Chapitre 7

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	Les pieds posés sur les genoux de Zeke, lui-même installé devant la table se trouvant sur la terrasse de mon balcon, je fermai les yeux et penchai la tête en arrière pour profiter des derniers rayons du soleil de cette magnifique journée

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Les pieds posés sur les genoux de Zeke, lui-même installé devant la table se trouvant sur la terrasse de mon balcon, je fermai les yeux et penchai la tête en arrière pour profiter des derniers rayons du soleil de cette magnifique journée.

J'avais travaillé à la bibliothèque tout l'après-midi et étais rentrée épuisée presque deux heures plus tôt. D'un autre côté, j'avais enfin pris ma décision concernant la proposition de poste de madame Walker et la fierté de devenir son assistante augmentait ma bonne humeur du jour. Certes, cela allait me demander plus d'implication que le job de libraire que j'allais encore occuper une partie de l'été, mais il s'agissait d'une opportunité en or pour moi, et je ne savais pas ce qu'il m'avait pris d'hésiter avant d'accepter.

Zeke m'avait d'ailleurs bien remonté les bretelles lorsque je lui en avais parlé et il avait eu raison de le faire. À cause de mon inquiétude pour lui, j'avais mis de côté mes propres envies, mais comme il allait mieux maintenant, il s'était assuré que j'accepte le poste dans la minute. Même Lamar et Marvin m'avait enguirlandé avant leur départ en vacances dimanche dernier. Le premier se rendait en Europe avec ses parents, tandis que le second allait aider son grand-père à retaper une vieille ferme dans le fin fond de l'Ohio. En tout cas, le résultat était que mes trois amis m'avaient remis les idées en place et m'avaient fait appeler madame Walker dès lundi matin pour lui faire part de ma réponse positive.

J'ouvris une paupière avec paresse pour jeter un coup d'oeil à Zeke, même s'il ne me pouvait pas me voir. Le pauvre était en effet concentré sur son ordinateur depuis une bonne heure, en train de préparer un dossier pour le cabinet d'avocats où il effectuait un stage estival. Il portait encore la chemise grise qu'il avait enfilé ce matin avant de s'y rendre, même si cette dernière n'était pas des plus pratiques au vu de la chaleur étouffante qui sévissait dans la région. J'étais bien contente avec mon débardeur blanc et mon short en jean car lui devait être en nage, même si je n'en voyais pas les signes. Les manches remontées sur ses avant-bras, le col ouvert, il tapotait sur son clavier à la vitesse de l'éclair, insensible au soleil qui miroitait sur sa peau. Quel chanceux ! En cet instant, j'aurais pu vendre ma meilleure amie contre un verre de thé glacé si j'avais eu le courage de lever mes fesses de mon siège pour rencontrer ledit acheteur potentiel !

Zeke et son radar ultra-sensoriel durent sentir mon regard insistant car il tourna la tête sur la droite pour me fixer d'un air méfiant.

— Arrête ça, dit-il le plus sérieusement du monde.

— Quoi donc ? ne pus-je m'empêcher de le taquiner car je m'ennuyais un peu.

Il se recula contre le dossier de sa chaise, mes pieds toujours posés sur ses genoux, avant de prendre une mine blasée, un léger rictus agrémentant ses traits doux.

— Me regarder comme si j'étais la huitième merveille du monde.

Ma mâchoire s'en décrocha presque et j'explosai de rire devant sa répartie. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu aussi espiègle — avec moi du moins, car j'étais certaine qu'il y avait une exception à la règle. Une jolie exception qui dormait à ses côtés chaque soir, voire deux, si l'on incluait Hope dans l'équation. Néanmoins, cela confirmait ce à quoi je pensais deux minutes auparavant et j'étais plus que ravie de le voir redevenir enfin lui-même après des mois à lutter contre son esprit.

L'Espoir du Paradis [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant