Alice, assise au près de sa sœur sur le gazon, commençait à s'ennuyer de rester là à ne rien faire. Elle tira le T-shirt de sa sœur et s'allongea sur l'herbe tendre, intimant à sa sœur de faire de même. Elle avait dans l'idée de jouer avec elle à "regarder les histoires du ciel". C'était l'une des choses qui les liait depuis qu'elles étaient toutes petites : lorsqu'elles s'ennuyaient ou que l'une d'elles étaient tristes, elles s'allongeaient sur le sol froid et s'imaginaient des histoires où les héros étaient ce petit chien à la tête rigolote qui cache le soleil ou bien ce nuage qui se transforme en tout et en rien pour duper le dragon qui plonge dans les ténèbres une partie du ciel.
- Amélie. Aujourd'hui je vais te conter l'histoire de ...
Alice n'eut pas le temps de finir sa phrase que déjà Amélie rejetait son invitation en soufflant.
- Hum ... Bon écoute, Alice il faut que tu arrêtes avec ces histoires. Ce n'est plus drôle maintenant, on est plus des gamines.
C'était vrai qu'Alice allait sur ces onze ans, mais tout de même, n'a-t-on pas le droit de garder une âme d'enfant ? Et puis ce jeu était tout pour elles, il reflétait toute leur enfance. Comment Amélie pouvait-elle l'oublier ?
"Tant pis pour elle." pensa Alice en fermant les yeux, cherchant une autre chose pour occuper son esprit avide d'activité et d'histoire. Tandis qu'elle allait hurler à la terre entière l'ennui mortel qu'elle ressentait un ronflement se fit entendre à ses oreilles. Sa sœur dormait. Alice n'en croyait pas ses yeux, Amélie avait refusé de participer au jeu de leur enfance pour dormir sur l'herbe en dorant au soleil.
Cette scène lui rappelait quelque chose, une histoire que leur mère leur avait raconté un soir pour les faire dormir, ce qui n'avait pas réellement fonctionné puisse qu'Alice avait passé toute la nuit à s'imaginer vivre les mêmes aventures que son homonyme. Ça ne rassasierait pas sa soif d'aventures imaginaires mais elle pourrait toujours revivre cette folle nuit blanche.
Mais comme elle l'avait prévu ce n'était pas suffisant pour la vider de tout ennui. En effet, au bout de quelque minutes elle était déjà en train de fuir la reine de cœur, toujours allongée sur l'herbe qui commençait à se réchauffer. Heureusement pour elle, ou malheureusement puisqu'elle avait risqué la crise cardiaque, un bruissement se fit entendre près de son oreille au même moment où la reine abattait sa hache en criant "Qu'on lui coupe la tête !"
Alice se redressa d'un seul coup, le tambour de son cœur battant à cent à l'heure s'unissant à un tic-tac qui arrivait crescendo à ses oreilles. Une fois la terreur disparut, et l'image de l'horrible reine effacée de ses pensées Alice réalisa qu'un écureuil se baladait près de sa sœur et que le bruit d'une montre emplissait l'atmosphère.
"Ça y est. C'est un signe !" s'écria Alice, se redressant sur ses jambes, marquée par des taches d'herbes, faisant fuir l'écureuil. "Non, attends petit écureuil ! C'est toi mon lapin blanc. Attend moi ! Je suis aussi en retard. Attends moi mon lapin blanc !"
Alice se mit à courir derrière son "lapin blanc", courant ainsi vers une aventure imaginaire au pays des merveilles. Elle courut, courut jusqu'à perdre son écureuil au croisement de trois chemins. Cherchant quel chemin prendre, Alice en profita pour reprendre son souffle et ferma les yeux quelques secondes. Quelques secondes suffisantes pour se prendre les pieds dans un creux près de l'arbre sur lequel elle s'était adossée. Elle tomba, pas d'assez haut pour s'égratigner le genoux mais pour Alice s'était une chute profonde et longue, comme si elle empruntait le terrier du lapin pour se rendre dans un autre monde.
D'ailleurs lorsqu'elle ouvrit les yeux c'est comme un nouveau paysage qui se dévoilait devant ses yeux : le ciel semblait plus bleu, plus clair, l'herbe plus douce, le vent plus chaud, les parfums de printemps plus puissants. Alice était décidément dans un autre monde. Pas celui du pays des merveilles comme elle l'imaginait mais plutôt dans son monde intérieur, celui où tout pouvait se passer et où la moindre action anodine se transformait en acte fantastique.
Ainsi il lui semblait tout à fait normal d'entendre le vent et les nuages lui parler et l'inviter à prendre le chemin de gauche, celui où des pierres formaient comme un chemin de brique.
"Bienvenue Alice." souffla le vent.
- Bonjour messieurs ou mesdames les nuages, en vérité je ne sais pas comment vous appeler. Pouvez-vous m'indiquer le chemin à suivre pour retrouver mon lapin blanc ?
- Bien sûr Alice. Suis ce chemin, il te mènera à ce que tu cherches.
- Merci beaucoup mes amis.
Et sur ce Alice emprunta le chemin de brique en sautillant, heureuse de la nouvelle aventure qu'elle allait vivre. En sautillant sur ce petit chemin qui s'enfonçait de plus en plus dans la pénombre des bois, Alice eu peur de voir surgir un méchant loup, mais se rappela qu'elle se trouvait dans la mauvaise histoire, Alice aux pays des merveilles ne rencontrait pas de loup donc elle non plus n'en verrait pas. Pourtant un bruissement se fit entendre, un animal avançait. Non, aucun loup ne viendrait la dévorer, aucun ... et effectivement ce ne fut qu'un chien errant, un tout petit chien, bien loin d'un horrible méchant loup mangeur de petite fille.
Le petit chien s'arrêta et fixa Alice. Il aboya mais ce fut des paroles qui arrivèrent aux oreilles de notre héroïne.
- Bonjour petite fille, que viens tu faire dans cette forêt ?
- Je me promène et je cherche mon petit lapin blanc, il doit me mener chez la reine de cœur.
- La reine de cœur ? Tu sais qu'elle te coupera la tête ?
- Oui. Mais ça ne me fait pas peur.
- Tu es bien courageuse, ça ne te dérangera donc pas si je te laisse ici te perdre dans la forêt.
- Quoi ? Mais ...
Le chien fit un rictus qui coupait presque son visage en deux, enfin c'est ce que cru voir Alice pendant qu'il s'en allait en balançant sa queue de droite à gauche. "Quel méchant chien, maintenant je suis réellement perdue." pensa Alice en regardant la pénombre qui semblait se rapprocher d'elle pour l'engloutir.
"Jamais je n'aurai dû partir à la recherche de ce lapin." se lamenta Alice en s'agenouillant par terre. "J'aurai dû rester près d'Amélie, attendre qu'elle se réveille en rêvant allongé. Pourquoi est-ce qu'il a fallu que je vienne me perdre dans cette forêt ?"
"Alice, c'est toi ?" demanda un jeune garçon de son âge.
"Tu es perdue ?" demanda un autre garçon parfaitement identique au premier.
- Tweedle Dee et Tweedle Dum ! Vous êtes venu pour m'aider à retrouver mon lapin ?
- Euh ... non pas exactement.
- En fait ta famille te cherches partout.
- Et on a été charger de quadriller cette partie de la forêt.
- Oh. Donc vous aller me ramener chez moi ? Mais et mon lapin ? Et je vais être en retard chez la reine.
- En fait non.
- Ton lapin est chez toi, il ... il ...
- Il prend le thé avec ta mère.
- Qui d'ailleurs à prévenu la reine que tu avais oublier ton chapeau. Tiens.
- Eh ! Maintenant tu ressemble au chapelier ..."
Il ne termina pas sa phrase puisque son jumeau lui donna un violent coup dans les côtes. Alice suivi les deux "Tweedle Dee et Tweedle Dum" pour rentrer chez elle au près de son cher lapin blanc. Sur le chemin elle leur parla des nuages, du Chien de Cheshire, de l'escargot qui fumait, des feuilles-gardes de la reine et de tout ce qu'elle avait vu au cours de son voyage aux "pays des merveilles".
Ils sortirent enfin de l'immense forêt et arrivèrent en vu de l'hôpital municipal. La mère d'Alice vint à leur rencontre et pris sa fille dans ses bras.
- Ma chérie, ne part plus jamais toute seule.
- Mais maman, j'essayais d'attraper mon lapin blanc et j'ai vu le Chien de Cheshire et ...
- Je sais que tu aimes vivre des aventures mais tu sais aussi que tu ne dois pas t'éloigner du chemin quand tu vas en forêt et tu ne dois jamais être seule.
- Mais ...
- Il n'y a pas de "mais" ma puce. Maintenant il faut que tu rentres, les visites vont bientôt finir.
- Bon. D'accord mais demain tu viendras avec Ariel ? Le Docteur Mendry m'a dit que je pourrais aller à la piscine.
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Alice dans ses rêves imaginaires
RandomPetit one-shot basé sur l'univers d'Alice au pays des merveilles mais ce ne sont que des références, les personnages et les situations m'appartiennent.