de ne plus rien réussir et d'être bloqué dans ma propre tête tout le temps. Comme si je voyais tout de l'extérieur et que je ne le vivais pas. Je suis coincé. Spectateur et jamais acteur. J'ai vraiment la sensation de me faire heum..

Oscar fronça les sourcils, son front se couvrant de plis. C'était compliquer d'expliquer comment il se sentait en français. Il ne savait même pas comment l'expliquer en suédois.

- de me faire.. secouer par la vie. Comme un méduse. Juste je flotte, j'attend, je ne décide pas de là où je vais, la mer le décide. Et la mer, c'est ma vie. Oui voilà. Je suis un méduse.

Niko hocha doucement la tête. Il avait écouté, sans le couper, laissant son ami vider son sac. Un petit temps s'écoula afin de bien savoir si c'était fini. Et il commença.

- Je te comprends. Et j'aurais sûrement pensé pareil si je n'avais pas rencontré Julien.

- Mais ça fait déjà un petit temps que vous êtes ensembles... C'est toujours nouveau ?

- Ça l'est. Chaque minute passée avec lui et une nouvelle aventure où j'apprends à le connaître. On se connait déjà à peine soi même alors connaître une autre personne peut prendre des années.

Oscar poussa un petit ricanement avant d'écraser la fin de sa cigarette sur la rambarde.

- Ouais. Encore faut il trouver la personne.

- C'est compliqué à trouver c'est sûr.

Le silence s'installa. Un silence légèrement gênant qui rendait les pensées d'Oscar encore plus bruyante.
Il aimait bien le silence lorsqu'il était seul mais le silence accompagné lui déplaisait. Il avait associé le silence au fait qu'il ne savait pas quoi dire et c'était souvent parce qu'il ne connaissait pas certains mots français.
Soudainement, il remarqua une ombre qui s'agitait dans son champs de vision.
C'était en bas de chez lui. Sur le trottoir.

Il y avait une fille. Son âge à peu près. Elle était en train de... elle était en train de danser ? Son casque sur les oreilles, alors que seul le bruits des voitures et des ambulances résonnait, elle semblait dans son monde, coupée de tout. Elle marchait sur le rythme de la musique qui battait dans ses écouteurs, s'arrêtant quelques fois pour un saut ou un tour. C'était assez fascinant à voir. Rien de se qui se passait autour d'elle semblant l'importer. Après tout, il n'y avait personne dans la rue mais... L'aurait elle fait si il y avait des gens ? Il semblait que oui.

On ira danser sous les lampadaires.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant