CHAPITRE II

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J'essayais de me remettre de la nuit dernière. J'étais dans mon lit en serrant mon oreiller dans mes bras. Je tremblais. Je revoyais les yeux de cette femme aux cheveux ébènes. Mon Dieu, qu'elle était belle ! Sa voix était si séduisante. L'élégance, qu'elle dégageait, était puissante. Mon souffle se coupa en pensant à elle. Son visage était si proche du mien et mon nom, dit par sa bouche, était tellement exceptionnel à entendre. Je fermais les yeux pour me rappeler de chaque détails la concernant. Tout chez elle, représentait la perfection. Des frissons me parcouraient les joues et je sentais une pointe dans mon cœur qui me faisait du bien. J'espérais sincèrement qu'elle reviendrait même si j'avais l'impression que c'était un rêve.

Le son de mon réveil me fît sursauter.

Je soufflai. J'étais tellement bien dans mes rêves les plus fous et le visage de cette femme en faisait parti.

Je me levai tranquillement. Je n'avais pas envie de me presser. Je déposais l'oreiller que je serrai contre moi et mis mes chaussons. Je me redressai du lit et je décidai d'aller voir la rose bleue.

Je marchais lentement et me frottai les yeux par la fatigue.

Je vis la fleur. Sa couleur était toujours la même mais son éclat de brillance n'était plus présente. Je m'inquiétais un peu par cette absence magique.

Je m'approchai du vase et ne vis plus d'eau à l'intérieur. Je fronçais les sourcils. Je pris celui-ci et me dirigeai vers le robinet pour le remplir.

Dès que la tige entra en contact avec le liquide, la rose brilla de plus belle. Je souris. Je me sentais soulagée. C'était comme si j'avais eu peur de trahir la femme qui m'avait rendu visite. Mais la plante était toujours vivante et pleine de vie.

Ce que je ne m'attendais pas de voir c'était qu'elle augmenta en taille. La tige piquante et ses pétales doublèrent de volume. Cette beauté m'étonnera toujours.

Je n'avais pas remarqué l'heure. La pendule afficha onze heures.

Je me dépêchai de courir vers la salle de bain pour me laver et m'habiller. J'étais plutôt en retard. Je n'aurais dû rester plus longtemps à regarder cette rose qui me fascinait.

J'étais enfin prête et je courus à l'extérieur de mon immeuble pour rejoindre le bar-restaurant.

Arrivée là-bas, je remarquais que la porte était fermée et que je n'étais donc pas en retard. Je l'ouvris et déposai mes affaires dans la petite salle privée. Je mis mon tablier autour de mon cou et autour de ma taille. J'entendis la porte s'ouvrir. Je me dépêchai de courir vers le bar pour servir le client.

Je me stoppais nette quand je vis la personne. Je m'approchai doucement d'elle et lui fis un sourire crispé. Elle me sourit de manière rassurante. Mes mains tremblèrent.

- Bonjour, me dit-elle avec sa voix séduisante.

Elle était si paisible dans sa manière de parler.

La personne en face de moi était la femme d'hier soir qui s'était introduite dans mon appartement.

Je n'osais pas lui répondre son chaleureux bonjour. Je faisais comme si je ne la connaissais pas.

- Que voulez vous boire ? Je lui demandais poliment.

Je contrôlais mes émotions pour m'empêcher d'avoir recours à ma Ventoline que je gardais précieusement dans ma poche.

- Un whisky glace, s'il vous plaît, me répondit-elle avec ce même sourire collé aux lèvres.

Je hochai la tête et me mis à la tâche.

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