Les retrouvailles

Chapitre 1

Mon portable se mit à sonner, je me penchai pour voir quel nom s'affichait, mais aucun puisque c'était un numéro masqué. D'habitude je ne réponds pas au numéro que je ne connais pas, alors c'est évident que les numéros masqués encore moins. Mais ? Et si c'était ma mère qui voulait me joindre d'un autre numéro parce que son téléphone n'a plus de batterie, ou tout simplement Sandra qui doit encore essayer de me faire flipper, allez je réponds et on verra bien. 

- Allô ? Allô ?  Sandra c'est bon là je sais que c'est toi au téléphone, je suis habituée à tes blagues pas très marrantes d'ailleurs.

Pas un mot, pas de réponse, juste une respiration.

- ..... bon ok à plus, dis-je. 

-  Sandra ? Non ! Je suis CETTE personne qui t'observe tous les soirs, qui te regarde dormir. Qui sait que tu fais énormément de cauchemars à en pleurer, et qui laisse toujours une petite lampe sur sa table de chevet parce qu'elle a peur!

Cette voix je ne la connaissais pas, c'était une voix d'homme on aurait dit, et une respiration assez forte. Et je ne traîne avec aucun mec, je n'ai pas de petit ami, et surtout il y a que mon entourage qui a mon numéro ! C'est quoi ce bordel ? 

 - ... c'est qui ? dis-je d'une voix ferme. 

- Tes  parents ne sont pas là n'est-ce-pas ? Mais je peux te tenir compagnie si tu veux. 

À ce moment j'eus des frissons, j'étais paralysée, plus aucun mot ne sortait de ma bouche. Je devais raccrocher ? Mais si je raccroche qui ne me dit pas qu'il viendra sans que je m'y attende ? Je ne pouvais pas non plus appeler ma mère qui n'allait sans doute  pas répondre à son téléphone, je ne pouvais pas appeler mon père bien aimé, il volerait de suite à mon secours mais il est en Afrique pour une mission et on ne peut pas le contacter, c'est lui seulement qui peut nous joindre quand il le peut. C'était trop pour moi, trop dur, cet appel et surtout ce qu'il avait dit était vrai et constamment le cas, ma mère travaille dur en maternité, elle travaille jusqu'à très tard comme auxiliaire de puériculture, mon père lui, il est aussi absent, je l'aime tellement mais je n'ai pas l'opportunité de le lui montrer à quel point je l'aime, il part souvent en mission, lui aussi il travaille dur pour nous, et surtout il met sa vie en danger, à n'importe quel moment on pourrait nous annoncer qu'il ne rentrerait pas, et ça c'est ma plus grande peur, d'ailleurs j'en fais des cauchemar la nuit. Alors oui à ce moment précis, en pensant à cette constante absence des personne que j'aime le plus au monde, j'éclatai en sanglot. 

 - Amina ? Tu pleures ? .......... Amina c'est une blague.... c'est Sandra !

- Je ne pleure pas ! lui dis-je,  Mais tu es sérieuse ? Il est deux heures du matin putain, tu n'as que ça à faire ? C'est qui le mec qui m'a parlé alors ?

- Arrête de mentir je t'ai entendu et tu sais que je te connais par coeur comme si c'est moi qui t'aie eu. Je suis désolée... e t le mec c'est un cousin que je n'ai pas vu depuis très longtemps et on s'est dit que ça serait drôle de faire des appels du genre et je savais que ta mère était de nuit à l'hôpital, tu m'avais dit avant hier. Mais vraiment je ne savais pas que tu allais y croire, eeeeuh.... enfin si, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai dit à mon cousin de parler à la place sinon tu aurais su que c'était moi mais je te jure Amina que je ne savais pas que ça t'aurait effrayé au point de te faire pleurer...

- Tu sais quoi ? Vas te faire, ne m'adresse plus la parole. En plus lui là je ne le connais pas, et tu m'affiches, et tu exposes ma vie personnelle, sympas ! allez ! 

Et je lui raccrochai au nez. J'étais furax contre elle. Elle ne m'a pas juste fait peur, si ce n'était que ça je ne serai pas aussi énervée contre elle mais c'est juste qu'elle a créé un manque encore plus grand en moi, le manque de parent présent mais surtout de mon père. 

Sandra c'est ma meilleure amie depuis 6 ans, c'est la seule d'ailleurs. Elle est extra, mais juste quelque fois elle pousse le bouchon un peu trop loin en pensant que ça serait marrant. On est presque souvent ensemble, ou lorsque ce n'est pas le cas on est toujours en train de se texter. On est dans la même fac mais pas la même filière, elle est en psychologie et moi en langue pour être traductrice. 

J'ai dû mettre mon portable sur silencieux, parce que Sandra n'arrêtait pas de m'appeler. C'est sûr qu'elle se sent trop mal, c'est une gentille personne. Il va être trois heures du matin et je suis épuisée, j'ai cours demain je sens que je n'assumerai pas.