CHAPITRE 9

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*******ANASTASIE******
Vide, vide, vide. Pas même une poussière. Ok, Anastasie réfléchis. Pourquoi ton petit ami déciderait de déménager sans te tenir au courant??? Peut-être parce qu'il n'a pas assez de couille pour te dire en face qu'il veut rompre. Pff, pourquoi maintenant?? Pourquoi faut-il toujours que je puisse toucher le bonheur du doigt mais sans pouvoir l’avoir pour moi? Je sentais les larmes me monter aux yeux. Non je ne pleurerais pas pour lui. Je venais de raccrocher avec Larry. Elle a essayé tant bien que mal de me consoler et a même voulu venir mais je l'en ai empêché. J'avais juste besoin de calme et de solitude.
À presque 22 ans, je me rends compte que mes seules joies sont : maman, Jerry et Larry. Léandre en faisait parti, mais s'en est allé bien trop tôt. Je ne sais vraiment plus quoi penser! Je rentrai chez moi et troquais ma superbe tenue pour un t-shirt et une culotte jean. Je parti rejoindre maman au marché pour l'aider à vendre. Quand elle m’a vu, elle a directement compris mon état d’âme actuel. Je l'aime tellement ma maman à moi, au fil des années un lien unique s'est crée entre nous. On n’avait pas besoin de parler pour se comprendre, bien au delà des mots, il suffisait juste d'un regard, d'un geste pour transmettre à l'autre ses émotions. Elle me fit un gros câlin avant de se concentrer sur les clients. Cette soirée la, on ne parlait pas, on restait juste la dans les bras l'une de l'autre; à se regarder et attendre que l'autre se confesse. Elle me caressa tendrement la joue en me souriant et me dit qu'elle m'aimait. Et la, j’ai réalisé une chose importante, j'aurais beau avoir tous les problèmes au monde, maman m'aimera toujours. Je me callais mieux dans ses bras et lui dit simplement.
Moi: il est parti.
Aucunes larmes, aucune autre parole, juste une mère et sa fille en total communion. Le soleil nous surprit assez tôt. On n’avait pas fermé l'œil de la nuit.
Maman: repose toi mon bébé, je m'occupe de la vente aujourd'hui.
Moi : d’accord.
Maman : tu es une femme extraordinaire, ne laisse personne te convaincre du contraire.
Moi (émue): merci maman.
Elle se contenta de sourire, me fit un câlin avant de s'apprêter et de s'en aller.
‘’Emmène moi avec toi, Baby garde moi près de toi, Emmène moi avec toi, la bas. Je pourrais rester la des heures...’’
Je repensais encore à cette chanson de perle lama quand mon téléphone sonna. C'était Jerry.
Moi: Jerry.
Jerry: je passe chez toi.
Clic.
Je ne sais pas pourquoi, mais mon petit doigt me dit que Larry a du l'informer. Je partis donc prendre une douche rapide et me brosser, avant d'enfiler une robe fleurie Jerry ne se fit pas attendre et arriva quelques minutes plus tard. Dès qu'il me vit, il me prit dans ses bras. Ça fait du bien, de sentir une telle chaleur. Je ne me fis pas prier pour m'accrocher à lui comme si c'était mon dernier espoir. Ça me rappelais mes câlins avec Léandre, et la une autre réalité me frappa: il n'y aura plus de câlins, de gestes d'attention, de baisers; il n'y aura plus de Laurie et Léandre. Je suis quelqu'un d'assez optimiste, mais mon instinct me disait que c'était fini. Qu’il était parti sans même m’informer.
Jerry: tu veux que j'essaye de l'appeler?
Moi (haussant les épaules): fais comme tu veux. Mais je doute que ça change quelque chose.
Il tenta une dizaine de fois en vain. Il y avait deux possibilités soit il était reparti au Québec, soit il avait changé de numéro. Mais dans les deux cas, ne pensez vous pas que s'il m'aimait autant que moi je l'aimais, il m'aurait informé??? Larry est également venu nous rejoindre chez moi et me prit aussi dans ses bras.
Larry: je t'assure que si je l'attrape, je vais le tuer.
Moi (souriant tristement): s'il réapparait.
Jerry: je peux te fournir l'arme, pistolet? Poignard? Poing américain? Kalachnikov? Bombe? Grenade?
Larry: poignard stp.
Jerry: c'est comme si c'était fait, quand tu commenceras appelle moi qu'on le fasse ensemble.
Moi (dépassé): vous êtes sérieux la???
Larry (très sérieuse): oui.
Jerry: pour une fois je suis d'accord avec Larissa.
o_O ? On peut faire comme ça ils sont très sérieux hein. Pardon, j’ai assez de problèmes comme ça.
Moi: pardon je n'aime pas la prison ohhhh.
Larry: haha maboule, mais sérieusement hein, j'espère qu'il a une bonne raison! Parce que ma main me démange trop, je dois le GIFLER comme il se doit.
Moi (souriant): pardon je peux pas aller te veiller à l'hôpital.
Jerry : hum, on fait quoi pour ton anniversaire c'est bientôt hein. Dans moins d’un mois.
Larry (criant): ON MET LE FEUUUUUUU.
Moi: la fille ci tu aime trop sortir.
Jerry: on dirait même qu'elle est allergique à sa maison.
Larry: tchipp.
Jerry: est ce que ta mère sait même ce que tu fais ici dehors.
Je vis un voile de tristesse passer dans les yeux de Larry, ce fut tellement bref que j’ai cru rêver.
Larry: TCHIPP.
Mes journées passèrent aussi vite qu'elles le pouvaient, Entre la vente au marché et les discussions avec mes best. Je guettais toujours mon telephone dans l'espoir de recevoir un appel de Léandre, un message, même un bip mais rien. C'est donc ainsi qu'un matin alors que je vendais avec maman, je vis une dame prendre des marchandises chez la vendeuse d'en face. Je ne pouvais me tromper, c'était la mère de Léandre. Je fis signe à maman que j'arrivais et la suivit. Je n’en pouvais plus, il me fallait des informations, des explications. Il faut que je sache où il se trouve. Je lui tapotais doucement l'épaule et elle se retourna.
Moi: bonjour maman
Maman Léandre: tchipp
Moi (gardant mon calme): maman est ce que tu as des nouvelles de Léandre?
Maman Léandre (sarcastique) : pourquoi? Vous n’êtes plus amoureux?
Moi : maman s’il te plait. Je veux juste savoir s’il va bien.
Maman Léandre : puisse que tu insistes (souriant) mon fils est rentré au Québec pour retrouver sa vraie vie. Il va se marier d’ailleurs dans deux mois avec sa vraie fiancée. C’est très étonnant, il ne t’a pas invité. Tu aurais pu faire le service…
Je n’ai pas cherché à entendre le reste de sa phrase. Je n’ai pas cherché à entendre le reste de ses moqueries. Mon cœur venait de se rompre. Alors je n'étais qu'un plan cul? Qu'une simple aventure. La politesse aurait voulut qu'il me le dise lui même, mais non! Monsieur a fuit comme un voleur. Pourquoi rester un an avec moi s’il avait déjà promis le mariage à une autre? Mes yeux me brûlaient, je ne voulais pas céder. Non. Je me mis donc à marcher sans but précis; sans direction fixe. Mes pieds me conduiraient bien quelque part. je marchais juste, essayant de retenir mes larmes.
******* JERRY ********
J’étais assis sur le canapé du salon de mon appart. J’ai quitté il y a peu la maison familiale et me suis établi ici avec Erick, un ami de longue date. Il était d’ailleurs sortit mais moi je n’étais pas d’humeur à m’amuser.
Je regardais l’émission télé sans la voir quand j'entendis sonner. J'allais ouvrir la porte et sans que je ne mis attende, Anastasie tomba dans mes bras et éclata en larme. Je la portai jusqu'a ma chambre. Je la berçais calmement, la laissant s'assoupir de fatigue lorsqu’elle arrêta de pleurer. Je l’entendais hoqueter dans mes bras même dans son sommeil. Elle était magnifique malgré les cernes de fatigue qui s’étaient dessinées sous ses yeux. La voir comme cela me donnait envie de casser la gueule de ce Léandre. Cet homme qui n’a pas su voir sa valeur.
Je restais la à la regarder dormir pendant 3 bonnes heures. Elle ouvrit alors peu à peu ses yeux rougis par les larmes et me regarda tristement.
Anastasie : il est rentré au Québec et il va se marier.
Elle se remit à sangloter.
Anastasie : est-ce que je suis si nul que ça? Suis-je si laide ou alors mon caractère ne vaut rien. Snif...
Moi : chut ne dis pas ça. Tu es merveilleuse.
Anastasie : snif… faut croire que tu es le seul à le voir.
Moi : allez vient.
Elle n’objecta pas. Je lui enlevai doucement son kaba, puis son soutien-gorge et ensuite son boxeur. Tout cela sans qu’elle ne bouge. Elle a toujours été très ouverte avec moi. Elle me fait confiance. Je me déshabillai à mon tour mais je gardai ma culotte. Je la mis dans la couverture et allai lui faire couler un bain. Dès qu’il fut près, j’aillai chercher Anastasie dans mon lit et la déposa dans son bain. Je la laissai d’abord détendre ses muscles pendant une vingtaine de minutes avant d’entreprendre de la laver. Je pris un éponge et frottai son cou, ses épaules, ses seins, son ventre, son dos, ses fesses, ses jambes et ses pieds.
Moi (troublé) : veux-tu faire ta toilette intime?
Elle hocha la tête et je me retournai. Je n’ai jamais été aussi poule mouillé qu’avec elle. Elle est spéciale. Je ne pouvais me résoudre à faire sa toilette intime avec l’état dans lequel je me trouvais. Que ce soit physique ou émotionnel.
Anastasie : j’ai fini.
J’entrepris donc de laver aussi son visage et de la rincer. Je la fis sortir de la douche et l’enveloppai dans une serviette. Une fois arrivé dans la chambre, j’entrepris d’oindre chaque partie de son corps avec le plus de minutie possible. Suite de quoi, je lui portai un de mes t-shirt et un boxeur neuf. On se coucha l’un dans les bras de l’autre. J’attendis que sa respiration se fasse régulière avant d’aller prendre une douche froide et de m’assoir près d’elle. J’ai passé une bonne partie de la nuit à la regarder.
****** ANASTASIE ******
Ce sont les rayons du soleil pénétrant dans la chambre qui me réveillèrent. Je me levai, sortis de la chambre et trouvai Jerry et Erick prenant leur petit déjeuner. À ma vue, Jerry fit un sourire éblouissant. Il semblait quand même un peu fatigué. Je saluai Erick et lui fit un câlin quant je me suis rendue compte que je n’avais pas prévenue maman.
Moi (paniquée) : maman
Jerry : du calme Anastasie, je lui ai dit que tu dormais ici.
Moi (l'enlaçant): merci Jerry, t'es le meilleur grand frère qu'on puisse avoir au monde.
Erick sourit d’une manière assez bizarre.
Jerry (le regardant et souriant): de rien Anastasie.
Je suis rentrée chez moi en début d'après midi. Les jours se suivaient mais ne se ressemblaient pas. Je pouvais craquer pour un rien ou m'enflammer. C'est dans cette atmosphère de l'année que mon anniversaire arriva. Larry étant près de moi, je lui chuchotai quelque chose à l’oreille.
Larry (surprise, limite choquée) : tu es sûre que tu veux faire ça? Tu ne pourras pas faire marche arrière.
Moi : certaine.

À L'AUBE DES SENTIMENTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant