Chapitre 6 : Voyage contemplatif :

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« Contemplation, is about suspending time with beauty. »

« La contemplation, c'est suspendre le temps à coups de beauté. » Delphine Lamotte. 



On naviguait depuis des jours maintenant, et fort heureusement, il persistait à bord cette même excitation que lors de notre départ. Nos journées étaient rythmées par différentes tâches. Cependant, lorsque nous avions du temps libre, c'était des parties de cartes endiablées, des concerts improvisés, mais également des concours de gifles qui dynamisaient notre trajet. Le but de ce concours était de mettre K-O notre adversaire, à la seule force de notre main. Le perdant écopait d'un gage, souvent réaliser le soir à l'heure du souper. Par exemple, je peux vous raconter que durant une soirée, en plein milieu du repas, l'un d'entre nous, reçut l'ordre d'imiter le tigre au centre de la tablée. Bon, je le confesse, cet abruti imitant un félin, c'était moi. Quelle honte, j'eus ce soir-là, depuis, je m'exerce sans relâche à fin d'avoir la main la plus rêche. Et oui, nous n'avons pas tous la même ambition. Lors de ces soirées, nous nous amusions énormément. On retrouvait, l'espace de quelques heures, notre insouciance ainsi que notre joie d'enfant. Nous nous sentions légers et tellement libres. Néanmoins, à plusieurs reprises, je remarquais l'absence quasi-systématique de deux compères. On se doutait tous de la nature de ces disparitions nocturnes, cependant on ne disait rien. C'était en quelque sorte notre secret de Polichinelle. Cela faisait quelque temps que cette situation durait, mais dorénavant, plus personne ne s'en souciait, exceptez-moi. Ma curiosité à ce propos grandissait de façon exponentielle, chaque jour. Personne n'en parlait, personne pour rassasier mon ogresse de curiosité, alors je pris une décision, ce soir, j'irai voir ce qu'il se trame dans la cale du bateau. Est-ce intrusif ? OH, que oui ! Ne me jugez pas, l'Homme est par nature curieux et voyeur, alors qu'auriez-vous fait à ma place ? J'attendais, la nuit avec impatience, j'avais ruminé mille et un scénarios durant la journée. Toutes ces possibilités, avaient pour point commun, la fusion de deux corps, seule l'intensité possédait des variables. Dans certains, c'était un accouplement très animal, qui ne laissait aucunement place à de quelconques sentiments, dans d'autres c'était un acte masculin, l'un comme l'autre cherche à dominer gaiement, il y avait quelque chose de très charnel et en même temps enfantin. Il persistait dans mon esprit une question et pas des moindres. Vont-ils m'en vouloir, pour avoir osé pénétrer dans leur bulle ? Et si tout bonnement, ils ne l'apprenaient pas, pour cela, je me cacherais et je repartirais aussi vite, sans un mot. L'heure fatidique arriva bien vite à mon goût, le stress s'empara de moi, je voulais y aller, mais je ne voulais prendre aucun risque. Dès lors pour éviter de tout compromettre, je retirai mes chaussures, et pris mon diable de courage par les cornes. Je me dirigeai vers les escaliers qui menaient vers la partie inférieure du bateau. Je prenais garde en descendant de n'émettre aucuns bruits susceptibles d'être entendus et par ceux restés en haut et ceux étant en bas. J'atterris alors, dans un large couloir très sombre, mais qui débouché sur une impasse. Du moins, le chemin était condamné par d'indénombrables vivres et autres équipements en tous genres. Je balayai alors le corridor à la recherche de l'objet de ma curiosité. Je vis alors une petite lueur jaunâtre apparaître sur mon flanc droit. En effet, ils ne pouvaient se trouver qu'à l'intérieur de cette petite pièce sans porte. Le fait qu'il n'y a pas de porte, ne me rassura guère, car alors je devais dorénavant faire attention à ne pas être vus. En m'approchant prudemment, j'aperçus nettement mes camarades, j'allais enfin assouvir mon indiscrète envie. De là où j'étais caché, j'avais distingué parfaitement les deux hommes. Leurs mouvements étaient fluides et précis. Ils savaient ce qu'ils voulaient et allaient droit au but. J'étais fasciné par autant de tendresse et d'amour qui se matérialisaient devant moi. Tout dans leur danse me charmait. Douces étaient leur langue qui se baladaient inépuisablement sur leurs membres dressés. Leur rôle ne faisait qu'alterner, et chacun se faisait pénétrer, autant qu'il pénétrait l'autre. Waouh ! J'étais à ce moment précis en extase, j'avais l'impression de participer à la scène tant mes sens et pas seulement étaient au garde-à-vous. Cependant, je ne devais en aucun être présent jusqu'à la fin, il en allait de la réputation et de l'intimité des amants. Je remontai alors, encore excité et chamboulé. Je me dirigeai donc en quatrièmes vitesses vers le point culminant du navire, en prenant grand soin de ne pas faire redescendre cette douloureuse érection qui avait pris clandestinement part à mon érotique espionnage. J'arrivai au nid-de-pie, il n'y avait personne, cela arrangerait bien mon affaire. Je m'y allongeai alors sur le dos afin de faire face à l'immensité étoilée. Que c'était majestueux, entre ce que j'avais vu et sentit quelques minutes plutôt et ce spectacle spatial, j'étais en transe, je n'en pouvais plus. Ma bosse me faisait littéralement souffrir. Dès lors, je guidai ma main gauche vers ma protubérance et l'empoignai sans gêne. Pour m'exciter encore plus, je m'imaginais moi avec la femme que j'aime à la place des deux hommes. Je créai une situation similaire avec une personne qui nous espionnerait, pendant notre affaire. Un soupir de plaisir me fit sortir de mon songe, je me reconnectai immédiatement et donnai tout ce qu'il me restait en termes d'énergie dans cette masturbation. Putain de merde que j'avais chaud. Et en plus de cette soudaine montée de température, j'étais soudainement envahi d'une multitude de puissants spasmes de plaisir, le bouquet final était très proche, je pouvais le sentir arriver au galop. Alors en quelques tours de poignet et finalement mon sperme se répandit sur mon vêtement. Quel abruti, j'aurais dû l'enlever avant !

Traversée à contre-courantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant