Chapitre 3

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— Hé ! Dayton ! me héla Kevin depuis l'autre bout de l'atrium alors que j'étais assis tranquillement sur un banc après une longue journée de cours

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— Hé ! Dayton ! me héla Kevin depuis l'autre bout de l'atrium alors que j'étais assis tranquillement sur un banc après une longue journée de cours.

Cela ne faisait que deux jours que j'habitais au sein de la fraternité, mais il était le seul que je n'arrivais pas à saquer parmi tous mes nouveaux frères. Dire qu'il était insupportable serait un euphémisme.

Pourquoi m'appelait-il Dayton au lieu de Reid ? Tout simplement parce que je n'étais qu'une recrue parmi tant d'autres et que la tradition chez les Gamma Gamma Tau était d'affubler les nouveaux d'un surnom correspondant à leurs villes natales. Ainsi, j'étais devenu Dayton tandis que Rajan – l'autre nouveau qui squattait la chambre à côté de la mienne et qui suivait les mêmes cours que moi – était Brixham. Il s'agissait d'une petite ville sur la côte de Cornouailles, en Angleterre, dont il était originaire.

D'ailleurs, je l'attendais pour que nous allions ensemble à la bibliothèque. Il était parti discuter avec la direction pour tenter de changer l'un de ses horaires qui ne lui convenait pas vraiment.

— Ah ! Enfin je te trouve, Dayton, reprit Kevin, cette fois à un mètre de moi.

La journée avait été longue et fatigante, alors il avait intérêt à se dépêcher, parce que je n'étais pas vraiment d'humeur. Il était parti à Atlantic City avec d'autres gars de la fraternité et lorsqu'il était revenu la veille, la première chose qu'il avait faite avait été de nous donner des ordres à Raj et moi, comme s'il était le chef assigné de la maison. En réalité, j'étais sûr qu'il s'agissait juste d'un gros branleur. Et je mâchais mes mots.

— Brixham et toi, vous devez aller faire les courses. Tiens, voici la liste, dit-il en me tendant un bout de papier que je ne pris pas, me contentant de le regarder, les sourcils froncés.

Il vivait dans quel siècle franchement ?

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Tu m'as demandé mon numéro de téléphone hier, tu aurais très bien pu m'envoyer un message avec la liste de produits à acheter, répondis-je, sèchement.

Il sembla réfléchir à la question comme un con pendant une bonne minute avant de prendre un air narquois. Je pensais qu'il n'aurait rien à répondre à mon raisonnement, mais bien entendu...

— Ouais, mais comme ça tu n'as pas d'excuses et tu ne peux pas te défiler.

Je le foudroyai du regard. Contrairement à lui, je n'étais pas un rat et ça ne me gênait nullement de payer pour le reste du groupe, j'avais les moyens pour ça. Mais il avait intérêt à ne pas abuser, car j'avais déjà payé pour les quinze pizzas qu'il avait commandé la veille pour fêter l'arrivée des nouveaux. Et il n'avait même pas dit merci, alors que tous les autres gars s'étaient montrés reconnaissants. Je ne voulais pas qu'on m'adule, mais remercier celui qui invitait était la moindre des choses. Même moi, un gamin pourri gâté comme beaucoup disaient, savais cela.

L'Espoir du Paradis [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant