Je voulais tout brûler. Des forêts, des hommes, des mégots, je voulais tout consumer autour de moi et partir en fumée. La vie n'était pas belle, ma vie n'était pas belle, tout était remplis de vapeur noire et j'avais besoin de voir les flammes de ce malheur, de ce désespoir. J'allais pas rester en vie et c'était de pire en pire. La capacité de mes poumons à respirer diminuait à ressenti, les battements de mon cœur semblaient chaque jour plus lents et les boîtes vides de mes médicaments de traitement, traînaient, jonchaient le sol de plus en plus rapidement. Je voulais mourir, mais surtout renaître, m'épurer, revivre, je voulais trouver un état d'euphorie sans avoir à me détruire, sentir la liberté, son allégorie, l'air frais accompagné des vagues, des gouttes d'eau salées sur mon visage, sur mes cheveux, la pluie courir dans mon cou, sentir l'orage au creux de mes tympans et le vent dans les feuilles des arbres. Je voulais m'inonder des bruits de la vie, pas des gens, et je voulais voir personne, pas de trace humaine juste l'âme de l'univers, puis je développais une sorte de mépris pour le genre humain, une haine, comme de l'anthropophobie. J'ai commencé à penser que la destruction était quelque chose de l'humain, un trait caractériel de l'humanisme, puisque les animaux, les plantes et les éléments s'étaient toujours respectés et avaient toujours, sans apprendre, sans s'éduquer, tisser des liens avec leur racines et ils vivaient ensemble dans un instinct de survie qui les rapprochait, qui les assemblait. J'avais tendance à hypothéquer chaque moment, chaque aspect de ma vie, l'envie de fuir se faisait plus brûlante, l'envie de partir plus encore.
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Rémi
PoetryRémi est petit. Rémi écrit, il écrit les jours, le temps qui passe, Rémi raconte, Rémi dit, mais il ne parle pas. Rémi n'ouvre pas sa bouche, ne bouge ni ses lèvres, ni sa langue. Rémi est triste, mais il est courageux, ou peut être pas tant que ça...