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Fuir. Cela me hante. Fuir, ces visages nonchalants, la froideur des gens, cet éther laborieux s’étendant jusqu’au cieux. Mon père, ma mère, dites-moi de quelle vertu je suis ici, je suis maintenant, dites-moi de combien est mon importance, et si j’ajouterais, un jour, ma pierre à l’édifice. Si vous saviez, si vous pensiez à quel degré sont ces réponses, pour moi, importantes, nécessaire, vitales, vous me les donneriez, j’en ai la certitude. Néanmoins je n’attends point de retour. Je sais, j’y crois avec ardeur, que mon rôle ici-bas n’est point de nécessité que celle d’un philosophe, d’un musicien, d’un mathématicien, d’un scientifique, ou quelqu’autre penseur que ce soit.

Je suis là, las et lassé par la vie qui ne m’enlace plus que la nuit avec l’aide de quelques joints de shit et de verre à moitié pleins, à moitié vide. Quelques cigarettes qui, encore, font battre mon cœur à la mesure de la destruction, le chant de mon corps, de mon souffle attardé, la percussion de mes organes contre mes os, le vibrato de mon ventre affamé, l’étincelle du briquet se reflétant dans mes pupilles noirâtres, cette symphonie si belle, si mélodramatique que des larmes montent à mes yeux rouges. Un Requiem. C’est une belle nuit aujourd’hui. Belle à mes yeux, belle à ma vie, qui baigne dans le gris et un peu dans l’oubli.

RémiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant