Chapitre 4 : Le QG

134 21 35
                                    

Je sors de l'immeuble m'installe à l'arrière du 4x4 gris qui m'attends devant la porte. Je suis séparé du chauffeur par une vitre teintée. Il ne m'adresse pas un mot et démarre. Je vois le bâtiment dans lequel je vis depuis presque dix ans s'éloigner dans la nuit et chaque seconde qui passe me sépare un peu plus de ma sœur et de celui que je considère comme mon frère. Mon cœur se serre, ma gorge se noue. Je prends une grande inspiration et m'efforce de ne plus penser à Lana et Chris.

- Pensez à lire la fiche de briefing à côté de vous, me dit le chauffeur derrière la vitre noire.

Il se décide enfin à parler... Je remarque une lampe torche et une petite pochette posées juste à côté de moi. Je l'ouvre et commence à lire les documents qui se trouvent à l'intérieur. Des informations sur ma mission, sur le QG des gouvernementaux, les heures de patrouilles et les pièges que je risque de rencontrer en routes. Encore une fois très peu d'éléments... ça ne me rassure pas énormément, mais je m'en contente. Ai-je vraiment le choix de toute façon ?

Nous traversons la ville à toute vitesse alors que la pluie commence à tomber et un peu moins d'une heure plus tard, nous arrivons dans la périphérie où se trouve un gigantesque bidonville. Tout est fait avec du matériel de récupération ici et contrairement à la ville il y a énormément de monde de partout. Ces gens survivent dans des conditions épouvantables, pendant que dans les hautes zones, le haut peuple profite pleinement de la vie, égoïstement... Ils me dégoûtent. Comment peuvent-ils rester les bras croisés pendant que des milliards de personnes vivent entassés dans ce qui ressemble à une déchetterie géante ? Ils sont agglutinés autour de feux de camps improvisés dans les rues, vêtus de vieux vêtement en piteux état.

Je connais bien les bidonvilles. Après les bombardement et la défaite de la résistance, il y a dix ans, nous avons vécu ici avec Lana. Pour nous nourrir je bossais dans les usines du gouvernement et je vendais un peu de stupéfiants et d'alcool sur le marché noir. Je ne voulais pas rejoindre la résistance à l'époque. Je les tenais pour responsable de la mort de mes parents. C'était une grave erreur. Je n'ai pas tenu bien longtemps. J'ai rapidement fini par devenir dépendant des produits que je vendais. Je buvais pour oublier la douleur de la perte de mes proches, pour supporter nos conditions de vie, et je me droguais pour faire cesser les cauchemars. J'étais un déchet à sa juste place. Heureusement nous avions des gens pour nous aider et veiller sur nous. Il y a beaucoup de connards ici, mais aussi beaucoup de bonnes personnes. À cette époque j'avais à peine dix-sept ans et ma sœur seulement sept. ça a duré presque un an, mais le jour où l'un de mes clients en manque s'en ai pris à Lana pour me soutirer un peu de poudre j'ai compris qu'il fallait que ça cesse. Ce mec était un pauvre camé, pas si différent de moi, qui à fait l'erreur de s'en prendre à la personne que j'aime le plus au monde. C'est la première personne que j'ai tuée... Mon addiction devait mourir en même temps que lui. Je suis donc allé voir les résistants et ils m'ont aidé à me sevrer, nous ont permis de déménager en ville et nous ont donné du travail et des conditions de vie bien meilleures. On leur doit beaucoup.

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
NÉMÉSIS : 2121 RÉSISTANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant