Prologue

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Clic Clic Clic. Ce jour-là, au bureau, on entendait les mouches voler. C'était une journée ordinaire. Les problèmes habituels emplissaient le bureau, mais malgré tout, on essayait de se changer les idées en entretenant nos rires. Mais, je ne sais pas, aujourd'hui, je n'avais pas le cœur à rire, quelque chose me tracassait. La journée était beaucoup trop parfaite, je plisse les yeux, d'ailleurs cela dure depuis quelques semaines déjà...

Je soupire en fixant l'écran, une violente envie de rentrer à la maison me saisit. Je trompe mes pensées en parlant à mon collègue :

- Dis-moi, tu veux que je te raconte une blague ? » dis-je doucement avec un regard suppliant.

- Vas-y, je t'écoute », me dit-il sans lâcher son écran des yeux.

Je peine à me contenir si bien que je rigole en commençant à raconter la blague.

- C'est une petite fille sur une balançoire, elle tombe pourquoi ?

Il me regarde pendant 3 secondes qui me semble durer une éternité... Je tousse.

- Pourquoi ?

- Parce qu'elle n'a pas de bras.

Il sourit brièvement.

- Bon remets-toi au boulot avec tes blagues bizarres !

Puis, un rire éclaircit sa voix et je soupire de soulagement. Je lui lance un dernier regard, je n'avais pas retiré mes écouteurs, je lance une musique aléatoirement sur mon portable, avant de me replonger dans mon travail.

Le bruit des touches des claviers reprend effaçant progressivement nos rires et sans m'apercevoir, je n'entendais plus rien, plus de claviers, juste cette musique "Struggle for Pleasure" de Win Mertens. Quelle merveille... Je me laisse bercer par la symphonie.

« Tu es si jolie, je ferais de toi ma femme.

- Qui a dit que je voulais faire de toi mon mari ?

Dis-je en tirant la langue. Sans crier gare, il bondit sur moi. Je ris joyeusement quand il enfonce ses doigts dans mes côtes.

- Arrête, arrête, tu me chatouilles !

Il redouble d'efforts, je suis à bout de souffle quand il décide enfin de lâcher prise.

- Tu es si cruel !

- Ah oui ?

Il plonge ses yeux dans les miens, ma respiration se bloque, j'étouffe presque quand ses lèvres se posent sur les miennes. Je soupire en accélérant notre baiser.

- Tu es si belle... »

- SOPHIE !!! » hurle une voix masculine en déboulant dans l'open space.

J'éteins la musique d'un petit mouvement.

- SOPHIE ! OÙ ÊTES-VOUS ?

Qui est Sophie...?

Cette voix résonne de plus en plus fort dans ma tête... Non, c'est impossible. Je dois rêver. Ça ne peut pas être ça. Mon cœur s'emballe. Une chaleur se répand dans mon corps, je suis tétanisée, j'entends le bruit de ses pas s'approcher de moi, je n'ose pas me tourner. Non, tu dois être en train de rêver ! Tu dois rêver compte jusqu'à trois. Un... Deux... Une main se pose sur mon épaule, je déglutis.

- Sophie, levez-vous et suivez-moi. » dit-il d'une voix autoritaire.

Non... Non... Ce n'est pas un rêve, il est là, mais comment ? Pourquoi ? Je tente de regarder mon collègue du coin de l'œil. Comment lui dire ? Comment lui faire comprendre que j'ai besoin de lui.

- Je t'avais bien dit que je te retrouverais.

- Retire ta main... Ne me touche pas.

L'adrénaline me donne la force de me retourner et de lui faire face.

- C'est comme ça que tu parles à un policier ?

Ma respiration s'accélère, je peux entendre mon cœur battre dans mes oreilles, mon collègue est silencieux. Je prie secrètement pour qu'il appelle la vraie police... Je repense à son uniforme, peine perdue. Le bruit des menottes me tire de mes pensées.

- Toujours silencieuse... Tu vas me faire le plaisir de me suivre comme une bonne petite fille.

- Non...

- Excuse-moi ? Je ne comprends pas ! Tu refuses de coopérer ?

- Non...

Je me lève lentement, en levant les mains.

- Pourquoi, tu es là ? Qu'est-ce que je t'ai fait ? Laisse-moi tranquille s'il te plaît... Je n'ai pas envie de te suivre...

Il se rapproche dangereusement de moi avec son sourire pervers, ce sourire qui... Je ferme les yeux et les ré-ouvre plusieurs fois pour ne pas me laisser ensevelir par mes pensées, ce n'est pas le bon moment. Il est là. Je peux sentir son souffle sur mes joues, j'ai un mouvement de recul, je suis presque assise sur mon bureau. J'avale la bile qui me monte à la gorge.

- Tu penses parler à qui de cette façon ? » dit-il en rigolant.

J'étouffe un cri quand sa main s'écrase sur mon visage, les larmes me piquent les yeux. Je lance un regard désespéré à mon collègue, qui ne bouge pas. Il restait là à me regarder, un regard d'incompréhension...

« Sois forte. » me crie ma conscience.

- Je préfère mourir que de te suivre quelque part...

Ma joue me brûle, mais je fais mine de rien, en serrant de toutes mes forces le bureau.

- Ah vraiment ?

D'un geste rapide, il prend son arme se trouvant, le long de sa hanche, la laisse déambuler sur mon front. Son contact me laisse un frisson amer le long de ma colonne vertébrale, il me caresse mes joues, mes lèvres pour la déposer sur ma tempe. J'ai la bouche sèche, si le bureau ne me tenait pas mes jambes auraient lâché.

- Clic, Clic, Clic, je sais que c'est ce que tu veux, mourir... Mais ma belle, tu es à moi et c'est moi qui décide si tu dois vivre ou non. Tu veux faire la femme forte devant ton collègue, c'est ça ? Hey toi, collègue, tu sais que ta charmante amie est mariée, n'est-ce pas ?

- La ferme ! » dis-je en le repoussant, impulsivement.

Un bruit sourd résonne dans ma tête, j'ai mal... Le goût du sang, se déverse dans ma bouche, j'ai du mal à garder les yeux ouverts.

« C'est tout que tu mérites ! Salope. »

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 16, 2022 ⏰

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