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Il faut que t'alunisse, Rémi, t'es toujours coincé entre deux univers, la terre et la lune, si tu veux plus vivre ici-bas alors essaie là-haut, tu reste perdue, comme un objet dans l'espace, coincé dans une autre dimension, un cadre spatio-temporel où personne peut t'atteindre, personne peut te voir.

Mais moi je suis là, Rémi, tu m'entends toujours pas et je crierais à en perdre la voix, à en éreinter, en broyer mes cordes vocales. Je veux t'avoir, te sentir contre moi, la chaleur de ton corps réchauffer le mien, te murmurer que tout va bien, te ramener à la vie, te ramener au monde, t'aider à survivre, à revivre. Je suis là, Rémi, je suis là pour toi.

Je sais que c'est trop tard mais t'es en train de te perdre, à couper les liens avec les autres tu cesses de te connaitre, t'as plus de repères, tu sais plus où tu en es, parce que tu n'en n'es plus, finalement. Les liens sociaux gardent les hommes loin de la folie, et tu les as coupés. C'est l'isolement, c'est l'isoloir.

La tête toute abîmée t'explose ton corps à coup de fumée.
Tu brûle, je te vois chaque soir, les gaz gris, noirs, qui s'échappent de ta fenêtre, qui s'échappent de ton appartement où tu loge avec ton bordel terrible que tu rangerais jamais. Tu brûle, et tu nourris ces flammes qui t'immole.
Je donnerai mon âme pour voir un de tes sourires, je donnerais tout, tout je te le promet.
Je veux t'aider ça y est et j'en suis certaine, le courage et la volonté s'empare de moi et je ne vais pas te lâcher, je prendrais ta main sans jamais te laisser me quitter. C'est décidé : demain j'irai te parler.

RémiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant