Chapitre 7

210 28 20
                                    

Le lendemain matin, Harry se sent à la fois heureux et crevé.
Heureux parce qu'il se débarrasse assez rapidement des potions.
Crevé parce qu'il n'a pas réussi à fermer l'oeil de la nuit. Il n'a pas arrêté de tourner et retourner dans son lit, de penser à Malfoy.

Depuis la fin de la guerre, ils ne se sont plus vraiment croisés. Les rares fois où ils se sont vus, aucun mot n'a été prononcé. Ils se contentaient juste de petits signes de tête, parfois d'un sourire un peu crispé. Mais il n'y avait plus vraiment cet animosité qu'il y avait entre eux pendant leurs années à Poudlard.
Il l'avait parfois croisé avec une femme. Une certaine Astoria. Harry en avait donc conclu qu'il s'agissait de sa compagne. Mais dans l'appartement, il ne se rappelle pas avoir vu de photos d'eux deux ou d'affaires pouvant appartenir à une femme.
Mais voilà la question que n'a pas arrêté de se poser Harry pendant la nuit : pourquoi Draco avait l'air aussi mal?

C'est la tête pleine que le sauveur se rend au petit déjeuner dans la grande salle. Il s'assoit à côté de Severus sans un mot.

-Bonjour Potter.

Surpris, Harry commence à se tourner vers le maître des potions mais se ravise. Si c'est un piège pour lire dans ses pensées...
Harry se concentre sur ses tartines qu'il couvre de confiture.

-Bonjour Severus.
-Vous avez sale mine.
-Si c'est pour me dire ça, vous auriez pu vous abstenir.
-Que faites-vous la nuit? Je sais très bien que vous ne dormez pas.
-Ne me faites pas croire que vous vous inquiétez!
-Oh mais je ne m'inquiète pas. Sachez que je suis venue cette nuit toquer à votre porte. J'ai fait suffisamment de bruit pour réveiller tout le château mais il n'y a eu aucun son qui provenait de votre chambre. Où étiez-vous?
-Je ne pense pas que ça vous regarde. Et pourquoi êtes-vous venu toquer chez moi, nom d'un strangulot!

Harry, furieux, croise alors le regard de Severus. Troublé, il se lève précipitemment. La chaise, sur laquelle il était assis, bascule alors en arrière et tombe dans un bruit sourd.
Tout le monde se tourne vers eux.

-Vous m'espionnez, c'est ça ?
-Ne soyez pas ridicule. Il n'y a pas besoin de vous espionner pour savoir que vous préparez un mauvais coup. Et je ne sais pas comment, vous avez réussi à me voler des potions. Mais la vérité finit toujours pas éclater, Potter.

McGonagall tape sur la table.

-Ça suffit vous deux! Severus, nous en avons déjà parlé. Nous trouverons le coupable, mais ce n'est pas en accusant ouvertement Monsieur Potter que vous allez faire avancer les choses! Maintenant, sortez tous les deux. Vous troublez la tranquillité du petit déjeuner!

Congédiés comme deux garnements, Harry et Severus sortent de la grande salle rageusement. Dans le couloir, Severus s'éloigne à grand pas pour rejoindre ses cachots.
En partant, il déclare:

-Je sais que c'est vous, Potter. Vous ne supportez pas que l'on vous repousse, alors vous vous vengez. Mais vous ne gagnerez pas à ce petit jeu.

***
Les jours suivants passent sans aucune altercation. Harry évite au maximum Severus.
Mais ce soir-là, alors que Harry supervise la retenue d'un Serpentard et d'un Gryffondor qui se sont battus, Severus fait une entrée fracassante dans la salle de classe.

-Déguerpissez, je dois parler à Potter.

Harry lance un regard avertissant aux deux punis.

-Si vous partez, vous reviendrez demain soir pour copier le règlement.
-Si vous restez, vous viendrez récurer mes chaudrons demain soir.

Harry foudroie Severus de ses prunelles vertes. Les deux étudiants semblent totalement perdus.
Harry soupire.

-Bon, allez-y. Mais ne vous battez plus.

Je ne suis pas à vendre [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant