C'est le soleil qui m'a brûlée - Calixthe Beyala

33 3 0
                                    

Résumé :

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.






Résumé :

«La tête dans les odeurs de l'homme, la bouche contre son sexe, elle se dit qu'il est devenu complètement fou, qu'elle est devenue complètement folle (...). Dans l'état actuel de l'histoire, quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise, elle aura toujours tort. L'homme c'est lui.»

Cameroun. Chaleur humide, ciel hypnotique. Dans le bidonville où elle a grandi, abandonnée par sa mère, Ateba cherche avec désespoir sa place dans une société où la femme n'a qu'un droit : se taire. Ecartelée entre plusieurs sentiments contraires, la jeune fille, le ventre en feu, la haine au cœur, est certaine qu'elle peut devenir un jour la plus forte. Incapable de se résoudre à concilier sexe et asservissement, elle refuse de passer sa vie à genoux.


Pour tout vous dire, j'ai fait un dossier sur ce livre qui m'a tant inspiré que j'en aurais fait un mémoire si nous n'étions pas limités dans la production.

« Calixthe Beyala est le meilleur porte-parole de la femme africaine qui désire s'affranchir de l'autorité et de l'influence castratrice masculine et prône une libération de la femme qui passe essentiellement par une réappropriation de son corps par elle-même » SandraOlivier


Dans ce roman, la thématique de la femme et de son corps est très soulignée. Ateba (l'héroïne)est témoin de ces femmes qui utilisent leur corps au service du plaisir de l'homme sans savoir ce qu'il en est de leur propre plaisir et de la notion du bonheur.Calixthe Beyala présente une critique de ce fait au travers de son personnage. Elle souhaite « redonner son corps à la femme »et ce grâce au travail de l'écriture.

La société dans laquelle l'histoire évolue est marquée par la perception masculine du corps de la femme et de la femme toute entière. Son corps est sien et sa pensée est veine. En effet, lorsqu'elle s'oppose à ses envies ou à ses idées, elle est nécessairement rabaissée et humiliée. La femme est donc réduite à ce que nous pouvons appeler la « femme-objet ». La femme n'a pas d'autre moyen d'exister qu'au travers de l'homme et grâce à l'homme. Si nous pouvons dire « exister » dans cette situation... Le corps appartient à l'homme, soit à la société qui en garde le contrôle « tout d'abord par le test de virginité infligé aux jeunes filles, par l'excision et l'infibulation, puis par toutes sortes de marquages tels le viol » (Sandra Olivier).

Pour pouvoir se libérer de ces chaînes, Ateba doit découvrir d'elle-même son corps, la sensualité et la sexualité afin qu'il ne soit pas l'objet d'un autre.

"De cette manière, après avoir été considéré comme un objet, le corps devient sujet, lieu et enjeu du discours. Beyala ressuscite le corps censuré et le met en scène au sein de l'écriture."

Ce besoin d'appropriation de son corps est essentiel à l'appropriation de soi-même. Pour pouvoir être une personne à part entière, corps et esprit doivent être liés. Sans possession du corps, la femme ne peut se posséder elle-même. Or, aucun être humain ne peut appartenir à un autre. Ainsi, s'approprier son corps c'est s'approprier son individualité et se reconnaître comme personne à part entière.


De cette manière, le féminisme de Calixthe Beyala est visible dans ces idées nouvelles à son milieux et en opposition avec la tradition, cette volonté d'équilibre et de reconnaisse. Elle dénonce les faits en en donnant des solutions. Elle libère le corps en l'écrivant, elle libère la femme en le lui rendant.


« J'écris l'épanouissement des corps

J'écris l'inexplicable né du palpable

J'écris l'impalpable fille de l'explicable

J'écris le désir [...]

J'écris la femme » Beyala

Je recommande à 1000%, plus on creuse, plus on découvre de choses dans ce roman

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Je recommande à 1000%, plus on creuse, plus on découvre de choses dans ce roman. Il est fort, touchant, saisissant, il porte un enseignement à la fois efficace, simple et accessible.

Pour les petits lecteurs, rassurez-vous, il ne fait que 150 pages et se lit tout seul.

Pour les femmes (personne ayant un utérus) en colère, vous allez l'avaler.

Pour les ignorantes (comme moi), vous allez être marquées.

Et pour tous, vous allez être bouleversés.

Reading book [FR]Where stories live. Discover now