Aily'Sëen : le pacte

Chaitre 14

~ Calypsa ~

Cela fait deux jour que Zacharya est de mauvaise humeur. Depuis que ses parents sont venus dîner, il s'est refermé sur lui-même. Il est distant, et quand j'essaie de savoir ce qui ne va pas, il se contente de secouer la tête. Contrairement au premier jour, nous ne discutons presque pas, les repas se passent dans le silence ou seulement entrecoupés de quelques questions de courtoisie sur la journée passée et nous nous couchons sans un mot de plus.

Je ne sais pas quoi faire. Après tout, je ne le connais pas vraiment. Comment savoir ce que je peux dire ou accomplir pour l'apaiser ?

Aujourd'hui, comme les jours précédents, il est parti juste après le déjeuner. Je suis seule, j'hésite à aller voir Néréa, mais je ne pourrais pas lui parler de ce qu'il se passe. À coup sûr, elle me dira qu'elle m'avait prévenue, qu'il ne faut pas faire confiance et, là toute suite, je n'ai pas vraiment besoin que l'on vienne me faire la morale.

Alors que je soupire en terminant de ranger la cuisine, on frappe à la porte. Surprise, je me dépêche d'aller ouvrir.
Nikolas se tient devant moi et me sourit.

— Bonjour, Calypsa. Est-ce que Zacharya est là ?

Je lui rend son sourire, heureuse de voir un visage sympathique après avoir supporté le silence depuis deux jours.

— Salut. Il n'est pas là et honnêtement, je n'ai aucune idée d'où il se trouve, soupiré-je avec un haussement d'épaule.

Il fronce les sourcils et appuie son épaule contre le chambranle de la porte, croisant les bras sur son torse.

— Quelque chose ne va pas ?

J'hésite à lui en parler. J'ai peur d'aggraver la situation, mais, d'un autre côté, il le connaît mieux que moi. Peut-être pourra-t-il m'aider à régler ce problème.

— Il est distant depuis que ses parents sont venus dîner. Il ne parle presque pas et fait la gueule, je ne sais pas trop ce que je dois faire. Je crois qu'il s'est disputé avec son père.

Quand je parle de Frédérick, Nikolas soupire en se frottant le visage.

— Ce n'est pas ta faute, Calypsa. Ne t'en veux pas. Son père et lui ont une relation, disons... conflictuelle. Il ne s'entendent pas. Et Zac, malgré qu'il en ait l'habitude, prend toujours ces engueulades trop à cœur, dit-il en regardant la forêt. Ne t'inquiète pas, je vais lui parler.

Je grimace.
— Ca ne risque pas d'aggraver Les choses, s'il vois que je t'ai parlé de ça?

Il secoue la tête en riant doucement.

— Zac n'est pas comme ça, au contraire, il s'en voudra à lui même plus qu'à toi de t'avoir fait supporter ça. Bon, je vais le trouver, et ça va s'arranger.

Je hoche la tête, mais le voyant près à partir, je m'exclame :

— Comment ça se passe, avec Néréa ?

Il me regarde, puis se gratte la gorge, visiblement gêné par la question quelque peu indiscrète. Je m'apprête à m'excuser en disant que cela ne me regarde pas, quand il lève les yeux au ciel avant de les poser sur moi.

— C'est... plus difficile que je l'imaginais. J'essaye de faire des efforts, mais elle a l'air certaine que je m'apprête à la tuer durant son sommeil. Ou l'attaquer, au choix. Du coup, je garde mes distances, espérant réussir à la calmer, mais je ne sais pas si ça va marcher, dit-il en haussant les épaules. C'est compliqué de lui montrer qu'elle peut me faire confiance quand elle s'imagine tout le temps que je vais m'en prendre à elle.