22. Things you said

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Things you said, Depeche mode

Quand il comprend finalement que je n'ai pas l'intention de lui répondre, il reprend la parole.

- Florence, ouvre la porte s'il te plaît.

Je continue mon cirque et ne lui réponds pas. Je suis trop concentrée à revoir les moments passés. Je me pose beaucoup trop de questions inutiles, comme pourquoi quand je l'ai revue je n'ai rien ressenti? Il me semble que j'aurais dû paniquer, ou quelque chose comme ça. J'aurais dû essayer de m'enfuir au lieu de « converser » avec lui. J'aurais dû essayer de me défendre, de le frapper, quelque chose. À cause de mauvais réflexes comme ça, je n'ai pas réussi à me sortir de la situation toute seul. Et qu'est ce qu'il serait arrivé si Emerik n'était pas arrivé à ce moment là? Je me serais peut-être fait violer, encore une fois? Je ne sais pas ce qu'il aurait fait et juste de penser qu'il aurait pu m'agresser de nouveau me fait paniquer. J'ai des sueurs froides dans le dos et je me met à trembler. J'essaie de me lever pour aller jusqu'au lavabo pour boire de l'eau et essayer de me calmer un peu. Mais aussitôt que je me tiens debout sur mes deux jambes que je tombe par terre à cause de ma vue qui se floue. J'entends quelqu'un parler mais je ne comprends pas ce qu'il dit parce qu'il semble être extrêmement loin de moi. Mon coeur bat à la chamade et je ne vois presque plus rien. Je ferme les yeux comme si j'allais m'endormir.

PDV Emerik

Je frappe contre la porte et je demande à Florence d'entrer mais elle ne me répond pas. On dirait qu'elle fait exprès pour me faire stresser.

Tantôt, elle est partie sans dire un mot et elle s'est enfermée dans la salle de bain. Je n'ai aucune idée pourquoi elle a fait ça mais ça a le don de m'énerver. Je m'acharne tellement sur la porte que j'ai l'impression que je vais y faire un trou. Je ne sais pas quoi faire pour qu'elle me parle voir me dire qu'une seule phrase.

Je me retourne vers Simon.

-Tu as compris ce qui c'est passé toi?

-Non, vraiment pas.

-Qu'est ce que je fais?

-Je ne sais pas, c'est ta blonde, pas la mienne!

Je fronce les sourcils. Je comprends pas pourquoi il dit ça, on est pas ensemble.

-C'est pas ma blonde. Dis-je d'une voix grave.

-En tout cas vous avez l'air très proche pour des personnes qui ne sont pas ensemble.

C'est à ce moment là que j'entends un bruit sourd qui vient de l'autre côté de la porte.

J'attends quelques secondes pour voir si le bruit va se répéter, mais visiblement non.

Je me remet à donner des coups contre la porte.

-Flo, ça va?!

Elle ne répond pas, encore, et j'en ai plus qu'assez. Elle m'a fait stresser assez longtemps comme ça. J'entre ouvre la porte pour voir ce qu'il se passe. Tout ce que je vois c'est sa volumineuse chevelure étendue sur la tuile au sol. Elle est étendue de tout son long sur le sol de la salle de bain. J'ouvre directement la porte pour me rapprocher d'elle. Je m'accroupis vite à ses côtés. Je suis stressé, je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé et j'ai peur qu'elle se soit gravement blessée. Je m'empresse de prendre son pouls. Quand je me rend compte que son coeur bat, je ne peux m'empêcher d'être soulagé.

Je met un bras dans le haut de son dos et l'autre dans le creux de son genou. Je la soulève et je suis encore surpris d'à quel point elle est légère. Ça me rappelle qu'elle est souffrante et qu'elle va bientôt mourir, ce qui à le don de me rendre encore plus triste que je ne le suis déjà.

Quand Simon me voit avec Florence dans les bras il ouvre grand les yeux et se lève du lit pour lui laisser la place.

-Mon dieu, qu'est ce qu'il s'est passé?

-J'en ai pas la moindre idée.

Je pose Flo sur son lit. Sa respiration est courte et saccadée ce qui me fait stressé. Je m'assois à côté d'elle et Simon fait pareil de l'autre côté du lit. Elle ouvre les yeux et me fixe de ses yeux bleus. Son regard est le même que la première fois que je l'ai vu faire une crise de panique: ses yeux semblent perdus et emplis d'une douleur inouïe. Je comprends que c'est ce qu'elle fait. Elle est en pleine crise de panique. Je la prends dans mes bras pour essayer de la calmer un minimum.

Je regarde Simon, qui me regarde à son tour.

-Crise de panique, chuchote-je

-Comment tu sais, me répond-il le ton de voix aussi bas que moi.

-Ses yeux, elle me regarde en ayant l'air perdue et remplie d'une énorme douleur. Elle m'en a déjà faite une... ça me crève le coeur de la voir comme ça. Je dis la dernière phrase encore plus bas que le reste de mon discours.

Il me regarde avec un regard qui se veut compréhensif. On dirait qu'il comprend ce que je ressens et ça fait du bien de se sentir compris par quelqu'un d'autre que soi.

-J'ai pas rapport, mais toi qu'est ce que tu fais ici? Je veux dire à l'hôpital.

- Je suis venu voir une connaissance qui a eu une petite mésaventure. Et toi, tu es là pour elle j'imagine, dit-il en pointant Florence de son menton.

-Eh, non en fait, je suis ici pour ma soeur. Elle est malade et j'essaie de passer le plus de temps possible avec elle.

-Qu'est ce qu'elle a?

-Sclérose en plaque.

-Pas cool, et elle a quelle âge?

- 9 ans.

Il a l'air choqué par ma révélation. Vu la grandeur à laquelle ses yeux se sont ouverts.

- En plus, elle va devoir trainer ça toute sa vie? Il me semble que c'est irrécupérable comme maladie.

-Ouais, eh bien elle est en fin de vie. Dis-je d'une voix remplie de tristesse et de douleur.

-Quoi!

-Ouais, ici c'est la section de phase terminale.

- Ça,... Ça veut dire que... dit-il en pointant Florence du doigt.

Il n'a pas besoin de terminer sa phrase que je comprends déjà sa question.

Malgré moi, tous mes muscles se tendent en pensant que ma soeur et Florence ne seront plus de ce monde d'ici quelques temps.

Ma seule réponse est un hochement de tête que j'offre à Simon.

-Mon dieu, dit-il en prenant sa tête dans ses mains.

Je ne peux qu'être d'accord avec sa réaction elles sont beaucoup trop jeunes pour mourir, et la vie est clairement injuste.

Je regarde Florence qui est encore collée contre moi et je ne peux tout simplement pas m'imaginer qu'on lui arrachera son existence. Ça me brise le coeur.

Heureuse malgré tout (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant