Cher lecteur, il ne tient qu'à moi de te féliciter pour être parvenu à me défier. Grâce à toi, je vais pouvoir tuer quelques longues heures de ma vie immortelle. Je ne te remercierai jamais assez pour la distraction que tu m'apportes. Enfin, trêve de bavardage, il est temps pour toi de découvrir davantage la structure de mon labyrinthe maudit. Avance, n'aie pas peur, toi qui oses me braver, avance et laisse-toi te perdre dans la douce illusion que je t'envoie.
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Le soleil descendait lentement à l'horizon, continuant de caresser le monde des ses rayons lumineux. Une silhouette se découpait de ce paysage désert, assise sur une pierre, les bras autour des genoux.
Une lande de rocher faisait face à quelques écueils et à l'immense étendue d'eau. Une légère brise baignait l'atmosphère d'une odeur de sel tandis qu'en contrebas, les vagues s'écrasaient avec langueur contre le flanc rocheux, reflétant l'émotion actuelle de la personne.
L'écume éclaboussait le sommet des pierres et quelques gouttes vinrent s'écraser sur le visage du jeune homme. Elles coulèrent doucement, comme si elles cherchaient à piqueter sa peau fine. Mais il ne fit aucun geste pour les enlever : il ne semblait même pas les apercevoir.
Ses yeux violets métallisés restaient posés sur la mer et fixaient un point invisible. Le temps était calme, le lieu sans aucune autre présence humaine, seuls le jeune homme et les flots tranquilles.
En bas se dressait une langue de sable couleur de miel, et les vaguelettes venaient s'étendre dessus, en apportant quelques coquillages et en les retirant dans un mouvement lent et régulier. Comme lui, ce paysage restait nostalgique et mélancolique...
Comment avait-il fait pour atterrir ici ? Et pourquoi était-il là, à contempler un havre de paix alors qu'il était censé souffrir mille tourments ?
Il n'avait pas le droit. De regarder cette beauté pure de la nature. Il ne pourrait faire autrement que la souiller et la détruire. Parce que telle était son existence. Souiller et détruire la vie des gens, avec perversion et conviction. Pourtant il n'en retirait aucune satisfaction ou joie, simplement le sentiment d'avoir rempli un peu plus de son objectif.
Mais à présent, alors qu'il se tenait replié sur lui-même sur cette pierre, le jeune homme se rendit compte que son aspiration était bien dérisoire. La seule chose qui le motivait dans ce sens, qui lui donnait un but consistant n'était plus. Effacée tel un vulgaire insecte.
Une mèche noire s'imposa devant ses yeux pour retourner à sa place initiale. Ce simple mouvement l'emporta dans un tourbillon de souvenirs. Un puits, deux silhouettes, une cave, un mur, et des gens.
Un frisson parcourut son corps et le maelström l'expédia plus profondément dans sa mémoire, le coupant littéralement au monde extérieur. Un jeune garçon d'une dizaine d'années. Des murmures, des plaintes. L'obscurité coutumière. Les coups, le sang. La douleur physique et psychologique.
Et puis une nuit qui avait changé sa vie à jamais. Pas en bien. Il était tombé très bas, plus profondément que ne le permettait la raison et ce gouffre infernal avait fait de lui ce qu'il était désormais.
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Une touche de paradis dans les affres de l'Enfer
FanfictionSalut, je vous présente aujourd'hui un one-shot inspiré du manga Saint Seiya the lost canvas, basé sur le couple Kagaho/Alone (que j'apprécie particulièrement. Ils sont trop mimis ensembles). Ceci est une happy end ! /!\ présence de shonen-aï / yao...