Chapitre 6

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- D'accord! C'est quoi ton prénom que je ne me sente pas bête au téléphone.

- Cali.

- Je peux en appeler plusieurs ? Avoir une confirmation ne serait pas significatif !

- Fais, mais avant dis-moi ton adresse.

- Pose-moi place Bellecour s'il te plaît.

- Bien mademoiselle.

Elle sourit victorieuse, elle prend ça comme une distraction et commence à choisir dans mon répertoire. Elle appelle:

- Bonsoir, désolée de vous déranger si tard mais je suis avec Cali, hum, ah oui ? Et en fait j'hésite à coucher avec elle.

À ces mots mon bas ventre se contracte et remonte à m'en piquer l'estomac. Cela fait naître en moi un certain désir. Ça faisait très longtemps que je n'avais pas ressenti ceci.

- Ah oui une pute vous dîtes, mais bonnasse.

Ces paroles me dévient de ce que je ressens et me font rire à cause du ton qu'elle a pris, elle tape ma main qui se trouve sur le levier de vitesse et me fait les gros yeux. L'autre continue de lui parler.

- Bonne soirée, merci de m'avoir éclairée. 

Elle se retourne vers moi atterrée.

- Non mais dis-moi qu'elle ment!

- Je ne sais même pas ce qu'elle t'a dit ni qui c'est alors ne prends pas cet air accusateur, dis-je joviale.

- Arrête de rire! Non mais j'hallucine t'es pire qu'un mec!

- Meuh non ça c'est faux.

- Quoi ?! Tu l'as séduite et promis plein de choses et tu l'as quittée alors qu'elle voulait un enfant avec toi !

- Ah c'était Maureen... Tu sais, je ne l'ai jamais aimée et elle s'est inventée une vie alors que l'on a passé une seule nuit ensemble.

- Pourquoi je te croirai ?

- Je ne sais pas, parce que je ne te mens pas et que j'ai toujours répondu honnêtement à tes questions.

Elle fait défiler la liste et tape sur un nom en fermant les yeux.

- Mouais ! Allô bonsoir... 

Elle entretient le même genre de conversation qu'avec Maureen et semble attentive aux réponses qu'on lui donne.

- Merci pour ces infos. Elle m'a parlé d'un truc abracadabrantes que je n'ai pas du tout saisi mais elle était contente...

- Qu'y a-t-il? demandais-je en voyant sa mine est triste.

- Je ne sais pas, un coup de fatigue soudain.

- On est bientôt arrivé.

- Je vois ça...

Elle a tout perdu de sa jovialité. Je mets mon clignotant pour tourner sur la droite alors que je sais très bien qu'il faut aller à gauche.

- Mais qu'est-ce que tu fais? C'est pas par là ! Elle me regarde d'une façon interrogatrice.

- Fais-moi confiance.

- En quel honneur? Ramène-moi chez moi s'il te plaît.

- Tu es sûre?

Elle hésite, elle n'a plus vraiment peur, ce n'est qu'une appréhension.

- Promets-moi quelque chose avant.

- Oui?

- Que l'on ne fera rien toi et moi, j'veux dire...

- Sexuellement?

J'arbore un sourire colgate d'un coup et elle secoue la tête pour dire oui.

- Ok, ce n'était pas dans mes intentions ne t'en fais pas.

Je vois qu'elle se froisse un peu au fond. Mais maintenant je peux l'emmener où je le souhaite. Elle s'approche doucement de moi et me refait un bisou sur la joue.

- Tu vis chez tes parents ?

- Pourquoi tu dis ça ? Je fais fille à papa ?

- Ce n'est pas moi qui le dis, j'étouffe un petit fou rire.

- Tu m'embêtes ! Je fais vraiment partie de ce stéréotype ?

- Je ne te connais pas et en apparence oui.

- Alors tu n'as qu'à apprendre !

Ces quelques mots me vont droit au cœur, ça me sert, cette adrénaline que j'avais si peu ressenti au cours de ma vie déferle en moi.

- Pourquoi me fais-tu confiance ? Dis-je.

- Dom Juan n'était pas méchant juste handicapé du sentiment.

Voilà comment elle m'a fait taire en une phrase. 

Fortuitement vôtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant