1 - Ces sombres matériaux

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Onoriss n'a de similitude qu'elle même. Les habitants des environs se demandent parfois pourquoi celle-ci est autant peuplée que les autres villes indépendantes du continent de Flosagri. Elle se situe à l'extrême sud, dans une vallée entre-deux énormes montagnes, recouvertes de neige même pendant les saisons chaudes. Ces deux colosses assombrissent la ville la majeure partie de la journée, et ne laissent passer des rayons lumineux que lorsque le soleil est au zénith. Comme si Onoriss n'avait qu'un seul moment de répit avant de ressombrer dans cette atmosphère glaçante et aussi pesante. il régnait alors une constante froideur sur toute l'année, et la température ne variait pas de plus de 7°C entre chaque saison. Malgré cette pérennité glaciale, les deux montagnes formaient de parfaits coupes vents, et la ville bénéficiait d'une protection contre les alizés qui frappaient les patelins, au delà des deux montagnes, proche de la côte. Les vents manquent parfois aux habitants, curieuse remarque me direz vous, mais lors des longues nuits d'hiver, aucun éléments sonores naturels ne venaient combler le silence de mort qui frappait la ville. Le même sentiment qui vous prolonge, quand vous êtes seul dans une maison abandonnée. En amont, ruisselle telle une vague menaçante, le Comedenti formant un apex à l'entrée de la ville, et un delta en aval. De vieux bougres anéantis par le poids de la vieillesse et de la pauvreté, qui pouvaient vous parier leur intégrité (comme s'ils en avaient encore) qu'ils vivaient depuis plus de cents ans, et qui se prenaient pour de piètres devins, en répétant à longueur de journée aux enfants qu'ils finiraient déchiquetés par les créatures du Comedenti, s'ils s'approchaient trop près du fleuve. Mais au-delà des contes et des légendes qui animaient le parvis d'Onoriss, bien des choses se déroulaient la nuit tombée, près des quais du port, ou bien même par-delà les murailles "protectrices" de la ville. Bon nombre de paysans, marchands et vagabonds, auront bien assez de choses à vous raconter sur les longues nuits sombres et lugubres de la périphérie. Et quand bien même vous seriez assez courageux (ou fou allié pour certains) pour vous aventurer à une heure aussi tardive. Je crains que l'aliénation mentale ne s'empare de votre si petit esprit.

Au-delà de cela, le jour, la ville paraissait dynamique. On y voyait des marchands provenirs du nord, vendre coton, soie, tabac, cacao, et autres babioles destinées à l'aristocratrie locale. Par la mer, Onoriss ne faisait venir que les nations par-delà la belle sinistre (c'est comme cela que l'ont appelait cette mer à Onoriss). On y faisait venir divers minerais comme de l'argent ou de l'or. Au prime abord, l'on pourrait penser que la ville n'a rien à offrir aux autres nations. Une cité lugubre qui n'aurait que le statut de bouc émissaire, lorsque qu'il fallait désigner le foyer de voleurs et assassins. Détrompez vous. La république sérénissime d'Onoriss, disposait d'un minerai extrêmement rare, appelé le Karovlisk, Karo pour sombre, et Vlisk pour remède dans le patois local. Dans une bataille, il est possible de définir les chances de chacun, par le nombre de soldat, la qualité de l'équipement, le talent des généraux, le style de combat. Mais un autre facteur peut biaisé cette perception. Lorsque que l'on distingue des lames noires en karovlisk dans les mains des cavaliers, fantassins, ou bien sur le bout des flèches des archers, l'on sait déjà que certains auront plus de mal à renouveler leurs armées pour les prochains combats. "L'or noir d'Onoriss" comme certains on l'habitude de l'appeler, a la particularité d'affecter considérable les défenses immunitaires de celui ou celle qui aura la malchance de subir ne serait-ce qu'une coupure par ce minerais. Autrement dit, c'est une ressources absolument considérable dans l'effort de guerre. Encore faut il avoir les moyens pour se l'offrir, le talent pour le forger, et l'aisance pour en manier la lame.

C'est donc toutes ses caractéristiques qui définissent la cité d'Onoriss. Mais chacun y va de sa propre interprétation lorsqu'il faut en dresser le portrait...

Le Supplice des rois (Première version) - BrouillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant