La culture du cliché

Le love interest

Il y en a plusieurs sortes mais tous sont connus :

-Le bad boy : On ne peut l'éviter, il revient à chaque fois dans chaque romance mal foutue. Connu pour son sarcasme, son détachement vis-à-vis des filles qu'il traite d'ailleurs mal, il s'intéressera à l'héroïne qui ne veut clairement pas de lui (mais qui tombera forcément sous son charme plus tard dans l'histoire). Il a un passé difficile, il aime le cuir, le noir, il sait jouer de la guitare, faire de la moto, il a une mèche de rebelle, il joue les durs mais est en vérité un chaton derrière, se moque de la seule fille qui ne veut pas de lui (l'héroïne et oui je me répète) au lieu de se faire celles qui s'intéressent à lui, il est hyper intelligent, fait le malin, drague sans gêne et est possessif. Accessoirement, s'il a des pouvoirs, il faut qu'ils soient forcément sombres (Edward de Twilight est un vampire, Gabriel dans les Ailes d'Emeraude a des ailes violettes, Rhysand d'un Palais d'épines et de roses est le Seigneur de la Cour de la Nuit...).

-Le mec gentil et attentionné (mais un peu trop collant) : il est le petit copain parfait, il comprend les malheurs de sa copine, est aux petits soins avec elle, l'aime passionnément et ne lui trouve aucun défaut, la couvre de cadeau.

-Le meilleur ami : identique au cas précédent mais connaît la protagoniste depuis qu'ils portent des couches et tombe directement amoureux d'elle dès l'apparition de la puberté (omondieu les hormones). Attention, si la relation est mal décrite, ça peut passer pour une relation semi-incestueuse donc faites-y gaffe (vous imaginez embrasser votre meilleur.e ami.e que vous considérez comme votre propre frère ou sœur depuis votre tendre enfance ?)

Bonus : un triangle amoureux sauvage peut apparaître pour votre bon plaisir. Oui, je te vise "Les Ailes d'Emeraudes".

Généralement, le love interest est beau, blanc comme un navet, exempt de défauts, fait l'amour comme un dieu et est plein aux as (parce que c'est ainsi, les hommes se doivent être virils, puissants et riches).

Avons-nous vraiment besoin d'une romance avec un garçon aussi peu digne d'intérêt ? C'est vu et revu, d'un côté une relation avec un individu qui parle à l'héroïne comme un chien en se moquant d'elle en permanence et de l'autre la glue. NON.

La romance, c'est cool. J'aime les histoires d'amour. Mais quand c'est bien écrit. La relation entre Ophélie et Thorn dans la Passe-Miroir de Christelle Dabos par exemple, évolue de façon très intéressante ; dans le Journal d'Aurore de Marie Desplechin, cette dernière rencontre quelqu'un qui lui plaît dans le dernier et troisième tome, tous les deux se crachent dans la figure mais c'est drôle et touchant ; dans la Quête d'Ewilan de Pierre Bottero, Camille et Salim sont meilleurs amis mais Salim a des sentiments pour Camille depuis très longtemps et maladroitement, les deux vont se redécouvrir durant leur aventure tout en grandissant.

L'amour ça ne tombe pas du ciel et ce n'est pas simple. Mais c'est ça la vie, ça se savoure.