Aux aurores

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Vendredi matin.
6 heures 43minutes.
44, 45... l'alarme s'enclencha.
bzzzz... bzzzzzz... bzzzzzzzz... bzzzzzzzz...
Un coup de vibreur accompagné d'une lourde sonnerie. Promesse de ramener la vie dans une petite chambre sombre où tout semblait déjà mort et en paix. Occupée pourtant par Soraya Diallo. Une jeune femme de 20 ans. Étudiante à la fac de droit de l'université de Bourgogne.
Telle une marionnette, une petite main émergea de la couette pour s'emparer de l'appareil qui ronronnait sur la table de nuit près du lit.

La main tâtonnant, repoussa indélibérément l'appareil qui s'éloigna de plus belle. Elle le poursuivit et finalement provoqua sa chute. Sans que cela n'interrompit tout de même son bourdonnement.

Contrainte de se lever pour récupérer le portable afin de mettre fin au bourdonnement, Soraya s'irrita et lâcha un juron. Elle s'éjecta de son lit. La rage au ventre. Elle se refusa d'ouvrir les yeux pour ne pas perdre son sommeil.
L'alarme éteinte, elle s'empressa de retourner sous la couette. Espérant profiter encore de quelques minutes de sommeil supplémentaires.

Comme tous les vendredis, Soraya avait cours à 8 heures précises. Elle le savait. Mais elle aurait préféré ne pas savoir. C'est pas qu'elle n'aimait pas les études. Elle était studieuse. Mais se réveiller à 6 heures du matin, pour être en cours à 8 heures 00 au plus tard, ça, elle ne l'avait tout simplement jamais compris. Elle ne l'avait jamais l'accepté. Pourtant, c'est pas faute d'avoir essayé.
Au collège comme au primaire, elle avait trouvé cela presque normal. Nous sommes encore des gamins et on nous apprend les bonnes habitudes maintenant. Avait-elle trouver comme ultime explication, faute de mieux. Elle s'était donc résignée en se promettant qu'une fois à la fac, elle vivrait la vie dont elle avait toujours rêvé. Elle viendrait à la fac quand ça lui chanterait. Et personne, personne ne pourrait rien y faire.

L'automne tendait vers sa fin. Et dans la faculté de droit de Dijon, certains étudiants dégageaient encore le parfum de la rentrée. Et Soraya figurait parmi ceux-là. C'est vrai qu'ils aimaient l'idée de la fac, des amis qu'on pouvait s'y faire, des nouvelles aventures... mais pas des rendez-vous très matinaux dans le froid qui s'invitait déjà dans la ville. Ils maudissaient les ingénieurs de ce système. Nombre d'entre eux le trouvaient affligeant. Mais les choses étaient ce qu'elles étaient. Il n'y avait rien à faire.

Au bout de cinq courtes minutes, l'alarme s'enclencha à nouveau. Mais elle n'eut pas longue vie cette fois. La jeune femme l'étouffa dans la foulée.
Maintenant, elle avait ouvert les yeux et repoussé la couette jusqu'au niveau de ses hanches. Pour récupérer ses esprits, elle s'en alla jeter un œil dans ses différents comptes sur les réseaux sociaux. Sans vraiment s'attendre à voir du grand nouveau. Car la veille un peu avant minuit, ce fut la dernière chose qu'elle avait faite avant de s'endormir. D'abord Snapchat, puis Instagram et enfin Twitter. Évidemment que ce n'était pas les seuls réseaux sociaux qu'elle fréquentait. Mais c'étaient les plus importants pour elle. En plus elle n'avait pas beaucoup de temps, là. Quelques secondes dans chacune de ces applis avaient suffit pour lui rendre un peu de son ardeur. Elle reposa l'iPhone sur la table de nuit puis appuya sur l'interrupteur pour se faire de la lumière. Elle Ferma les yeux une seconde, pris une longue inspiration, enfin, émergea courageusement de ses épaisses couvertures. Pour de bon cette fois.

Dans sa petite salle de bain soigneusement rangée, Soraya s'installa d'abord devant le miroir mural. Ses 1m 65 ne lui permettaient pas de se regarder comme elle l'aurait voulu. Elle se trouvait trop petite et détestait ça. Dans sa vie, elle s'était établi des règles auxquelles elle ne devait déroger sous aucun prétexte. Et parmi celles-ci, figurait : Être belle en toute circonstance.
On se ne sait jamais où l'on peut rencontrer l'homme de sa vie. Répondait-elle à son entourage qui trouvait qu'elle en faisait trop.
Tenir cette promesse impliquait naturellement un rituel de beauté quotidien. Mais qui dit beauté dit maquillage. Et, qui dit maquillage dit Miroir. Pas vrai? En tout cas, elle, c'était son avis.
Un voleur aurait pu dérober tout dans sa chambre qu'elle n'aurait mimer mot. Mais pas ses effets de maquillage et son miroir. Un miroir devant lequel elle passait la majeure partie de son temps libre quand elle passait ses journées à la maison. Et même quand elle était dehors d'ailleurs. Elle passa une main dans ses cheveux, histoire de les reorganiser. Puis se contempla durant quelques secondes encore. Certes elle venait de se réveiller mais elle se trouva quand même « Plutôt pas mal ».

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 23, 2020 ⏰

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