CHAPITRE 1

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DRIIIINNGG DRIIIIIINNGGGG
4H30
Je me suis levée comme une automate et ai porté mes « sans-confiance». En réalité, ça fait plus de dix minutes que je suis réveillée et j'attendais juste que mon réveil sonne. J'ai quitté le lit qui laissa échapper un gros grincement et je me suis dirigée vers le coin de la chambre qui me sert de commode. Je manquai de ramasser mes dents au sol. Ma chambre était une très petite pièce avec juste l'essentiel. Un lit une place qui demande à prendre sa retraite depuis des lustres, une petite table qui me sert de chevet et le coin ''commode''. J'y pris ma serviette bleue blanchie par des années d'utilisation, ma toute nouvelle brosse, du bicarbonate de sodium et sortit de la pièce en commençant à me brosser les dents. Je fis à peine quelques pas que je me retrouvai au salon. Les meubles appelaient indéniablement à l'aide mais qu'est ce que je peux bien y faire. La maison était ce qu'il y a de plus simple deux chambres (si on peut appeler ça comme ça), une douche extérieur, une cuisine et un petit salon. Ce n'est pas grand-chose mais c'est chez moi et je remercie le Seigneur de m'avoir donné un toit. Je pris le trousseau de clé sur la table basse et ouvris la porte qui donnait sur la minuscule cour devant la maison encerclé de murs en béton et quelques grilles. Je redéposai les clés à leur place initiale et allait prendre un peu d'eau dans le fût pour le mettre dans un seau noir de dix litres. Vraiment hein, on ne se plaint même plus des coupures d'eau tellement c'est courant, pourtant une facture vient quand même en fin de mois hein. Je pris une douche rapide et froide et sortit de la douche le pagne attaché sous mes aisselles.
Je rentrai dans ma chambre et entreprit de sortir mon uniforme pour l'étaler sur mon lit. Bien. Aucun plis, aucunes tâches, mes ballerines ok. Bien. Je portais mes sous-vêtements et enfilai un kaba. 4h 53. Maman ne va pas tarder à se réveiller. Effectivement, en sortant de ma chambre, je tombai sur ma mère. Une belle femme de 40 ans maintenant vieillie par les épreuves de la vie.
Moi : bonjour M'ma
Maman : hum bonjour ma Anastasie, ça va mieux ce matin?
Moi : oui maman, j'ai prit doliprane et ça va mieux. J'allais vérifier la pâte des beignets comme ça la.
Maman : hum vas-y mamie mais ne dure pas trop hein. Je ne veux pas que tu sois fatiguée à l'école, tu sais que c'est une étape importante nor.
Elle parlait comme ça de mon BAC hein, je compose dans une semaine mais je fais tout pour ne pas stresser.
Moi : ne t'inquiète pas maman, j'en suis consciente.
Elle posa sa main sur ma joue en me regardant dans les yeux.
Maman : je suis fière de toi.
Moi (émue) : merci.
Je pris la direction de la cuisine et apprêtai tout ce qu'il y avait à apprêter. En fait, ma mère vend les beignets de 6h à 8h pendant les temps de classe et vend toute sorte de produits de cuisine comme tomates, piments, oignons etc. elle écrase aussi. Je jetai un coup d'œil sur ma montre 6h 15. Il faut que je parte. Je me dirigeai vers ma chambre et entreprit de me oindre au lait de coco. C'est le seul luxe que je me permets vu ma peau fragile et laiteuse étant donné que je suis métisse. Franco-camerounais plus précisément mais l'idiot de père chez qui je tiens mon coté français n'a pas prit la peine de me reconnaitre. Mais bon, parlons de choses intéressantes.
Je finis de m'apprêter à 6h30, dit au revoir à ma mère et sortit de la maison pour me diriger vers la route. J'habite au quartier messa-ssi (quartier de Yaoundé-Cameroun)
PING PING
... : eh Anastasia, viens.
Je m'arrêtai dans mon élan, me retournai et tombé sur un tout-terrain et c'est Jerry, mon best qui m'appelait. J'entrai dans la voiture côté passager et m'assit.
Moi : bonjour la ce n'est pas pour les fous.
Jerry : tu fais la bouche par ce que je t'ai fait monter dans ma voiture nor. Laisse. Elle fait comme ça, on peut même penser qu'elle m'a salué.
J'éclatai de rire et lui fis une bise sur la joue. Entre Jerry et moi, c'est une grosse histoire d'amour FRATERNELLE. Comment on s'est rencontré et sommes devenus proches? J'éclatai encore de rire en y repensant.
Jerry : la folie te guette hein.
Moi (joueuse) : non (souriant) je repense à quand on était devenu proche.
Il renfrogna le visage et j'éclatai encore plus de rire. Eh bien, c'était il y a 5 ans. J'avais 15ans et lui 17.
Début de récit
Je venais de sortir du taxi au carrefour amour bar et j'entrais au quartier quand on m'intercepta. C'était Jerry, un gars de la partie ''résidentielle'' du quartier avec qui je flirtais souvent. Mais je n'étais pas intéressée du tout. Il était grand et beau mais assez maigrelet et très brun.
Jerry (souriant de ses 147 dents) : bonjour Bella.
Moi : bonjour Jerry. Je m'appelle Anastasie bilao à titre de rappel.
Ah ha je suis de bonne humeur hein.
Jerry (souriant) : ça je sais, mais autant dire les choses telles qu'elles sont. (Plus sérieux) écoute Anastasie entre nous je sens une connexion.
Depuis quand il y a wifi en pleine route au Cameroun.
Jerry (continuant) : un feeling fiévreux.
Il faut donc boire paracétamol.
Jerry : en bref, je voudrais qu'on soit plus que des amis.
Moi (désinvolte) : meilleurs amis?
0.o sa tête ohh.
Lui (confus) : non plus que ça.
Moi (joyeuse) : super meilleurs amis?
Lui : non plus encore.
Moi (excitée) : super méga meilleurs amis.
Jerry (pointe de colère) : non la go, bien plus.
Moi : frères?
Ah ha ah la tête qu'il fait. J'étais au sol. Il a finalement abandonné. Tout a commencé comme ça et depuis on ne se quitte plus. Je vous rassure, il drague mieux que ça maintenant, il a prit du muscle (le genre la lève la main pour me gifler, je meurs avant de savoir s'il a finit son geste ou pas) et encore de la taille.
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Fin du récit.
Jerry : tu aimes trop la moquerie.
Moi (souriant): j'ai copié chez toi.
On continua la route dans la bonne humeur. Entre les embouteillages et les fous-rire, j'arrivai tout juste à l'heure au lycée d'Émana. Non ce n'est pas une erreur, j'ai 20 ans et je suis en terminale A. Pour moi, je n'ai pas eu un passé difficile, j'ai juste vécu des épreuves nécessaires pour grandir. Quand je suis rentré après ma conversation avec Jerry à mes 15 ans, j'ai trouvé maman au salon accompagnée de tata Fadie, sa demi-sœur.
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FLASHBACK
J'entrai dans la maison toute joyeuse et dèh que je vis tata Fadie, une très mauvaise humeur vint frapper à la porte de mon être. Cette femme est trop mauvaise. Tchipp, je la salue et je pars moi dans ma chambre. Je m'approchai d'elle.
Moi : bonjour tata
Elle me sourit jusqu'aux oreilles.
Tata F : bonjour ma fille ça va? Et l'école?
Tchipp, toi qui habite à 10 minutes d'ici tu ne viens jamais voir quelqu'un mais tu prends tes deux pieds maintenant pour me poser les bêtes questions.
Moi : ça va. (À maman) bonjour maman.
Maman : bonjour ma Anastasie. S'il te plait va d'abord dans la chambre. J'arrive.
Elle qui me pose toujours des questions sur mes journées. Hum je ne protestai pas et alla dans ma chambre me changer. Wèh je ne me suis même pas encore lavé pour la soirée. J'étais couchée sur le lit et lisais mon roman Harlequin déjà bien usée par les années d'utilisation surement quand ma mère entra dans ma chambre.
Maman : Ma Anastasie, il faut qu'on parle.
Son ton était plus que sérieux. Je me mis en position assise et lui fit de la place.
Maman : ma fille, tu sais que notre vie est loin d'être facile. Tu as passé ton BEPC avec bravoure cette année et pour ça, je suis extrêmement fière de toi. Maintenant, la rentrée pour ta seconde est dans un mois et je n'ai plus l'argent. Avec les dettes à la réunion et les loyers impayés, je ne peux plus te payer l'école. Mamie je suis vraiment désolé, j'ai fait ce que j'ai pu pour prêter mais tout le monde me tourne le dos. Alors, comme je ne veux pas que tu rates tes années scolaires, tu vas habiter au moins cette année chez Fadie. Elle s'est proposé de m'aider et je ne peux pas refuser. Elle te payera l'école mais il faudra que tu sois sage et que tu l'aides dans ses tâches ménagères d'Accord?
J'essuyai une larme qui coulait sur ma joue.
Moi : d'accord.
Elle me prit dans ses bras longuement, me donna d'autres conseils et me dit de préparer mon sac car je partais le soir même. La tâche ne fut pas bien longue et dure vu le peu d'affaires que je possédais. Nous partîmes pour le quartier Émana, à quelques minutes comme je l'ai dit plus haut de chez moi. C'était la première fois que j'allais dormir hors de la maison. Tata Fadie avait quatre enfants (2 filles, 2 garçons) et un mari ''clignotant'' (il était la un jour sur quatre). Ce soir la, je dormis sur le lit le plus doux que j'Ai jamais connu mais à 5h30 le lendemain matin, je fus réveillée par des cris dans mes oreilles et des coups.
Tata Fadie (me frappant) : mouf fainéante, lève-toi imbécile. Tu te crois dans le taudis qui vous sert de maison à ta mère et toi? Dégage, tu n'es pas à l'hôtel ici. Il y a les habits à laver dans la buanderie.
Elle me transféra dans une petite pièce à peine éclairée ayant pour seuls meubles une minuscule table et une natte au sol.
Tata F : voici ta chambre ici. Donne moi ton vieux sac la.
Je lui donnai mon sac. Elle renversa tout son contenu sur la natte et appela ses filles Jeanne et Christine (19 et 16 ans respectivement) de venir trier ce qui y pourrait leur plaire.
Christine (dégoutée) : yichh maman, regarde comment c'est vieux et laid. Tu veux qu'on prenne quoi dedans.
Jeanne : vraiment. Petite blanche la qui est laide comme ça. Kiakiakia encore une désespérée qui a voulut attraper le blanc ça n'a pas marché. Toutes des putes.
Elles éclatèrent toutes les trois de rires. Je pouvais supporter qu'on se moque de moi mais pas de ma mère alors je m'Apprêtais à bondir sur jeanne quand sa mère m'intercepta et me jeta au sol. Elles me rouèrent toutes de coups.
Christine (entre 2 coups) : il n'y a que la vérité qui fait mal.
Tata F : allez dégage, va me laver les habits la.
Le calvaire dura 1mois de vacance et 2semaines de cours. Je n'avais plus de contact avec ma mère tout simplement parce que ma tante le refusait et les deux fois où ma mère vint nous rendre visite, je dû faire semblant. Avec Jerry on parlait beaucoup plus souvent quand on m'envoyait en route mais on n'était pas assez proche pour que je lui en parle. Du moins, au début car après ces 1 mois et demi de calvaire, je craquai. J'étais allé acheter du plantain au pont d'émana quand je vis Jerry.
Jerry : hey princesse. C'est how? (Comment vas-tu) Pourquoi tu es souvent pâle comme ça?
Moi (au bord des larmes) : je... je vais... snif bi... bien.
J'ai toujours détesté pleurer, pour moi, c'Est une marque de faiblesse mais la, je n'en pouvais plus.
Jerry (me prenant dans ses bras) : allez viens la, qu'est ce qu'il y a Anastasie?
Je lui racontai absolument tout. Il entra dans une colère sourde.
Jerry : c'est quoi cette histoire? Tu aurais dû me le dire. J'aurais tout fais pour t'aider. Parles-en à ta mère.
Moi (secouant la tête négativement) : non.
Jerry : ce n'est pas une demande mais une information. Tu en parles à ta mère tout de suite ou c'est moi qui le fais.
Nous prîmes la route pour chez moi. Ma mère a tellement de problèmes que ça me fend le cœur de devoir en ajouter. On arriva chez moi et j'entrai seul. Je racontai à ma mère absolument tout. Elle m'écoutait sans rien et quand j'eu finis, elle se contenta de dire.
Maman : on ira chercher tes affaires demain. Je suis désolé pour absolument tout.
Elle alla s'enfermer dans sa chambre et je l'entendis pleurer en disant.
Maman (pleurant) : eh Seigneur, que t'a fait cette pauvre enfant papa. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle naisse de mon ventre. Avec moi, elle ne connait que peine et souffrance.
Je voulu entrer et la rassurer mais elle ne m'ouvrit pas la porte. Pendant 2 ans, je restai sans aller à l'école. Je vendais au marché pour nous et je lavais même des voitures. J'ai travaillée en tant que ménagère pendant 1 an pour qu'on puisse joindre les deux bouts mais je ne m'en suis jamais plaint. D'autres personnes ont vécu et vivent pire que ça. Je me devais d'être forte pour nous.
FIN FLASHBACK
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« DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
NNNNGGGGGGGGGGGG »
La sonnerie de fin de cours retentit et je sortis de la classe sans jeter un regard à qui que ce soit. Je connais déjà bien assez les commentaires des mauvaises langues pour les agrémenter encore plus. Je rentrai chez moi à pied, histoire d'économiser un peu et une voiture manqua de me cogner. Les gens ramassent même souvent leurs permis où dans ce pays.
Moi (en colère) : tu es bête? Si tu me cognais la, tu allais remplacer mes pieds. Vois sa vielle tête cabossée la.
Lui : euh je suis vraiment désolé. J'étais discret.
Moi (narquoise) : soit toujours discret. Tchipp je te dis déjà, si on t'a envoyé, repart et dis que tu ne m'as pas trouvé. (Mettant une main sur ma hanche et le menaçant de l'autre) tu ne m'as pas vu vendu la.
Lui : euh encore désolé. Au revoir.
Moi : oui bye. Mais ne pars pas écraser les gens la bas devant.
Il ne répondit pas et partit.
Un homme : Wèh la white, look comment tu rougis!
C'était un homme NOIR avec le teint sal et les dents couleur soleil qui venait de parler.
Moi : toi combien dedans? Si moi je rougis, toi tu noircis. C'est seulement tes dents couleur taxi la qu'on aperçoit dans la nuit.
Les gens : kiakiakia
Il s'approcha dangereusement de moi et je tapai un sprint de taille. C'est officiel, je ne passe plus jamais sur cette route (rire). En courant, je vis la voiture de Jerry et de mon vieux Nokia, je lui envoyai Un « call me back ». Il me rappela la minute d'après.
Moi : allo.
Jerry : oui Anastasie.
Moi : arrête toi S'il te plait, je cours derrière ta voiture la.
Lui : ok
CLICK
Il s'arrêta et je montai côté passager.
Jerry : tu as encore cherché les problèmes en route.
Moi (riant) : aka laisse moi comme ça.
Nous prîmes la route de chez moi. Je m'appelle Anastasie bilao et j'ai 20 ans. Je me considère 100% CAMEROUNAISE malgré mon métissage et j'ai juste ce qu'il faut la où il faut sans excès. Voici mon histoire.

À L'AUBE DES SENTIMENTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant