25. Réveil difficile

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~~ PDV Lucy ~~

James.

C'est le seul mot que j'arrive à prononcer. Et encore, il est peu distinctif parmi les multiples grognements qui passent la barrière de mes lèvres. Je tente d'ouvrir les yeux, mais c'est peine perdue ; mes paupières sont trop lourdes. Je me sens si faible, comme assaillie par un puissant virus m'empêchant de réfléchir et de contrôler correctement mon corps. Je peux sentir également le poids d'une couverture sur moi. J'ignore cependant la raison pour laquelle je semble paralysée de la sorte, ainsi que l'endroit où je suis. Je distingue alors des bribes d'une conversation autour de moi :

- Entendu... Elle... Prononcé... Chose ?

J'ai envie de crier à mort afin qu'on me remarque, ou de soupirer d'agacement face à mon foutu corps qui semble refuser d'obéir. Je monopolise alors toutes mes forces pour bouger ne serait-ce qu'un orteil, en vain. Je suis vraiment incapable d'exercer le moindre mouvement et cela m'exaspère autant que cela me panique. Je me démène donc, sans relâche, pendant ce qui me paraît être des heures afin d'enfin bouger quand soudain, tel un miracle, j'arrive à ouvrir les yeux.

D'abord éblouie par cette horrible lumière blanchâtre accrochée au plafond, mes yeux me brûlent si ardemment que je suis obligée de les refermer afin de faire cesser cette douleur atroce. Ne surtout pas abandonner, respire Lucy.

Je fais abstraction alors à l'inconfort procuré par la clarté de la pièce et papillonne des paupières, tentant de reprendre mes esprits. J'ai l'impression de m'être réveillée d'un sommeil de quarante ans. Après plusieurs battements de cils consécutifs m'empêchant de correctement détailler la pièce, je peux enfin balayer du regard mon environnement. Mes prunelles tombent alors sur la seule chose, ou plutôt personne, que je souhaite voir : James.

- Oh mon dieu, Lucy ! s'écrie mon homme avant de se précipiter sur mon corps toujours autant enkylosé.

Je grimace de douleur mais serre les dents afin de profiter de la pression, certes légèrement désagréable, mais tout de même délectable du corps de James contre le mien. Il se décolle de moi pour prendre mon visage en coupe et m'observer sous toutes les coutures.

- Toujours aussi magnifique, même après un coma...

Je fronce alors difficilement les sourcils. Un coma ? Mais que s'est-il passé pour que je tombe dans un COMA ?!

- Q-quoi ? articulé-je, la bouche engourdie.

J'écarquille soudainement des yeux lorsque le son de ma voix atteint mon conduit auditif. Ce sont mes cordes vocales qui ont produit ce bruit s'apparentant davantage à un vieux rockeur ayant fumé cinquante-sept cigarettes par jour qu'à ma voix ordinairement humaine ? De plus, un étau semble resserrer les parois de ma gorge et je peine à avaler ma salive. Une forte migraine me broie le cerveau alors que des nausées commencent à m'assaillir.

J'étais dans le coma ?

Je remarque alors mon frère qui se racle la gorge, à l'arrière de James. Je lui souris difficilement, mais j'ai plus l'impression que mon sourire ressemble davantage à une grimace de douleur. Damien vient à son tour me serrer beaucoup plus délicatement dans ses bras, me procurant l'impression d'être une poupée de porcelaine fragile.

- Je vais aller prévenir un médecin de ton réveil frangine, m'avertit mon frère avant de sortir de la pièce.

Mon regard revient happer celui de James, qui vient s'assoir sur le fauteuil près de mon lit afin d'être plus proche de moi. Je vois dans son regard beaucoup de tendresse et de soulagement, ce qui emplit mon cœur d'amour. Nous patientons quelques minutes dans un silence plutôt agréable, me donnant le temps de simplement réaliser l'ampleur de la situation. J'ai déjà beaucoup plus de facilité à bouger, mais ma gorge me fait toujours autant souffrir.

Le temps d'une vie - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant