L'Espoir du Paradis [en réécriture]

Chapitre 11

Ça ne faisait que vingt minutes que nous avions débarqué à cette fête et j'avais déjà envie de me casser. Rajan sautait un peu près sur tout ce qui bougeait, ou plutôt sur toutes celles qui portaient une jupe, tout en restant respectueux. Et dans le cas où la fille lui indiquait ne pas être intéressée, mon ami filait comme le vent vers une nouvelle tentative sans se vexer. Bref, il savait se tenir.

À chaque fois qu'il se présentait, il m'introduisait également, à mon plus grand malheur. Pourtant, ce n'était pas faute de l'avoir prévenu que je ne voulais pas draguer et que j'étais venu seulement pour lui servir de "copilote", rien d'autre. Certaines femmes s'approchaient de moi et essayaient d'entamer des conversations, mais mon air blasé en dissuadait rapidement certaines et elles allaient donc voir ailleurs.

— Excusez-moi ! Je reviens dans une seconde, dit mon ami à deux filles qui le draguaient ouvertement pour se tourner vers moi et me prendre du bras afin de m'entraîner un peu plus loin.

— Raj, ce n'était pas comme si elles pouvaient nous entendre, mais bon, ronchonnai-je en le laissant m'éloigner.

Je n'étais vraiment pas d'humeur ce soir, j'aurais préféré rester dans ma chambre. Jamais je n'aurais pensé ça un jour, mais c'était la vérité. De plus, je n'avais pas envie de rencontrer de nouvelles filles, même si mon ami semblait avoir un avis différent. Pour lui, une bonne partie de jambes en l'air avec une belle inconnue saurait me dérider. Et peut-être qu'il n'avait pas tort, mais je n'en avais tout simplement pas envie ce soir.

— C'est quoi ton problème, Reid ? Tu les fais presque toutes fuir avec ton aura noire !

Je ricanai et bus une gorgée de la bière que j'avais à la main. Mon problème ? Ça avait été de débarquer chez les Alpha Theta Nu et de tomber directement sur... Schmidt ! Après ça, comment passer une bonne soirée alors que son petit air railleur me narguait à chaque fois que nous n'étions pas très loin l'un de l'autre ?

En plus c'était lui qui s'occupait du bar dans le jardin, à l'arrière de la maison. J'espérais qu'en voyant son air de pervers, les filles se méfieraient de lui car cette tête à claques me donnait des sueurs froides.

— Tu es censé m'aider à aguicher des nanas, pas à les repousser ! On dirait que je me trimballe un boulet au pieds !

Je ricanai une nouvelle fois. Décidément, Rajan était cruellement en manque de sexe et il ne savait vraiment plus quoi faire pour avoir sa partie de jambes en l'air tant désirée.

— Je suis là, c'est déjà pas mal, je trouve, raillai-je en affichant un petit air fier.

— Essaie au moins de desserrer les dents, tu fais fuir tout le monde.

Je poussai un soupir blasé. Il ne manquait pas d'air quand même. Mais bon, c'était mon ami et je pouvais bien faire un petit effort pour l'aider.