Je ris de bon cœur, j'en ai mal au ventre. Une soirée entre filles à se raconter nos déboires, nos mésaventures et à se moquer de nos plans culs foireux, voilà tout ce qu'il me fallait. Je finis mon verre et m'excuse auprès de mes amies pour aller aux toilettes. Je titube, ce dernier verre était peut-être de trop, finalement je me décide à aller prendre l'air, la musique me donne mal à la tête et la chaleur du bar est étouffante.
Une pluie fine tombe sur mes épaules nues et je penche la tête en arrière pour en apprécier la fraîcheur sur mon visage.
- Ce n'est pas prudent de sortir seule à l'arrière d'un bar !
Je sursaute et me retourne brusquement. Je vois une silhouette masculine se découper de la rue sombre, un homme se tient là, d'une stature impressionnante. Un frisson m'envahit, je n'aime pas ça du tout. Je fais quelques pas en arrière pour me rapprocher de la porte.
- Je t'ai observé ce soir, j'aime ton rire, ta façon de tenir ton verre...
- Excuse-moi, on se connaît ?
- Pas encore...
Je pose ma main sur la poignée de porte mais l'inconnu se rapproche de moi et pose sa main sur la mienne. Enfin je vois son visage, de grands yeux verts, une petite barbe recouvre sa mâchoire anguleuse, une longue mèche de cheveux noirs s'échappe de son attache. Je me sens tremblante, un filet de sueur s'écoule le long de ma colonne vertébrale, je panique, il est bien trop près de moi. Mon regard cherche une échappatoire, quelqu'un à appeler à l'aide. Mais évidement il n'y a personne.
- Tu ne voulais quand même pas me fausser compagnie ?
- Ecoutes, je vais retrouver mes amies, et je n'ai aucune envies...
- ... que je te prenne, ici, contre ce mur ?
Mon cœur s'accélère et l'excès de peur qui m'atteint me fais tourner la tête. L'homme se rapproche encore un peu de moi et en voulant m'éloigner de lui je me retrouve coincée entre le mur et lui. Un sourire carnassier se dessine sur sa bouche parfaite. Je ne sais plus quoi penser des réactions de mon corps. Est-ce que j'ai envie de cet homme que je ne connais pas et qui me terrifie ? Non, non, non ! J'essaie de me dégager par le coté mais il plante ses bras de chaque coté de mes épaules. Son regard se fixe au mien et je me surprends à me perdre dans le vert de ses yeux.
Je rassemble mes idées qui s'éparpillent sur le sol et je lui dis d'une voix que je veux sure.
- Laisse-moi partir.
- Vraiment ?
- Oui !
Il me sourit à nouveau et ses lèvres frôlent ma joue. Je tressaille.
- Mais je ne vais pas te laisser partir. Je sens ton corps réagir, tout te trahis, de la rougeur de tes joues à tes yeux qui me crient de te prendre.
- Je t'en prie, laisse-moi partir...
Plus je le supplie et plus je le sens durcir contre mon ventre. Je veux le repousser mais il me retient alors contre lui. D'un geste brutal il me retourne contre le mur, me maintenant le visage contre les briques froides et humides.
- Pas ça s'il te plait...
- Pas quoi ma belle ? Pas de sexe ? Pas de plaisirs ? Pas de violences ?
- Je ne veux pas...
- Oh si tu veux ! ton corps tout entier m'appelle !
A ces mots, une de ses mains remonte ma jupe et mon corps se fige. Il donne un coup bref à l'intérieur de ma cuisse et d'instinct je décale mon pieds vers l'extérieur. Je me maudis intérieurement. Si je dois être honnête, je crève d'envie que ce mec me baise. Mais ma tête ne veut pas lâcher prise. Sa main remonte le long de ma cuisse et trouve mon sexe.
- Ose encore me dire que tu n'as pas envie ! tu es trempée, je le sens même à travers ta petite culotte !
Sa voix s'est faite plus grave, plus profonde.
- Ne bouge pas ! pas d'un millimètre. Tu as compris ?
J'acquiesce d'un signe de tête sans même dire un mot.
Je l'entends ouvrir son pantalon, déchirer ce que j'espère être un préservatif. Et soudain je suis prise de panique, tout se mélange. Je suis vraiment entrain de faire ça ? Je ne peux pas me laisser faire, je ne veux pas vivre ça, je ne laisserai pas mon corps décider de quelque chose que je vais regretter sans doute toute ma vie ! Alors dans un élan de courage je me repousse du mur et me retourne pour faire face à mon agresseur, car oui c'est bien ce qu'il est ! aussi séduisant soit-il.
Mais il ne m'en laisse pas le temps et me plaque à nouveau contre le mur en se collant à moi, me coupant un instant le souffle. Je n'ai plus aucunes marges de manœuvres, littéralement prise en étau. Je sens sa queue dure tout contre ma peau dénudée.
- Vilaine fille ! et moi qui voulait être gentil et m'amuser un peu avec toi...
A ses mots s'ajoute ses gestes, sa main qui trouve mon clito et qui le titille doucement mais, sa phrase à peine finie, il enlève sa main et me pénètre d'une seule poussée. Je perds pieds, partagée entre douleur, plaisir, honte et envie. Je le sens tressaillir derrière moi, sa prise se fait plus ferme et ses mouvements plus rapide, des coups plus fermes, plus durs. Un orgasme explose en moi, bref, intense, de ceux qui laisse pantelante, mon cri résonne dans la ruelle. Alors mon assaillant pose une main sur ma bouche, tirant ma tête en arrière contre son torse, son autre main agrippe un de mes seins, le serrant fort, déclenchant une onde de douleur dans toute ma poitrine et pourtant j'en redemande. J'en veux encore, qu'il me malmène, qu'il me fasse mal, qu'il me prenne encore sans me demander mon avis, qu'il fasse de moi sa chose, qu'il m'utilise pour se satisfaire.
Il grogne dans mon oreille, râle à chaque fois que ses couilles heurtent mon cul, raffermit sa prise sur ma bouche, m'empêchant presque de respirer. Il enserre ma taille de son bras libre et s'acharne encore à me prendre plus fort. Puis un second orgasme m'emporte, je m'effondre presque, il me retient et je l'entends jouir, ses soupirs contre ma nuque, nous voilà presque intimes, fragiles...
Sans un mot il se retire, me relâche, m'abandonne. Je reprends pied et me retourne mais il n'est plus là. Je suis seule dans le noir, le froid, le bruit de nos corps qui se rencontrent résonne encore dans ma tête. Je me rajuste un peu et je retourne dans le bar, encore plus titubante que quand j'en suis sortie...
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LA SEPTIEME DIVAGATION DE DATURANOIRE
Short Storyune soirée entre filles qui tourne mal, et pourtant...