Little Pig

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Putain mais qu'est-ce qu'il fout ici cet enfoiré !? Merde ! Je préfère de loin devenir la pute personnelle d'Eddie plutôt que d'affronter ce monstre.

- J'avais dit que je vous trouverais tous tas de pute, grogna la voix grave du porc.

Putain mais va te faire foutre ! Vraiment. Merde, merde, merde ! Raaah ! L'insulter ne suffira pas à me tirer de là, pas comme avec Pennywise le clown en carton à tête d'ampoule. Putain quelle mort de merde il a eu quand même... Mais c'est pas le moment d'y penser. On s'en branle de ça. Enfin pas Ça mais ça 'Fin... et puis merde !

- Salope, tu oses ruiner notre mariage ! Hurle en retour la voix de mon chère et tendre époux complètement fêlé.

C'est ça. Entretuez-vous pendant que je cherche un moyen de me tirer de là. Mes yeux bleus parcourt en vitesse la pièce et tombent sur mon issue de secours. Un maigre passage entre une porte et un meuble. C'est serré mais en serrant les fesses ça peut le faire. Le cochon se rapproche. Il est temps d'agir avant de me retrouver pris en sandwich entre ces deux psychopathes.
Brusquement je pousse Eddie en direction du porc. J'ignore aussi bien l'insulte que le regard meurtrier qu'il me jette et fonce aussi vite que ma jambe me le permet vers ma seule chance de survie. Je me faufile juste à temps, manquant de peu de me faire chopper par Walker. Sauver mais pas pour longtemps. La sortit de la pièce est bloquée par une autre de ses caisses de merde. Le temps que je la pousse, un des deux tarés pourrait me rejoindre et je tiens à tout pris à éviter un tel destin. Je me grouille naturellement de pousser cette caisse à la con. A côté je les entends grogner comme des animaux, puis des bruits de luttes, des pas qui s'accélèrent, un hurlement impossible à identifier, une chaise qui se brise et- la voie est libre. Je ne me fais pas prier pour ouvrir la porte. Seulement dans le couloir sombre impossible de savoir s'il est sécurisé sans la vision infrarouge de ma caméra. Il ne me reste plus qu'à me fier à mon ouïe mais heureusement les deux tarés ne semblent pas être dans les parages. Du moins pas encore.

Je clopine misérablement en direction du gymnase illuminé par les rayons de la lune et qui me permet de l'apercevoir au loin. Comme la lumière au fond du tunnel. Un tunnel qui donne sur le champ des horreurs et qui empeste la chair en putréfaction. Une destination de rêve en somme. Une véritable île paradi-Putain mais c'est quoi ça !? Évidemment quand tu vois rien à deux mètres c'est plus compliqué d'éviter les obstacles comme cette table de merde qui traîne au beau milieu du couloir et que je viens de me prendre dans le lard. Fais chier ! Tant bien que mal je me débrouille pour sauter par dessus cette objet de malheur et me remet rapidement à boiter en direction d'une potentielle sortie, ne tenant pas à perdre plus de temps. Maintenant que j'y pense j'ai l'air fin avec ma démarche et cette robe à la con. Dès que je peux je me change.

Enfin je rejoins le gymnase. J'ignore autant qu'il est possible les cadavres qui pendent comme des guirlandes au plafond et continue mon avancée. Eh ! Je m'en sort plutôt bien tout compte fait !

- LITTLE PIG !

Évidemment. La prochaine fois je penserais à fermer ma gueule. Après une demie seconde d'hésitation, j'ose jeter un coup d'oeil dans mon dos. Putain cette vision de mort imminente ! Il ne m'en faut pas plus pour détourner le regard et courir aussi vite que mon état le permet. En plus de ma blessure, cette robe aussi freine mes mouvements. Un vrai bonheur.

Dans mon dos j'entends les pas du porc qui réduisent peu à peu la distance qui nous sépare. D'une main il traîne le corps d'Eddie qui s'est fait salement démonter la gueule. Mais il respire encore. Lors de leur combat dans la salle de cérémonie le marié s'est bien battu, malgré la raclé qu'il s'est prise, il a tout de même réussie à enfoncer une paire de clé sortit de je ne sais où dans l'oeil droit du porc.

Aller ! Encore un dernier effort et je serais en sécurité ! Oui ! Là ! J'y suis enfin ! Juste un dernier effort...De toute mes forces je bondis pour me hisser dans la bouche d'aération au fond de la pièce. Je me réfugis rapidement à l'intérieur et ramène mes jambes à moi pour éviter que cet enfoiré me les choppe. A force de reculer je finis par cogner un cadavre qui- Mais qu'est ce qu'il fou là lui merde !? Bloqué dans une putain de bouche d'aération !! Tout compte fait je préfère ne pas le savoir.

Étant hors d'atteinte pour Walker, il décide pour mon plus grand soulagement d'abandonner et de faire dos à ma planque. Tant mieux, ça m'évitera de voir sa sale gueule. Je n'ai plus qu'à me tirer de cet enfer en vite-

- Darling !

. . . Non putain non. Il a voulu me couper les couilles bon sang ! Je vais pas risquer ma peau pour cette enflure.

- Revient ici salope !

Merci de rendre ma décision plus facile Eddie.

- Pense à nos enfant ! A notre fami- Le hurlement abominable qui quitte sa gorge l'interrompt.

Merde mais qu'est-ce qu'il lui fait !? Je préfère ne pas le savoir mais de toute évidence je ne peux pas le laisser subir et me barrer de mon côté. Ça ferais de moi la reine des putes et je détesterai lui donner raison. Bon sang...

Je me faufile à travers le conduit et tombe sur une cuisine. Nickel ! On dirait que je n'ai pas encore totalement épuisé mon quota de chance ! Un truc tranchant. Voilà ce qu'il me faut et c'est l'endroit idéal pour en trouver. Après avoir fouillé quelques placards sous les cris et les insultes d'Eddie qui se répercutent jusqu'ici, je tombe sur la lame bien aiguisée d'un couteau. Parfait...
En quelque seconde je réussie à rejoindre le conduit, je dépasse le cadavre et me voilà juste au dessus de ce gros porc de merde. Il est penché sur mon "mari", ce dernier est hors de ma vue au contraire de son sang qui se répend entre les débris éparpillés dans la pièce. Je dois faire vite et bien. Pas de seconde chance. Si je me loupe c'est foutu.

Je prends une dernière inspiration, brandit ma lame puis enfin me laisse tomber de ma planque. Bordel... Je dois être sacrément taré moi aussi pour faire ça ! Pour sauver ce marié dérangé qui plus est ! Même si je le sauve rien ne garantit qu'il me laissera en vie. Je l'ai salement abandonné aux mains du porc avant de prendre la fuite après tout... Mais peu importe. Au moins j'aurais la conscience tranquille.

J'atterris sans mal sur le dos ensanglanté et grassouillet de Walker qui se redresse brutalement. Par chance, j'aggripe à temps son cou d'un de mes bras et réussis même à lui planter mon arme dans l'épaule. Seulement c'est la tête que je visais. Tel un taureau enragé, le dingue grogne, se secoue, cours dans tous les sens et essaye vainement de chopper le parasite que je suis. Essayant de ne pas valdinguer en dépis de cette séance éprouvante de rodéo, je me tiens fermement, brandit ma lame a nouveau et l'abat à toute vitesse en plein milieu du crâne de ma cible. Le sang gicle et glisse sur mes mains meurtrière. Le cochon couine une dernière fois puis s'étale à terre et forte heureusement à plat ventre (Je n'ai pas évité de me faire aplatir par l'ascenseur pour mourir étouffé sous les couches de graisses de cet enculé). Par prudence je vérifie son pouls. Bordel enfin... Chris Waker est mort. Ce fils de pute a crevé pour de bon ! Putain ce que ça fait du bien !

Mais je n'ai pas le temps de contempler le cadavre de cette ordure, je dois vérifier l'état d'Eddie quitte à ce qu'il me plante si je m'approche trop. Merde... Il est dans un état lamentable et je peux le voir de là. Dans sa lutte Walker nous a éloigné du marié que je me presse de rejoindre en boitant.

Son sang coule encore et encore. Une putain de fontaine. Son visage est déformé par les coups qu'il s'est pris. J'ignore comment il fait pour être encore en vie. Son torse se lève et descend faiblement au rytme de sa respiration et son regard est figé sur moi. Une de ses mains se tend dans ma direction, je n'ose pas la refuser et dépose un genoux à terre, imbibant ma robe du sang du marié. Je jette un rapide coup d'oeil à nos mains liées, nos alliances brillant sous les rayons de la lune. Je finis par relever la tête et... et... Putain de merde.

- Eddie il est passé où ton bras !? Je veux dire l'autre ! Ça pisse le sang merde ! Il faut stopper l'hémorragie ou tu vas... tu vas...

Eddie m'interompt en posant son unique main restante sur ma joue et la caresse doucement de son pouce. Il le sait. Il va crever putain c'est évident. Fais chier. D'un côté c'est une bonne nouvelle pour mes précieuse testicules mais d'un autre...

La voix d'Eddie Gluskin s'élève faiblement, à peine audible, et murmure dans son dernier souffle :

- Darling... Nous aurions pu être merveilleux...

Eddie Gluskin And The Lovely BrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant