Amour & Haine : Le choix d'une vie

Chapitre 2 : Les biscuits de maman

Une vastaya dans l'arène. Une vastaya dans mon arène ! Je sais bien qu'on est dans leur région natale, mais quand même ! J'en avais jamais vu d'autre à part ma mère. Et quelle vastaya !

Chacun de ses mouvements était calculé, parfaitement exécuté dans une danse mortelle et un déluge de plumes violettes. Elle semblait si frêle de loin, tenant fièrement sur ses pattes de vastaya, son regard ne laissait place à aucun doute, elle était là pour gagner, et pour tuer.

Néanmoins, alors que je ne doutais pas de sa victoire, quand je la vis galérer contre ce pauvre con, j'avais voulu intervenir. Ce n'était pas normal qu'une vastaya de sang pur ait du mal contre un si piètre adversaire. Alors peu m'importaient ma réputation et les règles, j'avais voulu stopper ce combat, mais sa réaction me cloua sur place. Elle se méfiait, c'était normal après tout.

Mais je n'avais pas pu m'empêcher de sourire en coin. C'est qu'elle a du caractère, cette petite. Et c'était hors de question que je la laisse s'envoler comme ça. J'avais trop de questions, déjà, pourquoi je n'avais jamais entendu parler d'une vastaya ailée à Ionia ?!

Seule sa dernière phrase m'empêcha de la suivre tout de suite après sa sortie.

«"Humain" ?! »

Je sais bien que j'ai une capuche pour passer plus tranquillement parmi la foule, mais de là à pas sentir que j'suis un vastaya ! Hmf, elle va voir !

Elle ne devait pas être partie loin, blessée comme elle l'était. Si j'étais dans sa situation, je voudrais être tranquille, loin de tous. Et le meilleur endroit c'était sûrement le toit.

J'avais eu vite fait de monter les marches poussiéreuses menant au toit. Quand j'y pense, personne n'osait autant s'éloigner de la foule, de peur de se faire buter dans un coin. J'avais bien essayé d'instaurer un peu d'ordre, mais vous savez ce que c'est, les humains, la violence, ils adorent ça. Meh, moi aussi, qu'est-ce que je pouvais dire ? pensais-je dans un soupir.

Enfin j'étais pas fou non plus, un vastaya blessé, c'est aussi agressif qu'un animal. Elle risquait pas de m'accueillir les bras ouverts.

J'avais pensé ça en passant la porte, oupsi, j'avais été un peu trop vite. La plume qui m'avait frôlé la joue avant de se planter dans le mur en était la preuve.

Elle était essoufflée de douleur, ça faisait peine à voir. Je pouvais pas lui en vouloir, elle n'avait aucune idée de ce que je lui voulais. Et moi-même je ne savais pas vraiment. J'étais juste incapable d'abandonner une vastaya à son sort comme ça.

Elle était là, assise sur le rebord du muret bordant le tour du toit aménagé. Je l'avais fait désencombrer à ma prise de pouvoir, pour être tranquille pour réfléchir. Mais ça me dérangeait pas d'y accueillir une camarade squatteuse.

Je levais donc les mains de chaque côté pour lui montrer que je n'étais pas armé, pas même de mes poings américains.

- Je viens en paix, tentais-je de plaisanter.

- Je n'ai pas le temps pour les crétins dans ton genre, répliqua-t-elle aussi tranchante que ses plumes.

Je soupirais, toujours avec un certain sourire en coin, amusé de l'audace de cet oiseau blessé.

Les rayons de la lune se reflétaient sur sa peau pâle, marquée de deux traces violettes sur ses joues. Ses yeux dorés me dévisageaient, ignorant si elle devait me transpercer ou rajouter un mot pour me faire partir. Elle devait sûrement réfléchir à la meilleure option en cas d'attaque, ayant épuisée son énergie durant le combat. Vu de plus près, sa blessure était vraiment pas belle à voir. J'avais mal rien que de la regarder.