Chapitre 5

1K 64 0
                                    

Elle se rapproche de moi qui suis une dizaine de pas devant à l'attendre.

- Dis-moi que tu ne vas pas me faire de mal.

- Je ne vois pas pourquoi tu sors une ineptie pareille.

- J'ai peur...

- De quoi? Je la questionne d'un ton agacé, ce qui n'a pas lieu de la rassurer.

- Je ne sais pas... Dis-le...

- Je ne te ferai pas de mal. Voilà, contente?

Elle m'embrasse sur la joue et nous reprenons notre chemin. Arrivées à la porte 28 je ralentis et sors mes clés de maison.

- Attends-moi ici, je vais chercher de quoi faire démarrer la voiture, j'en ai pour une minute.

- Je peux patienter dans ton allée?

- Bien, oui pas de soucis, viens.

Nous entrons après avoir tapé le code et poussé cette lourde porte. Mon appartement se trouve au rez-de-chaussée. Je vois que cela la surprend mais je n'y prête pas plus d'attention. J'entre et laisse la porte entrebâillée. Je l'entends marcher, ses talons résonnent sur le carrelage de l'allée. Ce qu'elle peut être nerveuse... Je ne trouve pas mes clés... Elles devraient être dans la vasque posée sur cette commode pourtant. Je me mets à leur recherche. Je fouille les points stratégiques de mon salon sans succès. Je m'attaque au plus vite à la cuisine. Je n'entends plus les pas de Salma. Quand je me retourne pour rejoindre le salon je la vois sonder la pièce. Je suppose qu'elle a marché sur les tapis ce qui ne m'a pas alertée de sa présence de suite. Je lui souris.

- C'est beau chez toi.

- Merci.

- Tu ne les trouves pas?

- Oui bizarrement, répondais-je quand je les vois dans sa main.

- Comment..?

- Elles étaient par terre à côté de ton meuble vers le palier de la porte.

- Ah... Merci en tout cas, ça t'évitera de me voir en rogne.

- Je pense que ça ne doit pas être si impressionnant par rapport à toute à l'heure.

- Excuse-moi pour cela.

- Comment ça?

Elle me suit du regard alors que je contourne le canapé pour prendre les papiers de mon véhicule.

- De t'avoir traitée comme une marchandise et dit que tu m'appartenais.

- Apparemment c'était la seule façon pour qu'elle comprenne et le résultat était là. Tu n'as rien à te reprocher et tu le sais.

- Tu veux boire quelque chose avant de partir, proposais-je.

- Non j'aimerais rentrer s'il te plaît...

- Allons-y alors.

Je l'invite à se diriger vers la sortie et claque la porte sans me soucier de l'heure ni de la gêne que cela peut occasionner. Nous sommes sur le trottoir et je tends la main pour qu'elle me rende mes clés.

- Attends, laisse-moi la trouver!

On dirait une enfant... C'en est presque touchant. Elle s'active sur la clé en visant dans toutes les directions jusqu'à ce que ma voiture réagisse.

- Là!

- T'as eu de la chance qu'elle soit dans la rue et pas plus loin.

- L'instinct cherche pas, dit-elle en me toisant presque avant de rire.

Elle m'envoie le trousseau et rejoint d'un pas rapide ma golf. Elle s'installe avant même que je sois dans la voiture.

- J'ai froid, tu pourras mettre le chauffage?

- Il est sûr que de passer de cette boîte à dehors fait un choc thermique, puis la fatigue...

Elle me coupe.

- Dis? Pourquoi as-tu une réputation pareille?

- Parce qu'elle est réelle...

Je n'ai pas vraiment envie de parler de ça. Elle se renfrogne l'air un peu triste et déçu.

- Pourquoi?

- Pourquoi quoi?

- Es-tu cette personne qui couche avec toutes celles qui veulent bien se laisser prendre?

On ne peut pas dire qu'elle me ménage, je pourrais l'envoyer paître mais décide de lui répondre.

- Je ne le fais plus depuis quelques temps et pour tout dire... Mais c'était certainement pour alimenter mon statut de Dom Juan.

- Qu'est-ce-que ça t'apporte?

- Rien, c'est bien pour cela que j'ai arrêté.

- C'est à cause d'une femme?

- Tu es bien curieuse. Non pas du tout, c'est pour moi-même. J'en ai eu marre que l'on me prenne pour une machine de sexe. Je suis un bon coup certes mais je n'ai pas envie d'être définie que par cela... Et c'était ce que j'étais devenue.

- T'es modeste en plus de ça...

Je ris nerveusement et lui tends mon portable

- Appelle qui tu veux et demande.

Fortuitement vôtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant