Plus rien, Cow-Boy Fringuants
Quand nous arrivons à la porte, je m'arrête et me retourne. Je marche dans une toute autre direction dans le but d'aller voir si Loïc est encore là où on l'a laissé.
-Qu'est ce que tu fais? Me demande Emerik.
Je ne réponds pas et continue ma marche vers la porte. Je met un pied devant l'autre jusqu'à ce que j'atteigne la porte. Je m'empare de la poignée et l'abaisse pour ouvrir la plaque de fer qui me sépare du couloir. Quand mon regard se pose sur le plancher du corridor qui se trouve face à moi et que je vois qu'il n'y a plus personne et qu'il n'y aucune trace de l'altercation qui s'y est passé, je ressens, malgré moi, un peu de soulagement.
Je retourne dans la pièce où m'attendent les garçons et nous partons en direction de ma chambre.
-Qu'est ce que tu es allée faire? Me demande Simon.
-Je suis juste aller vérifier quelque chose.
Nous marchons dans un dédale de couloirs avant d'arriver devant l'ascenseur. Je presse le bouton du haut, et tout le monde est parfaitement silencieux.
Les portes de métal s'ouvrent devant nous et nous entrons tous dans la petite cabine. Je presse le bouton indiquant le 9e étage et les portes se ferment devant nous. L'ascenseur se met à monter et arrivé au 5e étage les portes s'ouvrent sur un groupe de personnes qui ont l'air morose. Une d'entre eux est clairement affectée par quelques chose, parce qu'elle à les larmes aux yeux et essai de se retenir de pleurer. Leur arrivée nous forcent à nous entasser dans un coin de la cabine. Je me retrouve, donc, coincée entre Emerik et Simon. Les inconnus se dirigent apparement vers le 11e étage vu le bouton qu'ils ont pressé. Les portes se referment pour maintenant nous renvoyer notre reflet. L'habitacle recommence à augmenter en hauteur et nous arrivons vite à mon étage. Quand les portes de métal s'ouvrent, nous devons nous frayer un chemin entre les personnes présentes pour être capable de sortir. Les garçons me suivent et nous nous retrouvons très vite dans un couloir adjacent à celui où ma chambre se trouve.
Je jette un coups d'oeil derrière moi et vois très clairement dans le visage de Simon qu'il ne comprends pas ce qu'on fait ici. On a qu'à regarder ses sourcils froncés et ses yeux qui regardent chaque petits détails de l'endroit où nous sommes pour comprendre qu'il ne se sent pas à sa place ici.
Nous continuons à marcher dans le plus grand des silences jusqu'à ce qu'on arrive à ma chambre.
Quand j'ouvre la porte je vois clairement sur le visage du nouveau qu'il ne comprends pas ce qu'il se passe et cela à le don de me faire sourire.
Dès que j'entre dans la pièce je sens la chaleur qui me fouette de plein fouet. Je m'approche du thermostat pour me rendre compte que j'ai laissé le chauffage allumé toute la journée. J'éteins donc celui-ci et me dirige vers les fenêtres pour les ouvrir au grand complet.
Emerik qui vient de poser un pied dans la pièce s'exclame tout de suite:
-Coup donc, on se croirait dans un sauna ici.
-Ouais, j'ai oublié d'éteindre le chauffage ce matin.
-Désolé de vous interrompre, mais on peut m'expliquer ce qu'on fait ici? Nous demande Simon visiblement perdu.
-Inquiète-toi pas, c'est ma chambre.
Et c'est à ce moment qu'il à l'air encore plus mélangé. Comme ça ne me tente pas de lui expliquer le comment du pourquoi, je refile la tâche à Emerik.
-Pendant que je vais chercher les choses pour te soigner est-ce que tu peux expliquer la situation à Simon s'il te plaît, parce qu'il à l'air un peu perdu.
-Ouais, pas de problème.
Je me dirige vers la salle de bain où je m'empare d'une débarbouillette, d'un seau d'eau tiède et du désinfectant.
Avant de ressortir je m'accote contre le mur qui me sépare de ma chambre et écoute les voix des garçons qui me parviennent par l'embrasure de la porte.
-Elle a le cancer et elle reste ici tout le temps. C'est pour ça qu'elle a une chambre. C'est aussi simple que ça.
-Ah d'accord. Alors, on s'est pas introduit par infraction dans la chambre d'un patient de l'hôpital! Ça me rassure! Même si cette phrase se voulait être drôle sa voix trahissait ses émotions. On entendait de la tristesse et de la déception dans sa voix.
C'est ce moment que je choisi pour refaire surface dans ma chambre. Les deux garçons tournent la tête vers moi et je fais un signe du menton à Emerik pour qu'il s'assoit sur le lit. Il fait ce que je lui dit sans broncher et je dis à Simon, qui me regarde visiblement peiné:
-Tu peux t'asseoir si tu veux.
Il ne prend pas la peine de me répondre qu'il s'assoit à côté d'Emerik.
Je trempe ma débarbouillette dans l'eau tiède qui repose dans le seau que j'ai posé par terre quelques instants auparavant. J'essore cette dernière avant de prendre le visage d'Emerik entre mes doigts et de le tourner sur le côté pour que j'aie accès à sa blessure près de sa tempe.
-Pendant que je nettoie tes blessures, j'aimerais bien que vous m'expliquiez ce qui s'est passé.
-C'est simple, t'allais te faire agresser, j'ai failli tuer le gars qui voulait te violer et Simon, ici présent, m'en a empêché. Il n'y a pas plus simple. Dit Emerik avec un soupçon de colère dans la voix.
-Tout ça je le sais déjà. Je veux savoir comment t'as fait pour savoir où j'étais.
-Et bien, pour faire court, ce garçon ne s'est pas installé à la place la moins passante.
-Peut-être, mais c'est clairement l'heure la moins passante, alors qu'est ce que tu faisais à cet endroit là à cet heure là?
Il me regarde dans le blanc des yeux, de ses beaux yeux verts. Son regard m'obnubiles tellement que mon attention est portée au complet sur ce magnifique vert forêt de ses yeux. Ce qui fait que je ne me préoccupe aucunement de sa blessure.
-J'étais dans un couloir adjacent et je me rendais à la cafétéria parce que j'avais faim après avoir passé ma journée entière avec Alicia. Pendant que je marchais, j'ai entendu un cris qui m'a fendu le coeur. Un cris de détresse, un cris qui voulait dire à l'aide... ton cris. À la seconde où je l'ai entendu, j'ai su que tu étais en danger. Je me suis mis à courir dans les corridors de l'hôpital. Ton cris retentissait en boucle dans ma tête. Plus je l'entendais, plus je courrais vite pour te venir en aide. Quand je suis arrivé dans le couloir où tu te trouvais et que j'ai vu la scène qui s'offrait à moi, j'ai vu rouge. Je voulais juste tuer le gars qui te tenait prisonnière. Je lui ai sauté dessus et je l'ai frappé encore et encore. Tout ce que je voulais c'était qu'il paye pour ce qu'il t'avais fait, même si en théorie, il ne t'a rien fait. Jusqu'à ce que Simon arrive et qu'il m'éloigne de ce gros tas de merde.
Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ça. Son discours m'a viré à l'envers. J'ai revue certaines scènes de mon presque viol de tantôt et de mon viol d'il y a quelques années. Je dois avouer que ce n'était pas nécessairement agréable. Même si j'imagine que ce n'était pas son intention, il m'a replongé dans de mauvais souvenirs qui me hante encore la nuit. Je repense à cette soirée où je me suis faite violée dans la rue. Où ils m'ont laissé pour morte sur le trottoir. Il m'a aussi fait repensé aux mois de dépression qui ont suivi. Et je ne repense à tout ça que maintenant. Parce que dans le feu de l'action tout à l'heure, je pensais à d'autres choses de plus vital, comme, comment partir le plus loin possible de ce garçon qui veut me refaire vivre mes pires cauchemars.
Je détourne mon regard de celui vert forêt d'Emerik et repose la débarbouillette dans le seau d'eau tiède et me dirige vers la salle de bain. Quand j'entre dans la pièce je referme la porte derrière moi. Je m'adosse à celle-ci et me laisse glisser jusqu'à ce que je me retrouve assis par terre dos contre porte. De l'eau salée dévale mes joues dans le silence le plus complet. Je me prend la tête dans mes mains et me met à repenser à tout ça.
-Florence, ça va? Demande Emerik d'une voix douce et basse qui vient de tout près, de l'autre côté de la porte.
J'accote ma tête contre la porte et ferme les yeux. Les larmes continuant à dévaler mes joues...
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Heureuse malgré tout (en pause)
RomanceJ'ai le cancer et je dois rester à l'hôpital. J'ai 17 ans et mon cancer dégénère vite. Les médecins savent que je vais mourir d'ici trois mois et ils me maintiennent quand même à l'hôpital. Mais quel entêtement! Vous savez que je vais mourir, laisse...